arch/ive/ief (2000 - 2005)

FEHRÝYE ERDAL TOUJOURS DENI DE JUSTICE

Depuis septembre 1999, date de son arrestation, Fehriye Erdal a été confrontée à un grand nombre de mesures illégales, voir de "décisions politiques". En effet, depuis deux ans et demi, Fehriye Erdal est privée de sa liberté et de ses droits les plus élémentaires.
- Elle a d'abord fait six mois de détention préventive, le temps qu'une enquête soit menée à son sujet. En avril 2000, la cour d'appel de Gand décida de mettre fin à son incarcération.
- Dans les mois qui suivirent, la Turquie demanda son extradition. En Belgique, les pressions exercées par les milieux politiques sur le pouvoir judiciaire ont délibérémdent laissé peser sur Fehriye, la menace d'extradition. Entre-temps, une série d'éléments du dossier judiciaire ont aterri sur les bureaux des agences de presse qui a n'ont pas manqué de répandre des informations erronées et mensongères.
- Malgré les décisions du tribunal de Gand, Fehriye avait été maintenue en détention sous prétexte qu'elle constituait un danger pour l'ordre public. Cette intox lui a coûté trois mois de prison supplémentaire. A cette détention arbitraire, Fehriye répondit par 45 jours de grève de la faim, une action qui lui permit de retrouver sa liberté. Sa détention fut convertie en assignation à résidence.
- Deux des adresses où Fehriye avait été gardée ont été révélées par la presse, l'exposant ainsi à un grand danger.
- En juin 2000, le conseil d'Etat avait suspendu la demande d'extradition introduite par le régime d'Ankara. Cependant, le gouvernement belge refusa de traiter sa demande d'asile.
- Pour le gouvernement de la Turquie, torturer et assassiner Fehriye étaient devenus une devise, quoique ses aspirations furent vaines. Mais malheureusement, en se déclarant compétentes pour juger Fehriye, les autorités judiciaires ont démontré que les décisions politiques prévalaient sur le respect du droit.
- La chambre de mise en accusation de Bruxelles s'est déclarée compétente pour juger Fehriye sur base du dossier pénal constitué en Turquie. L'audience du 16 avril est précisément l'un des épisodes de ce jugement.
LE NON-DROIT CONTINUE
D'abord, Fehriye est déjà jugée par défaut en Turquie selon le même dossier. En d'autres termes, Fehriye est à la fois jugée en Turquie et en Belgique. Il existe un principe universel qui stipule qu'une personne ne peut être jugée deux fois pour le même procès. La justice belge n'est-elle pas au courant de ce principe? Y a t-il un seul juriste qui ignore que le droit rime avec politique?
Fehriye a été jugée à Brugge et à Gand. Ce procès est toujours en cours. Il est naturel que ces tribunaux continuent à examiner le dossier turc en non pas Bruxelles. Mais la politique s'interpose à nouveau. L'avocat de la partie civile en Belgique s'oppose à cette demande pour des raisons évidentes: à l'époque où Fehriye comparaissait à Gand, elle conclua qu'il s'agissait d'un procès politique, que le délit pour lequel elle est poursuivie ne tombait pas sous le coup de la loi anti-terroriste européenne et qu'en Turquie, elle est jugée par un tribunal d'exception appelé "cour de sûreté de l'Etat".
L'unique but est de condamner Fehriye, de limiter sa liberté au maximum et si l'occasion se présentait, de la livrer aux tortionnaires et aux bouchers de l'Etat de la Turquie.
Ainsi, au nom du droit, on fait régner le non-droit.
L'audience de Fehriye Erdal aura lieu ce mardi 16 avril 2002 à 09h.00 au palais de justice de Bruxelles. Nous invitons toutes les personnes éprises de justice à venir soutenir Fehriye. Après l'audience, une conférence de presse sera donnée sur les marches du palais.
LE PROCES DE FEHRÝYE EST UNE HONTE POUR LA JUSTICE BELGE
SE LAVER DE CETTE HONTE, C'EST RENDRE A FEHRÝYE SA LIBERTE

Le 14 avril 2002
COMITE POUR LA LIBERTE DE FEHRÝYE

Adresse: Rue Stevin 190, 1000 Bruxelles, 02.280.22.28, fax: 00.32.2.280.22.29, fehriye@mail.com