A propos d'armes nucléaires by Alain Mathieu Sunday March 24, 2002 at 05:32 PM |
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A propos d'armes nucléaires:
Peu danalyses de la guerre américaine prennent
en compte un facteur décisif dans les relations internationales
et le « désordre » du monde actuel : les conséquences
de la prolifération nucléaire et lâpre
lutte des pays qui veulent gagner leur statut de puissance régionale
par la possession de larme atomique. Parus en France, deux
ouvrages de la journaliste Dominique Lorentz (1),
que nous résumerons ici, tracent une histoire saisissante
de cette prolifération, éclairant des événements
et des alliances qui apparaissent au premier abord incompréhensibles.
Cela pourrait être une des clés pour comprendre les
attentats du 11 septembre et les enjeux de la guerre actuelle. Dès la guerre de Corée, les États-Unis
et lURSS, qui ne peuvent engager leur potentiel de destruction
mutuelle dans les conflits régionaux, décident darmer
quelques alliés. Les États-Unis choisiront la France
comme partenaire privilégié sur le continent européen.
Avec les ingénieurs israéliens, qui avaient conçu
la bombe américaine en 1945, et avec les technologies américaines,
le programme nucléaire de De Gaulle est mis sur pied. Les
essais de 1960 en Algérie seront des essais franco-israéliens,
les États-Unis pousseront la France à partager avec
lAllemagne les savoir-faire de lindustrie nucléaire.
De Gaulle pourra faire semblant de quitter lOTAN, la France
jouera un rôle de sous-traitant des États-Unis, puisque
toutes les centrales que vendra Framatome sont sous licence de
Westinghouse, qui détient 45 % des actions de Framatome
jusquen 1975. Ensemble ils vont alors entamer une politique
de prolifération qui répond aux logiques de la guerre
froide : garder dans le giron occidental des puissances moyennes
qui cherchent vers lURSS les technologies nucléaires,
équilibrer un pays avec son voisin en multipliant les «
dissuasions régionales », mais éviter aussi
que ces puissances moyennes naccèdent au statut des
cinq supergrands du Conseil de sécurité. Comme il est impossible dexpliquer aux opinions publiques
quon organise la dissémination de larme atomique
aux quatre coins de la planète, elle se fera clandestinement
et avec des circuits opaques, en prétendant que lon
vend des centrales pour des usages « civils ». Dès
1963, ce sera vers lAfrique du Sud, grâce à
une collaboration entre la France, Israël, lAllemagne.
Après le conflit sino-indien en 1962, cest au tour
de lInde, puis du Brésil des militaires. Les États-Unis
se rapprochent de la Chine en 1971 et récupèrent
la coopération nucléaire entamée par lURSS. En 1976, le couple franco-allemand assurait 45 % des exportations
nucléaires, et avec les États-Unis, le trio en couvrait
85 %. Restait 15 % pour lURSS. Ainsi le nombre de pays dits
du « seuil », cest-à-dire ceux qui ont
la capacité de développer une arme atomique sans
avoir pratiqué dessais sur leur sol, ne cessa daugmenter.
