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Contre la droite et l'extrême droite: Mobilisation!
by gauche révolutionnaire Monday April 22, 2002 at 10:16 PM

Le choc est réel pour de nombreuses personnes. Le taux d'abstention record, le fait qu'aucun candidat n'atteigne les 20 %, et bien évidemment la présence de Le Pen au second tour traduisent des bouleversements en cours qui sont profonds.

Contre la droite et l'extrême droite
Mobilisation!

Le choc est réel pour de nombreuses personnes. Le taux d'abstention record, le fait qu'aucun candidat n'atteigne les 20 %, et bien évidemment la présence de Le Pen au second tour traduisent des bouleversements en cours qui sont profonds.

Depuis plusieurs mois, Chirac, Jospin faisaient campagne sur l'insécurité, accusant les jeunes ou les immigrés, Le Pen n'avait même plus à en parler. Les milieux populaires, les travailleurs n'ont à aucun moment eu de réponses de la part des grands candidats à leur problème sociaux et notamment au chômage, aux licenciements, à la dégradation continuelle des conditions de vie et de travail. En se déclarant « socialement à gauche », en faisant une campagne qui ne comportait quasiment aucune attaque directe contre les immigrés, ni de réflexion raciste, Le Pen a ainsi bénéficié d'une forte volonté de la part de nombreux électeurs de coller une claque aux politiciens corrompus, à la gauche plurielle et sa politique libérale.

Les raisons réelles de la montée et de la persistance du Front national, ce sont la misère et le chômage, et la trahison des principaux partis qui organisaient les travailleurs et ont été les premiers, dans les années 80 a accepter de gouverner en fonction des intérêts du capitalisme, les premiers également à parler de seuil de tolérance à propos des immigrés. Le FN n'a d'ailleurs gagné que 200 000 voix par rapport à 95. Mais ce qui a changé c'est que Le Pen s'est posé en candidat des exclus, des pauvres, des ouvriers exploités, tous ceux que Chirac et Jospin et leurs alliés de droite et de gauche n'ont cessé de mépriser parce qu'ils allaient voter pour des candidats qui rejettent le système.

La gauche plurielle est la seule responsable de sa propre défaite

Au fur et à mesure de la campagne, Jospin a multiplié les annonces qu'il continuerait la même politique. Ayant déjà subi la loi Aubry, les privatisations, ou la passivité complète du gouvernement face aux licenciements, les travailleurs ont montré dans les urnes que le PS n'est plus un parti qui défend leurs intérêts. Alors qu'Arlette Laguiller de Lutte ouvrière était à un moment donné dans les sondages en troisième position, le déchaînement des médias, et des partis de la gauche plurielle (PS, Verts et PCF), a été sans précédent. Ceci n'a pas empêché l'extrême gauche de faire prêt de 11 %. Cela montre clairement qu'en dépit des dangers que représente une extrême droite à près de 20 %, nous sommes de plus en plus nombreux à rejeter le capitalisme et sa loi du profit, et la dégradation des conditions de vie et de travail que cela entraîne. La chute sans précédent du PCF, qui a longtemps été le grand parti défendant les travailleurs et les jeunes, n'est du qu'a sa capitulation régulière depuis des dizaines d'années devant la logique des accords électoraux et de gouvernement avec le PS et à la catastrophe qu'a été le stalinisme.

Le besoin d'une nouvelle force qui représente et organise les travailleurs et les jeunes

Clairement aujourd'hui, se dessine la possibilité d'une nouvelle force politique qui défende les intérêts des jeunes et des travailleurs, et qui se batte résolument contre le capitalisme, soutienne et unifie les luttes, et leur permette de réellement avancer une alternative au capitalisme : une société basée sur la satisfaction des besoins de tous et non les profits d'une minorité, une société où l'économie est organisée par les travailleurs eux mêmes, démocratiquement, une société authentiquement socialiste, rien à voir avec le social libéralisme de Jospin, ou la catastrophe du stalinisme.

Dès maintenant dans la lutte contre la droite et l'extrême droite, en soutien aux grèves des salariés, en préparation des prochaines législatives tous ceux qui ont soutenu, milité ou voté pour les candidatures anticapitalistes doivent se retrouver pour organiser la lutte et préparer les prochaines échéances. Nous sommes dans une situation où le FN essaie de devenir l'alternative politique que cherchent les travailleurs et les jeunes. Tous ceux qui refusent le capitalisme, sa loi du profit, la misère et l'exploitation doivent pouvoir se retrouver. Il est de la responsabilité de LO, de la LCR et de ceux qui, au PCF notamment, combattent la politique de la gauche plurielle, de proposer des premières possibilité de regroupement. C'est à cela que nous, Gauche révolutionnaire, dans la mesure de nos moyens, voulons contribuer.

Quelle solution pour le second tour ?

Au second tour le « choix » proposé est entre la droite classique, corrompue, de Chirac. Celui là même qui avait fait plusieurs fois du racisme un argument de campagne, depuis les déclarations sur « le bruit et l'odeur des immigrés », à l'attaque de l'Eglise Saint Bernard occupée par les Sans Papiers en 96. Coté social, sa politique a été celle des privatisations, de l'attaque sur les retraites etc. En face de lui, Le Pen joue à fond la carte populiste, s'adressant à tous ceux qui « souffrent de ce système injuste, qui écrase les travailleurs et les milieux populaires en général ». Bien évidemment, Le Pen ferait l'inverse s'il était élu, milliardaire qu'il est. En Autriche ou en Italie où l'extrême droite participe aux gouvernements, elle applique la politique de dégradation des conditions de vie et de travail exigée par les patrons et les actionnaires.

On peut comprendre que par soucis de préserver des droits démocratiques, beaucoup soient tenté par le moindre mal et votent Chirac. Ce ne sera pas notre cas car nous n'avons pas à choisir entre deux camps de la bourgeoisie uniquement préoccupés à faire payer la crise du capitalisme aux travailleurs.

Ceux qui néanmoins voteraient Chirac doivent le faire sans illusion. Chirac est assuré de gagner les élections et la situation dominée par la droite et l'extrême droite peut sembler bien sombre. Ce n'est que par nos luttes que nous imposerons les revendications nécessaires, et que nous empêcherons les Le Pen et Chirac d'appliquer leur politique si similaire sur le fond. Nous nous opposons tous à ces deux politiques ultralibérales qui sont proposées, et si certains utilisent le vote blanc ou l'abstention, cela affaiblira Chirac.

De toutes façons, ce sont nos luttes qui seront décisives, car seules celles-ci permettront de bloquer les politiques ultralibérales et d'imposer une alternative à ce système injuste qu'est le capitalisme.

Dès maintenant, préparons les luttes nécessaires contre le racisme, les licenciements, la misère, les privatisations, toutes ces luttes qui en étant victorieuses permettront de battre réellement Le Pen.