arch/ive/ief (2000 - 2005)

Procès des trois jeunes Allemands de D14.
by red kitten Monday March 11, 2002 at 06:02 PM
redkitten@indymedia.be

Nous sommes tous et toutes des Marek, Benjamin et Niels affirmait un callicot, devant le Palais de Justice de Bruxelles. Marek, Benjamin et Niels sont les trois jeunes Allemands arrêtés le 14 décembre 2001, près de Tour et Taxi, après la grande manifestation de D14. Leur procès c'est notre procès à toutes et tous. (photo: Benjamin > Marek > Niels, à qui le procès n'a pas réussi à faire perdre le sourire)

Procès des trois jeu...
00-bmn.jpg, image/jpeg, 640x480

* SOUTIEN *

Une quarantaine de personnes était venus soutenir ces trois jeunes, de 18 et 19 ans, accusés de jets de pierres et résistance à agents. Une dizaine de leurs amis avaient même fait le voyage, ainsi les mères de deux des accusés. Un soutien qui fait chaud au coeur et qui est bien nécessaire dans ce procès injuste. Lors de la première audience, il y a tout juste un mois, on avait tout de suite senti que la partie n'était pas gagnée.

Il s'agit en effet d'un jugement en citation directe, c'est à dire, que l'on prétend que les accusés ont été pris en flagrant délit. Dès lors il n'y a pas d'enquête à charge et à décharge ("pour et contre"), mais seulement à charge. Les accusés sont donc considéré comme coupables tant qu'ils ne peuvent prouver le contraire, et c'est leur parole contre celle des policiers... L'attitude du juge ne laisse pas nous plus de doute sur son parti pris.

* SIX TEMOINS, DONT 4 POLICIERS *

Aujourd'hui se sont succédés quatre témoins. Quatre policiers et deux témoins appelés par la défense. Plusieurs policiers avaient déjà été entendus, certains revenait pour donner des précisions, à la demande du Procureur du Roi ( = le contrare de la défense!).
La plupart d'entre eux se trouvaient au premier étage d'un immeuble, face aux portes de Tour et Taxis. de là ils observaient la rue. Un autre se trouvait rue Picard.

Ils expliquent avec beaucoup de détails avoir repéré une trentaines "de casseurs", agissants par petit groupe de trois ou quatre. Ils décrivent "leur manège"; selon eux, ces casseurs rentraient dans Tour et Taxi, là il retiraient le foulards qui leurs couvrait le visage, ramassaient de pierres, puis replaçaient le foulard, sortaient du site, lançaient les pierres contre les policiers, et recommençaient. Et c'est ainsi que les policiers auraient pu les identifier, puis, par la suite, les arrêter alors qu'ils s'éloignaient de Tour et Taxi, juste après qu'ils se soient débarasser des pierres qui étaient dans leurs poches et dans leurs sac.

* DROLE DE "CASSEURS" *

Le scénario assez cohérent proposé par les policiers connait malgré tous quelques faiblesses de taille. D'abord on peu se demander pourquoi les "casseurs" retireraient systématiquement leurs masques pour ramasser des pierres? Ceci n'a pas beaucoup de sens. De la même manière, pourquoi seraient-ils sortis du site de Tour et Taxi les poches et les sac à dos remplis de pierres pour ne s'en débarasser à l'extérieur, alors que c'est justement à l'extérieur que les policiers étaient? Ce n'est vraiment pas très logique.

Les récits des policiers comportent d'autres incohérences. L'un d'eux affirme avoir vu les accusés à l'oeuvre depuis la rue Picard dans laquelle il patrouillait. Mais comment pouvait-il appercevoir, et surtout reconnaître quelqu'un en mouvement dans le site de T&T (Tour & Taxi) alors qu'il y avait entre eux soit un flot de manifestants entrants et sortants du site, soit une ou plusieurs lignes de policiers, une autopompe ainsi que des grilles et des murets.

* DISTANCES ELASTIQUES *

Il y a aussi des incohérences dès lors qu'ils évoquent la distance à laquelle ils étaient pour observer les "casseurs". L'un d'eux affirme être à 5 mètres des faits, alors qu'il se trouve au premier étage, ce qui fait qu'il est déjà à environ 5 mètre du sol. Une autre estimation de distance est mise à mal dè lors que les avocats montre un plan des lieux, et la distance de 15 mètres devient au minimum 25 mètres, ce qui fait quand même une différence quand il s'agit des personnes dans une foule en mouvement.

Autre fait troublant, dans l'équipe de policiers ayant suivi et arrêté les trois jeunes tous affirment être très proche (5 mètres, mais bon les distances...) et les avoir clairement vu se débarasser des pierres. Mais l'un d'eux affirme avoir vu et identifié un des accusés se débarassant de deux barres de fer, alors qu'un autre est formel, il n'a vu que des pierres...

* "CACHE-CACHE" VIDEOS *

Autre "bizarerie", lors de la première audience, les policiers ont fait référence à des enregistrements vidéo. Les avocats ont pu visionner ces images. L'une des deux cassette montrait des caaseurs habillé de noir à l'action, mais filmé depuis un hélicoptère ... le 15 décembre, et pas le 14! Sur l'autre, relative aux évennements du 14 à T&T on ne voit rien qui ne puisse prouver la cupabilité des accusés, mais tenderait plutôt à démontrer l'agressivité et le non-sens de la manoeuvre de la police. Le juge n'a pas jugé necéssaire de montrer ces images en séance publique.