En 1991 R. Cheney, secrétaire américain à
la défense, reconnaissait que « dici à
la fin du siècle, 15 à 20 pays du Tiers-Monde autour
de la Méditerranée, au Moyen-Orient et en Asie,
seraient en mesure de lancer des missiles balistiques et la moitié
dentre eux pourraient avoir la bombe atomique ». Outre
lInde, Israël, le Pakistan, dont lavancement
des travaux étaient connus, il sagissait de lAfrique
du Sud, de lArgentine, du Brésil, des deux Corée,
de lIrak, de la Libye, « déjà
en mesure de la faire ». LIran, la Syrie, lAlgérie
et Taiwan « seraient bientôt en mesure de maîtriser
la fabrication de la bombe ». Cette prolifération a pris un cours particulier avec
les pays producteurs de pétrole du Golfe persique. Leurs
demandes de technologies nucléaires ne peut avoir que des
objectifs militaires et non la production délectricité,
puisquils sont assis sur des réserves pétrolières
qui leur assurent une indépendance énergétique
à bas prix. Le capital financier arabo-iranien va massivement
investir dans les économies impérialistes et donner
les moyens à ces pays de financer de coûteux programmes
nucléaires. Ils aspirent à constituer leur propre
bloc régional, à côté des blocs soviétique
et occidental. Mais les grandes puissances sappliquent évidemment
à rendre ce scénario irréalisable, maniant
tour à tour la carotte et le bâton. Des programmes
nucléaires seront engagés, puis arrêtés,
ou ne seront pas menés à terme. Dabord vers
lIran du chah, qui apporte ses pétrodollars et veut
faire de son pays « la 5° puissance militaire du monde,
avec des installations atomiques », être au centre
dun « marché commun des pays riverains de lOcéan
Indien » et « faire payer le pétrole à
son juste prix ». Au début, les occidentaux ne résistent
pas aux mirifiques contrats déquipement et darmement
que les pétrodollars du chah leur assurent. Un contrat
est signé pour la livraison de quatre centrales (2 vendues
par les Français, 2 par les Allemands) et lIran entre
à hauteur de 10 % dans le capital du consortium Eurodif,
qui assure en France, avec une participation italienne, espagnole
et belge, la production duranium enrichi. LIran a
le droit denlever 10 % de la production. Quand surgit la
révolution iranienne qui renverse le chah, Français
et Américains feront tout pour favoriser Khomeyni : islamiste,
il sera toujours opposé à lURSS. Allié
de loccident, il écrasera les forces politiques et
sociales de gauche qui ont fait la révolution. Ce sera
une constante de la politique américaine, de lArabie
Saoudite aux Talibans : mieux vaut des islamistes au pouvoir que
des régimes aux velléités nationalistes.
LIran de Khomeyni se retournera contre les États-Unis
Américains et Européens vont alors surarmer lIrak
et lentraîner dans une guerre contre son voisin, quon
arme aussi, afin que les deux pays sépuisent mutuellement
dans une guerre de huit ans qui fera trois millions de morts.
On fournira à lIrak le début dun potentiel
nucléaire (la France construit une centrale, des bombardements
israéliens la détruisent, la France la reconstruit,
elle est détruite encore sous les bombes de la guerre du
Golfe
). Mais lIran des ayatollahs va réclamer le respect
de laccord nucléaire passé avec le chah. La
France et les États-Unis refusent, ne voulant pas dune
« bombe islamique », ni laisser lIran disposer
de 10 % de luranium dEurodif. Le livre « Affaires
atomiques » démontre que la série dattentats
de 1984 à 1990 a pour origine un incroyable chantage exercé
par lIran : les nombreux attentats à Paris, de Tati
aux Champs Élysées, laffaire Gordji, les kamikazes
contre les soldats français et américains à
Beyrouth, les prises dotages de journalistes français
et américains par le Hezbollah libanais au service des
Iraniens. Puis les attentats de Lockerbie et du DC 10 Brazzaville-Paris,
explosés en plein vols, attribués faussement par
la DST et le FBI à la Libye de Khadafi. Tout cela prend
un sens quand on rapproche les revendications de ces attentats,
qui comportent toujours, parmi dautres, « le règlement du contentieux Eurodif
avec lIran ». Viendront alors les assassinats
de personnages clé du nucléaire français,
Michel Baroin, depuis toujours au cur de « laventure
atomique » de la France, Georges Besse, fondateur dEurodif
et du CEA, le général Audran, au cur du nucléaire
militaire français. Au bout du compte, les États-Unis et la France céderont.
