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Van der Biest : un suicide annoncé
by Pour la vérité Monday March 18, 2002 at 01:43 PM

BRUXELLES (18/03) = L'ancien ministre socialiste Alain Van der Biest s'est suicidé. Il aurait absorbé des médicaments et serait décédé au domicile de sa maman à Grâce-Hologne. Il a laissé une lettre à son épouse.

Van der Biest : un suicide annoncé

BRUXELLES (18/03) = L'ancien ministre socialiste Alain Van der Biest s'est suicidé. Il aurait absorbé des médicaments et serait décédé au domicile de sa maman à Grâce-Hologne. Il a laissé une lettre à son épouse.

Dans un éditorial légèrement prophétique, intitulé "André Cools, chronique d'une enquête" (20/06/2001), qui aurait pu s'appeler "chronique d'un suicide annoncé", nous écrivions il y a neuf mois :

"Peut-on sérieusement croire qu' Alain Van der Biest - du fond de son alcoolisme sévère - ait été l'unique commanditaire de l'assassinat d'André Cools ? L'enquête est bouclée mais aucune date n'est fixée pour le procès. Attend-on que l'état de Van der Biest se dégrade suffisamment pour qu'il se résigne à porter seul le chapeau ou qu'il inspire la pitié du jury d'Assises ? A-t-on oublié que l'un des inculpés Todarello, dont les aveux avaient livré la piste des assassins en 1992, désignait trois commanditaires: Van der Biest, Mathot et "Schitz" ou "Schpitz", que Van der Biest a identifié lui-même comme étant Guy Spitaels (Interview à Télémoustique, 8/1/97). Comment se fait-il que Guy Mathot l'invisible - qui contrôlait les truands siciliens du cabinet Vanderbiest - n'ait jamais été mis en cause ?"

A ce moment, 13 personnes étaient inculpées: les deux tueurs à gages tunisiens, condamnés à 20 ans de prison en Tunisie (alors que tous les autres inculpés sont libres !); une poignée de truands siciliens et un yougoslave chargés d'organiser l'assassinat; Richard Taxquet, le "chef d'orchestre", et Alain Van der Biest supposé être le commanditaire unique de l'assassinat. Les deux recruteurs des tueurs à gages ont été eux-mêmes abattus en Sicile en 1991 et 1994. Le principal inculpé sicilien - mafieux notoire - s'est retiré dans sa région d'origine (d'où il ne peut pas être extradé).

Rétroactes:

- André Cools, ministre, vice-premier ministre, président de parti et bourgmestre de Flémalle, qui s'était retiré en 90 de la scène politique, mais gardait les rênes du pouvoir à Liège et au sein de son parti, avait décidé de remplacer le président du parti socialiste, Guy Spitaels, par Philippe Moureaux. Il avait annoncé à une journaliste : "En septembre, je vais frapper un grand coup". Il fut assassiné peu avant, le 18 juillet 1991...

- Il est notoire qu'en 1990-91,l'ex-ministre Guy Mathot, les frères Happart, Jean-Maurice Dehousse (ex-bourgmestre de Liège, aujourd'hui député européen) et Alain Van der Biest (ex-ministre de la Région wallone) complotaient contre Cools.

- Dès 1992, le juge Connerotte avait découvert la piste des assassins. A la suite de quoi il a été dessaisi par la Cour de Cassation (comme il le fut en 1996 dans l'affaire Dutroux). Nous savons de bonne source que ce dessaississement a été imposé par le ministre de la Justice, Melchior Wathelet.

- L'enquête fut sabotée pendant de nombreuses années, jusqu'à ce qu'elle revienne en 1996 sur la bonne piste, ouverte par Connerotte quatre ans plus tôt, permettant de découvrir deux tueurs Tunisiens engagés par des truands Siciliens liés à Richard Taxquet, ancien secrétaire d'Alain Van der Biest.

- L'ex-compagne d'André Cools, Marie-Hélène Joiret, avait reçu les confidences d'une dame âgée, qui avait entendu un homme politique de sa famille annoncer l'assassinat de Cools. Malgré la simplicité évidente qu'il y aurait à retrouver ce témoin, rien n'a été fait depuis dix ans pour l'identifier...

Le "commanditaire isolé" de l'assassinat d'André Cools n'est plus. Encore un dossier bien bouclé.


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