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ET SI LA CREATION DE L'ÉTAT D'ISRAËL AVAIT ETE UNE ERREUR?
by P-Luck Monday April 22, 2002 at 05:33 AM
pluck@tao.ca

voici un texte de qelques communistes libertaires de lille (france) sur le probleme palestinien.

Par Michel Cornille

« ET SI LA CREATION DE L'ÉTAT D'ISRAËL AVAIT ETE UNE ERREUR ?»
Jean d'Ormesson

« L'émancipation juive consiste à émanciper la société du judaïsme » K.
Marx 1844

Il ressort, historiquement, que la création de l'Etat sioniste résulte d'une
addition de lâchetés de pays comme l'Angleterre, les U.S.A. et la France au
sortir de la deuxième Guerre Mondiale, des instances internationales et du
forcing sur le terrain de groupes sionistes déjà implantés là bas. Lâchetés
dont s'est bien accommodé l'Oncle Sam, puisque, de fait Israël est devenu
son clone niché au Moyen Orient et plus spécifiquement une sorte de
délégation du lobby juif de New York dont il reçoit des fonds importants : 1
milliard de la communauté juive américaine, plus 3 milliards d'aide
militaire en décembre 2001, la moyenne annuelle étant de 4 milliards de
dollars plus l'aide communautaire (quand on sait que l'on estime à 5
milliards de dollars les fonds nécessaires pour éradiquer l'épidémie de SIDA
en Afrique, on se dit que l'Occident a décidément d'autres priorités.).

Car l'Etat d'Israël est le résultat d'une construction idéologique : le
sionisme. Minoritaire jusque 1947 (« Nous désapprouvons totalement toute
initiative visant à la création d'un État juif. Des tentatives de ce genre
mettent en évidence une conception erronée de la mission d'Israël que les
prophètes juifs furent les premiers à proclamer ... Nous affirmons que
l'objectif du judaïsme, n'est ni politique, ni national, mais spirituel...
Il vise une époque messianique où tous les hommes reconnaîtront appartenir à
une seule grande communauté pour l'établissement du Royaume de Dieu sur la
terre ». rabbin Isaac Meyer Wise, Conférence des Rabbins américains à
Montréal en 1897), cette idéologie est basée sur une donnée religieuse (le
mythe du peuple élu et du retour à la terre promise), et une donnée légale
(la loi rabbinique de la transmission héréditaire de la qualité de juif :
pour être juif, il faut être né de mère juive). En résumé, le sionisme c'est
« le sol et le sang ». A l'égal du nazisme, c'est une idéologie raciste.
Comme le dit Edmont El Maleh (écrivain juif marocain), « Il est étonnant que
personne n'ait osé entreprendre, au delà des critiques du régime israélien,
une analyse philosophique des bases racistes du sionisme. Raciste, parce que
la patrie par le sang, l'exclusion des non juifs et, dans la foulée, l'
expansionnisme territorial, la terreur, la violation des lois
internationales. »

Cette analyse aurait évité bien des pleurs et des drames. Parce que, depuis
cinquante ans, le sionisme qui a engendré 4 guerres locales, des exactions
sans nombres, est porteur par son contenu militariste de puissants germes d'
un affrontement guerrier qui pourrait être dramatique non seulement pour les
juifs et les palestiniens, mais aussi pour bien d'autres populations.

C'est cette idéologie totalitaire qui explique les tactiques d'intimidation
et de terrorisme intellectuel qui sévissent dans les pays occidentaux où
antisionisme est amalgamé à antisémitisme. Car, - et n'est on pas en train
de le vérifier ? - la moindre critique de la politique israélienne ou toute
opinion favorable aux palestiniens, ou même le simple emploi du mot « juif »
est suspecté être le fait d'un antisémite. Les intellectuels, les
journalistes ont de lourdes responsabilités dans la réalisation de cette
perte de sens des mots. Mais si déjà JP Sartre baissait culotte (« Je ne
peux pas soutenir la politique de l'État d'Israël mais je ne peux pas non
plus m'élever contre elle car alors je me retrouverais dans le camp
détestable des antisémites » ), que peut-on espérer d'un Glucksmann, d'un
Lévy, d'un Finkelkraut, etc.

