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Contre l'Europe du capital - Catalogne 2002
by d14 Friday March 01, 2002 at 11:45 PM
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Plateforme de la campagne barcelonaise : opposition au modèle actuel de construction de l'Europe

Contre l'Europe du c...
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Dans le contexte de propagande triomphaliste du gouvernement du Parti populaire (PP) et en vue du sommet des chefs d'État et de gouvernement de l' Union européenne à Barcelone, les organisations signataires veulent exprimer leur désaccord à l'égard du processus de construction de l'UE.

Seize années se sont écoulées depuis l'adhésion de l'État espagnol à l'Union européenne, période suffisamment longue pour dresser un bilan des faits. En raison des politiques néolibérales soutenues par les socialistes d'abord et le parti populaire à présent, les revenus du capital ont augmenté tandis que ceux du travail ont diminué. Les droits des travailleurs, acquis à la suite de longues luttes ouvrières, ont subi une destruction systématique. Le panorama actuel est éloquent : le pourcentage d'emplois à temps partiel est trois fois plus élevé que la moyenne européenne, et, malgré cela, le taux de chômage est deux fois plus élevé que la moyenne européenne. Ces deux phénomènes touchent en particulier les femmes et les jeunes. Ajoutons à cela le nombre extrêmement élevé d'accidents de travail et l'économie souterraine, qui se caractérise par un quasi-esclavagisme frappant particulièrement la population immigrée.

L'Union Européenne impose une politique financière et budgétaire draconienne qui poursuit de manière obsessionnelle le déficit zéro; c'est la conséquence de sa soumission à la pression des lobbies des multinationales européennes, voire américaines. Cette politique entraîne la privatisation des services publics (transport, électricité, services postaux, santé, éducation) et la réduction des prestations sociales. Aujourd'hui, bien que nous soyons européens, 8 millions d'habitants de l'État espagnol, dont 668.000 en Catalogne (11 % de la population), vivent sous le seuil de pauvreté. Comme dans presque tous les pays européens, y compris les pays nordiques, les inégalités sociales ne cessent d'augmenter.

L'adhésion à l'Union européenne est caractérisée par un considérable déficit démocratique. Les citoyens de l'État espagnol n'ont en effet jamais été consultés par référendum au sujet de l'adhésion et de ses conditions iniques. Il en va de même des décisions qui les touchent directement : l' euro, l'indépendance des banques centrales, le traité de Schengen, etc., etc. Nous n'avons pas été consultés, à l'échelle européenne et encore moins dans notre pays, au sujet des positions soutenues par l'UE au sein des organismes internationaux (ONU, G7/8, OCDE, etc.)

Les intérêts des grandes sociétés transnationales sont défendus en catimini: via les plans d'ajustement structurel, les accords de l'OMC, le poids écrasant de la dette extérieure éternelle et sa/leur contrepartie, la dette écologique que le Nord a contractée avec le Sud. Ces sociétés sont responsibles du génocide de millions de personnes de notre planète par le biais de crises cycliques, comme celle qui sévit aujourd'hui en Argentine. L'afflux d'immigrés dû à l'injustice que crée ce système économique international, est freiné inutilement par des «Murs de la honte». L'hypocrisie quant à la construction de ces «Murs de la honte» est aussi vive que l'enthousiasme avec lequel on a applaudi la chute du mur de Berlin.

La politique agricole commune, qui utilise la moitié du budget de l'UE, accorde 80 % des deniers publics au cinquième le plus riche du secteur. Elle parie sur un modèle agricole de production intensive recourant aux produits chimiques, ce qui entraîne l'insécurité alimentaire et aggrave la crise écologique mondiale. Les déchets radioactifs, les émissions de CO2, l' exploitation abusive des forêt, le gaspillage de l'eau et d'autres ressources naturelles ainsi que la pollution chimique sont les symptômes de la non-durabilité du modèle de société que promeut l'UE.

La présidence espagnole de l'UE se caractérise par sa servitude au bellicisme des États-Unis, qui s'est renforcé à la suite des évènements de septembre dernier. En déclarant que la première préoccupation de sa présidence de l'UE serait le terrorisme et son soutien à la guerre, M. Aznar montre son assujettissement aux intérêts des Etats-Unis et l'absence d'une politique extérieure européenne indépendante. La guerre n'est pas une parenthèse : elle est devenue la nouvelle scène où le marché, frappé par une crise aiguë, tente de conserver sa position dominante par le contrôle des ressources énergétiques de la planète, les subventions à l'industrie qui ne pourraient être justifiées autrement et l'imposition d'un pseudo-consensus autour de la lutte du « bien » contre le « mal ». En réalité, cela signifie réduction des libertés et criminalisation des mouvements sociaux, persécution des immigrés et de toutes les formes d'opposition de la population à l'égard des politiques menées.

Compte tenu du manque de mécanismes de participation, nous souhaitons, en lançant la CAMPAGNE CONTRE L'EUROPE DU CAPITAL, construire UNE AUTRE EUROPE, pour qu'un autre monde soit POSSIBLE :

Une Europe où ce soient les citoyens et non le marché qui contrôlent l' économie, en partageant la richesse et le travail, au travers de politiques économiques ayant pour but de répondre aux besoins sociaux des personnes et à la protection de leur patrimoine environnemental et culturel.

Une Europe ayant pour premier objectif la liberté et l'égalité des personnes, ainsi que leur extension à l'ensemble de la population mondiale.

Une Europe où la démocratie participative devienne réalité, pour que soit possible le développement des droits culturels, linguistiques et politiques des personnes et des peuples, y compris le droit à l'autodétermination.

Une Europe dont l'agenda privilégie la promotion de la paix dans le monde, en éliminant les inégalités entre les personnes et les peuples et en supprimant les armées; en appliquant des politiques de justice universelle, comme l'annulation immédiate de la dette extérieure des pays pauvres.

Une Europe respectant la planète et tous les êtres vivant qui la peuplent, aujourd'hui menacés par un marché sans limites.

Une Europe faisant de l'alimentation saine et durable un droit et non un commerce.

Les personnes et groupements à l'origine de la campagne contre l'Europe du Capital - Catalunya 2002 veulent faire partie de ce processus et lancent un appel à l'ensemble des citoyens et citoyennes pour qu'ils et elles montrent, de manière univoque, leur opposition au modèle actuel de construction de l'Europe en soutenant les protestations et les mobilisations sociales qui se succéderont tout au long de ce semestre.

CONTRE L'EUROPE DU CAPITAL ET LA GUERRE!
MONDIALISONS LA RÉSISTENCE!
UN AUTRE MONDE EST POSSIBLE!

infos supplémentaires : infointernacional@mail.com