Perquisitions de différents locaux d'Indymedia italiens. by Ludovic Prieur, samizdat.net Wednesday February 20, 2002 at 04:13 PM |
INTIMIDATIONS ET RÉPRESSION, GÊNES N'EST PAS FINIE.
Un climat toujours plus tendu… Il y a quelques jours Scajola, ministre de l'intérieur italien, a reconnu avoir donné l'ordre aux forces de l'ordre d'utiliser leurs armes et donc de tirer si nécessaire lors des journées de mobilisation contre le G8. Cet ordre, selon ses propres paroles, a été donné après l'assassinat de Carlo Giuliani cra le climat était très tendu et que le risque d'invasion de la zone rouge et d'attentats terroristes était élevé. En plus, toujours selon Scajola, Moubarak, le président égyptien, aurait donné des informations précises sur les intentions de Al Qaeda de tuer Bush lors du sommet du G8… Et Scajola, continuant sa prose justifiant l'ordre de tirer, conclut en rappelant les faits du 11 septembre démontrant ainsi selon lui la crédibilité du risque d'attentat…
Inutile de discuter de la logique de ce raisonnement mais par contre, il est clair que cette annonce de la part du ministre n'est ni une erreur, non il ne s'est pas laissé aller, et encore moins une confession. C'est un message clair au mouvement de contestation italien et cela s'insère parfaitement dans la logique de la guerre permanente globale. Ainsi, l'assimilation des contestataires au terrorisme se poursuit et justifie toutes les mesures pouvant être prises contre le mouvement social.
Et ce n'est pas un hasard si Luca Casarini, un des porte-parole des Désobéissants, a été de nouveau convoqué par un procurateur de Gênes ces jours derniers pour une nouvelle série d'interrogations sur les journées de mobilisation de cet été.
Et c'est encore moins un hasard, si ce matin à Florence, Bologne, Tarante e Turin les locaux d'Indymedia ont subi de vastes perquisitions de la part de la police et des équipes de l'anti-terrorisme.
Selon les premières informations, les opérations, toujours en cours sur le territoire national, se sont déroulées dans un climat d'intimidation rappelant les journées génoises. Un déploiement incroyable de forces de l'ordre à Turin a bloqué tout le quartier où se trouve le siège d'Indymedia, lequel est d'ailleurs accueilli par le centre social Gabrio. Dans un deuxième temps, les forces de l'ordre, accompagnées de cellules anti-terroristes, ont pénétré en force dans le centre social, en taillant les différentes chaînes et cadenas et en défonçant les portes. Toute cette opération était filmée par deux policiers. Puis une fois entrés, ils ont séquestré de nombreuses vidéos et de nombreux documents écrits et des photos. Voici un extrait du mandat de perquisition : " au regard de la consultation du site internet , ce site ayant recueilli de nombreux matériels photos et vidéos […] il apparaît indispensable que la justice se saisisse de ces matériels […] détenus au centre social Gabrio […] ".
Le message est donc clair, la communication indépendante est de nouveau la cible de la magistrature et du pouvoir. Les matériels d'information ayant démontré les violences et l'acharnement policiers continuent d'inquiéter ces pouvoirs.
Les opérations de ce matin ont au moins l'intérêt de rappeler l'importance de la communication alternative dans la lutte aux logiques impériales liberticides.
Continuons à désobéir, continuons à lutter, continuons à communiquer !
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