Mitterrand conclura laccord avec lIran en décembre
1991, sur fond dimplosion de lURSS. Les attentats
cesseront. Les Européens sengageront dès lors
dans un « dialogue constructif » avec lIran,
soutenant ce quils appellent les « modérés
» autour de Khatami, pour remettre lIran dans le jeu,
avec laccord des États-Unis, même sils
maintiennent des sanctions de façade. Aujourdhui,
lIran dispose de plusieurs réacteurs, est toujours
actionnaire dEurodif et a le droit denlever sa part
duranium enrichi. On apprend dans cet épisode que
les grandes puissances peuvent céder face à un chantage
terroriste. Les supergrands, avec leur théorie de la dissuasion,
ont en fait multiplié la prolifération, quelles
tentent dorganiser mais sans jamais y mettre fin. Dans son
ouvrage Économie de lApocalypse, Jacques
Attali, chargé dun rapport sur la question, reconnaît
que « lAgence Internationale pour lÉnergie
Atomique ne sert à rien », « son action est
dérisoire, inexistante », voire « fonctionne
à rebours comme un centre dapprentissage de la prolifération
». En même temps, les grandes puissances cherchent
toujours à se ménager une avance technologique réservée
à elles-mêmes, et éventuellement à
quelques alliés « sûrs » : armes nucléaires
miniaturisées utilisables sur les champs de bataille de
conflits régionaux, missiles et antimissiles, essais sur
ordinateurs dont seuls les États-Unis possèdent
la maîtrise. Pendant quelques années, après
la chute du mur de Berlin, on saccorde à détruire de vieilles
armes intercontinentales inutiles, en aidant surtout la Russie
à diminuer son arsenal, de toute façon capable de
détruire la planète des centaines de fois. Puis
la course reprend, inexorable. Avant de moderniser larme
atomique, il faut une dernière série dessais.
En 1995, ce rôle est dévolu à Chirac, qui
en relance une campagne. Ce sont des essais franco-américains.
« Les essais que nous avons faits ont atteint la perfection,
je dis bien la perfection
Je peux vous dire que les Américains
ont été stupéfaits », déclara
le rejeton du gaullisme national. Aussitôt après,
la France signe avec les États-Unis un accord, toujours
en vigueur, sur des échanges de données dessais,
de simulation, de variation de puissance. En échange, les
États-Unis fournissent les logiciels de calcul extrêmement
puissants. La voie étant ouverte, la Chine va suivre avec
dautres essais. En 1998, lInde, aidée par Israël,
sy livre à nouveau. Et deux semaines après,
le Pakistan procède à ses premiers essais. La France sera partie prenante du programme pakistanais dès
1976. La Chine vend une première centrale et Mitterrand
en 1990, en visite auprès de Benazir Bhutto, accepta la
vente dune deuxième centrale ainsi quun accord
de coopération nucléaire, officiellement, comme
toujours, « pour des objectifs pacifiques ». En même
temps, la France fournissait deux réacteurs à lInde.
En 1994, la Chine passa un accord avec lIran et le Pakistan
pour leur fournir des missiles. Le programme pakistanais est financé
avec laide de lArabie Saoudite et de la Malaisie (car
le Pakistan nest pas un riche état pétrolier
exportateur, et il est même perclus de dettes). En mai 1998,
le Pakistan procède à ses premiers essais. «
Des charges de 35 kilotonnes, soit deux fois la bombe dHiroshima,
et quatre autres charges tactiques, montées sur de petits
missiles, pouvant être utilisées sur le champ de
bataille contre des concentrations de troupes ». Leur armement
nucléaire était du meilleur niveau. Les essais avaient
eu lieu à quelques kilomètres de la frontière
iranienne, au Baloutchistan. A ceux qui posaient la question dune
intention hostile vis-à-vis de lIran, le gouvernement
répondit que « lIran a été consulté
avant les essais et a offert daider le Pakistan à
faire face aux sanctions ». LIran répondait
que « dans toute cette région, le Pakistan était
notre meilleur interlocuteur ». « Une parfaite complicité
nucléaire », conclut lauteur dAffaires
atomiques. Ensuite, malgré les pressions occidentales, Inde et
Pakistan refusent de signer le traité de non-prolifération.