En plus de cette procédure inique, où les accusés doivent prouver, face au témoignage de quatre policiers, qu'ils n'ont pas fait quelque chose, l'attitude du juge est pour le moins partiale. Alors qu'il a écouté respectueusement le témoignage des policiers, il met véritablement les témoins sous pression, se montre arrogant, leurs rappelant plusieurs fois qu'ils ont prêté serment, qu'ils courrent de grands risques si ils ne disent pas la vérité. La procédure de citation directe fait aussi qu'aucune enquête n'a été menée et le juge n'a manifestement même pas une idée claire de la manière dont les lieux se présentent, ce qui rend difficile toute explication.

* TEMOINS DE LA DEFENSE *

La défense avait obtenu de laisser deux ttémoin s'exprimer. Une jeune femme explique que llors de la manifestation de D14, elle a défilé juste devant le bloc des anarchiste et autonomes, qui étaient vêtus de noir, et qu'une fois arrivée à Tour & Taxi elle a attendu des amis près de l'entrée mais n'a pas vu ces soit disant "casseurs" vêtus de noir et masqués rentrer dans le site. Elle est resté dans les environ jusqu'à ce que le barrage policier de la rue Picard attaque et avance jusqu'aux portes de T&T. Les portes ont alors été fermées, elles s'est réfugié plus loin, mais n'a à aucun moment vu les petits groupes coordonnés et organisés décrits par les policiers.

L'autre témoin est enseignant et participait au "peace keeping", une sorte d'équipe de stewarts formés et présent pour contrôler des débordements éventuels lors de la manif. Il se trouvait lui aussi face au grille du site de T&T, et explique ne pas avoir compris l'intervention de la police alors qu'il n'a pas observé de provocations. Il a bien vu quelques jets de pierre lorsque la police avançait contre les manifestants, mais il n'a lui non plus jamais vu de petits groupes vêtus de noir, masqués et jetant des pierres contre les lignes de policiers.

* PARTIALITE *

Le juge traite ces deux témoins avec un mépris qui a choqué plus d'un spectateur dans la salle, et parmi eux des étudiant(e)s venus assister au procès dans un but pédagogique. Le juge remet en cause les témoiganges des témoins, leur faisant comprendre avec insistance qu'il ne peuvent certainement pas avoir tout vu, et que donc ils devraient se garder d'affirmer qu'ils n'y avait pas de petits groupes de casseurs à cet endroit et à ce moment.

L'audition des témoins se termine, et le juge décide de remettre les plaidoirie à une prochaine séance, le 13 mai, alors qu'il était prévu qu'elles se fassent aujourd'hui. Mais beaucoup de temps a été perdu du fait que le procureur ai voulu ré-entendre plusieurs des policiers. Malgré les protestations des avocats de la défense le juge décide aussi que les accusés devront être présent, ils devront donc encore une fois effectuer et financer le voyage. Les spectateurs quittent la salle alors que l'avocat Maîitre Dermagne lance encore au juge et au procureur ce qu'il pense de ce procès "Structurellement, les armes ne sont pas égales".

Non, les parties ne se joue pas a arme égale. Quand on demande à l'un des policiers comment ça se fait que l'on n'ai arrêté que 3 personnes, les réponses sont vagues, on parle de stress, de problèmes d'organisation, du fait que de nombreux casseurs n'ont pas été identifiés assez vite, n'ont été arrêtés que administrativement et donc rapidement relâchés (comment affirmer que s'étaient descasseurs puisqu'ils n'ont pas été identifié? Un mystère de plus).

* REPRESSION GENERALE *

De ce procès une impression surtout ressort, et dans les couloirs, tout ceux qui ont du rester silencieux durant l'audience s'expriment. Une fois encore on a surtout l'impression d'un exemple cruel. On se rappelle qu'à Gênes aussi la police s'était attaqué surtout à des groupes de manifestants pacifistes, n'essayant pas d'arrêter les "casseurs", c'est à dire ceux qui ont mené des actions directes.

En axant la repressions sur ceux qui n'ont vraiment rien fait, on cherche a criminaliser encore d'avantage toute contestation. On veux terroriser les manifestants en leurs faisant comprendre que même si ils n'ont pas jeté la moindre pierre, frappé le moindre policiers ou cassé la moindre vitre, même si ils se sont conduit comme des "gentils manifestants", ils sont succeptibles d'être arrêtés et condamnés à plusieurs années de prison.

* NOUS SOMMES TOUS DES NIELS, BENJAMIN ET MAREK *

Le procès de Niels, Benjamin et marek est notrev procès à toutes et tous. Nous qui manifestaons un jour risquons comme eux d'être arrêté et accusé de faits que nous n'avons jamais commis. C'est pour ça aussi qu'ils doivent avoir notre soutien. La prochaine audience du procès se tiendra le 13 mai. Venez nombreux et nombreuses écouter et voir comment le justice de notre pays traite la contestation.

A bientôt les gars, on se revoit en mai. J'aurais préféré que vous n'ayez pas à revenir à Bruxelles, en tout cas pas dans ces circonstances, mais je serais là pour vous accueillir et je ne serai pas le seul.

(et désolé si il y a des fautes dans ce texte, j'ai une de ces crève...)