Il est temps, comme le font de plus en plus de gens, de dire « Assez ! »

Il faut comprendre que l'Etat sioniste ne pourra jamais avoir de « paix
juste ( ?) » avec ses voisins. Le but des sionistes est la construction du
« grand Israël », qui implique le départ des arabes. Il n'y a pas de colombe
ou de faucon, comme on veut nous le faire croire. La colonisation est un des
fondements et une priorité de cet Etat. Et à chaque crise internationale, ce
phénomène s'accélère. Comme le dit un Rabbin, il s'agit de « créer une
situation sur le terrain qui rende impossible tout règlement du conflit ».
Et, comme le précise un autre, « nous sommes là pour récupérer des terres
appartenant à Israël ». Car, à l'instar des nazis avec « Mein Kampf », les
sionistes ne cachent pas leurs intentions, seulement il faut se donner la
peine de les lire. Le but des sionistes est le nettoyage ethnique (un Etat
juif pour les juifs). Les serbes se sont pris des bombes pour beaucoup moins
que cela !

Contrairement aussi à l'idée répandue, avant la création de cet Etat
calamiteux, la Palestine n'était pas un désert, et les colonies ne servent
pas à « faire fleurir un jardin » sur un tas de cailloux. Ce mythe est un
effet de propagande. Comme le dit le professeur Israël Rabak, « Pour
convaincre qu'avant Israël, la Palestine était un « désert », des centaines
de villages ont été rasés au bulldozer avec leurs maisons, leurs clôtures,
leurs cimetière et leurs tombes ».

Comme en Afrique du sud, pays de l'apartheid, ce que l'on appelle les «
territoires palestiniens » n'est qu'un bantoustan cerné de colonies et de
routes contrôlées par l'armée sioniste ou interdites aux arabes. Cette
politique a réussi à transformer « le peuple palestinien » en peuple de
mendiants vivants de l'aide internationale et entassés sur des territoires
réduits à une peau de chagrin dans des maisons insalubres ou des
bidonvilles. C'est sur ce peuple que veut régner « l'autorité
palestinienne », expression de ce qui reste de la bourgeoisie palestinienne,
avec Arafat comme chef. Ce vieux dirigeant, complètement corrompu, à la tête
de ses 9000 policiers, qui pompe la majeure partie de l'aide internationale,
aurait sans doute aimé finir ainsi tranquillement une carrière de terroriste
bien rempli (tout comme les dirigeants sionistes). Hélas, même cela son
voisin ne peut le tolérer !

Régulièrement, en Occident on nous rebat les oreilles des indemnisations
dues pour la « Shoa. Ainsi, des pays européens ou de grands groupes
économiques sont victimes de véritables rackets de la part de l'Etat juif,
comme dernièrement la Suisse. Mais qui fait allusion aux sommes colossales
volées aux arabes depuis 1948, des 300000 hectares de terres confisquées,
des milliers de maisons, de magasins, d'ateliers volés ? Avons nous, sur
cette spoliation, à disposition, la même littérature, la même vidéothèque
que celle concernant la déportation des juifs durant la guerre ? La vérité,
c'est que« la mémoire sioniste a régné aux dépens de celle des
Palestiniens »(Ilan Pappé, historien israélien). Et continue de le faire.

Car la victime s'est faite bourreau. Les arguments utilisés par les nazis
contre les juifs (« les juifs ont déclaré la guerre à l'Allemagne » A.
Hitler) sont désormais utilisés par les israéliens contre les palestiniens.
De même, pour intervenir dans les camps palestiniens, les officiers de l'
armée sioniste s'inspirent des tactiques militaires employées par les nazis
dans le ghetto de Varsovie. Sans honte. Israël est également le seul pays
« démocratique » ou la torture n'est pas illégale, mais simplement condamnée
depuis 1999 par la Cour Suprême israélienne, mais toujours appliquée par ses
services de sécurité.