Ladministration Clinton essaye de faire accepter un désarmement
indien en échange dune réciprocité
avec le Pakistan, mais lInde refuse tant que la Chine nentre
pas dans la négociation et ne cesse de se servir du Pakistan
comme dun pion dans le grand jeu nucléaire autour
de lInde. Cest aussi dans ces années, après
les essais pakistanais et les attentats du Kenya et de Tanzanie,
que les États-Unis commencent à revenir sur leur
politique de soutien aux Talibans. Le président pakistanais,
qui commençait à envisager de signer le traité
de non-prolifération, est renversé par un coup dÉtat
de la fraction islamiste radicale de larmée, dirigée
par Musharaff. Les services secrets pakistanais (ISI) et les militaires
renforcent leur soutien à Ben Laden, engagés dans
leur Djihad et désormais ennemis des États-Unis,
et avec eux, attisent la guerre au Cachemire. Ils mettent sur
pieds une guérilla qui pratique les attentats aveugles,
ne réclame pas lindépendance du Cachemire
mais le rattachement du Cachemire indien au Pakistan. On trouve donc là une partie de lexplication du
retournement de ces anciens alliés des États-Unis
contre leur maître. Figé par les États-Unis et lURSS pendant
la guerre froide, un certain « ordre du monde » nest
plus, pour le meilleur comme pour le pire. Les États-Unis
ne parviennent plus, seuls, à contrôler tout, notamment
les ambitions régionales de ces puissances « nucléarisées
» ou qui souhaitent le devenir. Ils ont besoin notamment
de renégocier un nouveau Yalta avec la Russie
et la Chine. Si le 11 septembre ne savère pas être un
chantage au nucléaire comme le furent les attentats iraniens,
bien des questions nucléaires sont à larrière-plan
de la guerre actuelle. Les semaines qui ont suivi le 11 septembre
ont vu le grand jeu nucléaire reprendre ses droits : depuis des mois la polémique avait enflé
sur le projet de bouclier antimissile cher à Bush notamment
avec la Chine, qui livrait des missiles au Pakistan. Avant le
11 septembre, lInde était favorable à ce projet
de bouclier, Israël aussi, la France laissait de côté
ses préventions initiales. Pour reconstruire des alliances,
faudra-t-il conserver ce « bouclier », ou en modifier
la conception et les pays bénéficiaires ? Cest
déjà lobjet des négociations actuelles
: le 1er novembre, le chef de la diplomatie russe discutait à
Washington sur « lAfghanistan, la réduction
des arsenaux nucléaires et la défense antimissiles
». « Nous faisons des progrès soutenus »,
déclarait Condolezza Rice pour les États-Unis. pour accrocher lIran à la coalition, il
a fallu satisfaire ses demandes. Ainsi la Russie a-t-elle conclu
fin septembre un accord avec lIran sur la livraison de 300
millions darmes (fusées, missiles, avions) et dune
seconde centrale nucléaire. Cest la Russie, dans
le camp des « bons » désormais, qui a hérité
de laide à lIran, tout cela, il ne faut pas
en douter, avec laccord des États-Unis. La Russie
finit en Iran la centrale de Bushehr, équipée dune
technologie made in USA, qui avait été commencée
par les Français dans les années 1970, poursuivie
par la RFA, par lArgentine, puis par la Chine. Cest
le prix que les grandes puissances sont prêtes à
payer pour obtenir de lIran sa coopération, détacher
ce pays dune collaboration nucléaire avec le Pakistan
et lArabie Saoudite, puis tenter de lintégrer,
de le contrôler et déviter quil ne bascule
dans une adversité dangereuse. En octobre 2001, a eu lieu
une étonnante réunion de responsables des services
secrets américains, turcs et iraniens, montrant quune
nouvelle alliance se créait. Signe supplémentaire,
lONU a admis, en octobre, un nouveau membre non-permanent
au Conseil de sécurité : la Syrie, qui passe du
statut d« État voyou » à celui
dhonorable membre du Conseil. Colin Powell a mené fin octobre une tournée
au Pakistan puis en Inde, poursuivie en Chine pour le sommet Asie-Océanie.
Suivre ses pas indique sans doute où étaient les
problèmes urgents à régler. Powell a dabord
assuré aux militaires pakistanais que la bombe atomique
pakistanaise nétait pas en cause. Dans la semaine
qui a suivi les attentats du 11 septembre, les États-Unis
ont levé les sanctions quils avaient décidées
contre le Pakistan à la suite des essais nucléaires
de 1998 et ont rééchelonné des millions de
dollars de la dette pakistanaise (contractée pour ses dépenses
militaires et nucléaires) : de quoi acheter les militaires
au pouvoir pour quils acceptent de collaborer avec les États-Unis.
Ceux-ci envisagent de ré-autoriser la fourniture darmes
au Pakistan. Dans les jours qui ont suivi le début des
bombardements en Afghanistan, Musharaff a limogé ses principaux
généraux et le chef de ses services secrets, puis
a contacté le premier ministre indien pour sexcuser
des attentats commis au Cachemire une semaine auparavant et a
réengagé le dialogue. Comment reprendre le contrôle de ce pays pouvant basculer
entre les mains dune fraction fondamentaliste de larmée
qui défend bec et ongle son programme nucléaire,
soutient les talibans et Ben Laden et alimente avec ceux-ci la
guerre au Cachemire ? Cest sans doute ici le cur de
cette guerre. Lopération est risquée, lissue
nest pas garantie. Comme le dit Farooq Tariq, secrétaire
du Labour Party Pakistan : « LInde et le Pakistan
sont entrés en guerre au Kargil (Cachemire indien) à
la fin de 1998, cest-à-dire après les essais
nucléaires. La possession darmes nucléaires
entre les mains de ces deux classes dirigeantes a mis la sécurité
de la planète en danger. Dans les deux camps, les forces
religieuses fondamentalistes sont très puissantes : si
ces forces mettent un jour la main sur ces armes, une nouvelle
situation encore jamais vue et extrêmement préoccupante
émergera » (2). Plus le Pakistan est déstabilisé et plus devient
possible un coup dÉtat contre Musharaff. Pour le
soutenir, les États-Unis doivent accepter les exigences
minima du régime quil a réaffirmées
lors de son discours à la nation : « la reprise économique
; nos biens stratégiques nucléaires et nos missiles
; la cause du Cachemire ». Mais le 2 novembre trois responsables
du programme nucléaire pakistanais étaient arrêtés
parce quils collaboraient avec les Talibans. Et le New
Yorker révélait quau cas où la
situation déraperait, des commandos de la CIA, avec la
coopération dune unité spéciale israélienne,
prépareraient une opération pour prendre le contrôle
des 30 têtes nucléaires pakistanaises. LInde
voisine « se prépare à toute éventualité
». Enfin, depuis que les attentats du World Trade Center ont repoussé
les limites du possible, des actions terroristes utilisant le
nucléaire deviennent une menace réelle que les gouvernants
ne peuvent ignorer. Des trafics de matières nucléaires
pourraient permettre à des terroristes, ou à des
États marginaux, sans construire une bombe, de disséminer
des déchets nucléaires lors dattentats classiques.
Et on sait désormais quun avion de ligne dirigé sur une centrale
nucléaire provoquerait léquivalent de
la catastrophe de Tchernobyl. Comme aux États-Unis, le
gouvernement français est contraint de déployer
des missiles sol-air à la Hague et autour de plusieurs
sites nucléaires, avouant ainsi les dangers de son industrie
nucléaire démesurée. Ben Laden déclare,
le 8 novembre, « nous pourrions riposter par des armes nucléaires
et chimiques ». De leur côté, les États-Unis font monter la pression
pour faire entendre quils pourraient éventuellement
utiliser la « Mininuke », bombe miniaturisée
lancée de leur bombardier B2, contre des bunkers enterrés.
Cest peut-être de lintox « dissuasive
» des deux côtés, mais la possibilité
dun dérapage nucléaire na jamais été
aussi forte. Les puissances impérialistes ont joué pendant
cinquante ans aux apprentis sorciers avec le nucléaire.
Elles vont agir à leur habitude, non pas en arrêtant
la prolifération, mais en consolidant un cercle de pays
quelles espèrent « alliés » et
en intervenant militairement là où la situation
semble leur échapper La lutte pour le désarmement nucléaire dans tous
les pays et celle pour la sortie du nucléaire civil sont
des questions vitales pour lavenir de lhumanité,
qui doivent être intégrées aux objectifs des
mouvements luttant contre les guerres de ce début de 21°
siècle. par Alain Mathieu 1. Dominique Lorentz,
Une guerre, éd. Les Arènes, Paris 1997 et Dominique
Lorentz, Affaires atomiques, éd. Les Arènes, Paris
2001. 2. Interview de Farook
Tariq dans Rouge n° 1940 du 11 octobre 2001.
Retour sur lhistoire de la java des bombes
Une prolifération organisée par les pays occidentaux
Chantage terroriste pour le nucléaire iranien
Iran, Pakistan, Inde, une « poudrière » nucléaire
Une guerre grosse denjeux et de risques nucléaires
membre du Bureau politique de la Ligue communiste révolutionnaire
et du Comité exécutif international de la IVe Internationale