La situation des citoyens juifs s'apparente actuellement à celle des pieds
noirs de la colonie de peuplement en Algérie, minorité hautaine, sûre de sa
supériorité, expatriés en des lieux où la population pauvre et nombreuse ne
les réclamait pas. On sait ce qu'il advint de cette misérable expérience,
cent trente deux ans après. La Palestine connut également une expérience
similaire au moyen âge avec le Royaume de Jérusalem fondé par les chevaliers
européens. Tout s'écroula en moins de deux cent ans, avec la fin de l'aide
occidentale et la reconquête militaire de Saladdin. Qui sera le prochain
Saladdin ? Quand cessera l'aide Etasunienne ? Ces questions sont loin d'
être des provocations quand on sait ce qu'il est advenu récemment des
meilleurs amis des states, comme Sadam Hussein, Noriega and the last but not
the least, les talibans. Il se pourrait par contre qu'il n'y ai pas de
Saladdin et que simplement -comme le craignent les dirigeants israéliens,
les juifs ne deviennent complètement minoritaire dans leur propre Etat. C'
est l'enjeu de la guerre actuelle : massacre et déplacement, pour maintenir
la suprématie juive sur la région. Car quel est le juif occidental qui veut
aller repeupler Israël ? Les juifs d'Argentine ?, les juifs de New York ?,
les juifs de France ? Ils ne sont pas fous ! Malgré les subventions promises
et toute la propagande qui voudrait nous faire croire qu'il y a résurgence
de l'antisémitisme en France et ailleurs, bien peu bougent.

De plus, la prétention du droit au retour en Palestine pour le peuple juif
sous prétexte que ses descendants occupaient le pays voici 2000 ans est
parfaitement ridicule. Cela reviendrait, à notre échelle de compréhension, à
céder la France aux Bretons, puisqu'il y a 2000 ans, les occupants de notre
sol étaient celtes. Et, corollairement, à renvoyer les Francs en Asie. Et
tout à l'avenant pour les peuples du monde entier. Ce qui reste du peuple
Indien des USA ne serait sans doute pas mécontent de ce genre d'argument,
puisque, il y a à peine 500 ans, il était le seul occupant de l'Amérique du
Nord. Et cela sans discussion possible. Maintenant, le seul droit au retour
légitime est celui des paysans expulsés de leur terre depuis cinquante ans.
Comme le prescrit le droit international. Car, comment expliquer et
légitimer que des gens du quatre coins du monde aient le droit de s'
installer en Palestine alors qu'un arabe né à Jérusalem ou à Bethlehem n'ait
pas le droit d'y retourner ?

On le voit, le problème est simple. Il s'agit pour l'instant d'empêcher le
génocide du peuple Palestinien, sans préjuger de l'avenir, sans que nous
ayons à juger ses méthodes de combat même si nous regrettons ces horribles
attentats Kamikazes aveugles.
Mais, à l'instar de Carthage, Jerusalem ne risque t-elle pas d'être détruite
?

Si nous ne voulons pas être témoins/complices de ce génocide, comme l'ont
été nos parents et arrière grands parents de celui des juifs, nous disposons
d'un certain nombre d'armes non négligeables :

Informer le plus lucidement possible sur ce qui se passe là bas, dénoncer
les actes de désinformations partout ou cela est possible
Boycotter les produits israéliens
Boycotter la presse par trop partiale aux thèses pro-israéliennes
Boycotter et dénoncer les professeurs d'université qui se font le soutien de
ce génocide
Faire interdire le Betar, cette police privée des sionistes, autorisée en
France depuis 1923
Faire pression sur nos politiciens pour dénoncer les accords commerciaux
avec Israël
Avancer l'idée que les Etats qui soutiennent la cause palestinienne changent
leur devise en Euros ou en or et non plus en dollars


Lille le 12 Avril 2002-04-12

LE PERE DUCHESNE
Contact : michel.cornille@vnumail.com