arch/ive/ief (2000 - 2005)

Pour une dialectique du bourreau et de la victime
by un commando « Critique immuable » Monday February 11, 2002 at 09:21 PM

Oyez ! Oyez ! Voici un texte écrit par un combattant d'élite mobilisé pour la nouvelle opération de réflexion radicale : « Critique immuable ». N'hésitez pas à vous rendre aux quartiers généraux de la résistance de la raison : www.critiqueimmuable.org. Le texte qui suit porte sur une interpellation critique de quelques intellectuels abonnés de la page Idées du Devoir qui ont suggéré d'imposer une minute de silence à la pensée plutôt que de la laisser essayer de trouver les causes des événements du 11 septembre.

Notre précieux Devoir a pris l'initiative de publier un cahier spécial intitulé « Après le 11 septembre » où l'on a pu lire notamment un autre des exercices laborieux de réflexion de l'infatigable Louis Cornellier. Sous le titre « Penser après le 11 septembre : Faut-il pleurer Goliath ébranlé ? » - titre qui rappelle prétentieusement la célèbre formule adornienne « Comment penser après Auschwitz » qui fut le mobile d'une importante oeuvre philosophique - , Cornellier, faisant du surplace en donnant une impression de profondeur, a écrit un article absolument vide dont ce passage donne le ton : « Se peut-il que ces deux camps [les intellectuels jugeant nécessaire de penser les causes profondes des événements du 11 septembre et ceux qui voient dans l'exercice de ces derniers une irresponsabilité dangereuse] aient un peu raison et tort à la fois ? Que, sans renvoyer tout le monde dos à dos et conclure qu'il y a du bon et du mauvais de part et d'autre, il faille dépasser cette fausse alternative et accepter de penser sur un fil de fer ? ». Visiblement, Cornellier veut nous faire la vie dure. Il y a déjà beaucoup à démêler dans ce raisonnement et je crois utile de s'y arrêter. On peut d'abord se demander pourquoi ne pas se décider franchement à renvoyer dos à dos les deux positions si l'on admet qu'elles comportent toutes deux des faussetés ? Ne doit-on pas penser qu'une position intellectuelle ne peut être structurée que par des croyances vraies ou présumées vraies par celui qui l'évalue positivement ? Voilà justement le problème : notre penseur n'envisage pas la possibilité que certaines faussetés puissent révéler le caractère intenable d'une position. Il nous incombe selon Cornellier de marcher sur un fil de fer entre des positions qui se valent même si elles comportent des faussetés de part et d'autre. On peut alors se demander pourquoi ne pas penser une alternative qui ne serait pas un simple exercice d'équilibrisme entre deux positions déjà trouvées problématiques - « Marcher sur un fil de fer » entre deux positions qui auraient raison et tort à la fois, n'est-ce pas hésiter pour toujours plutôt que de se commettre à penser ? S'il avait un minimum de don spéculatif, Cornellier aurait dû se rendre compte que les deux positions présentées, en admettant qu'elles se valent - ce dont, pour ma part, je doute - sont dans un rapport antinomique qui exige, pour faire parler leur rapport, un peu d'esprit dialectique. L'esprit dialectique minimal qui est exigé pour la survie de la prétention intellectuelle commande que l'on fasse éclater toutes les positions qui auraient raison et tort à la fois - positions qui, dans l'état d'avoir raison et tort à la fois, sont évidemment absurdes. Des positions absurdes qui s'opposent, il faut tirer leurs contenus de vérité et les articuler à un niveau qui échappe entièrement à leur absurdité. Et cela n'a rien à voir avec cette autre absurdité de prétendre « marcher sur un fil de fer » entre des positions absurdes : ce que l'esprit dialectique peut et doit mettre en évidence c'est que le plancher des vaches n'était pas là où, de part et d'autre, on pensait qu'il était ; ce plancher bien solide se trouve justement sous les pieds du dialecticien. On n'insistera donc jamais assez sur le caractère risible de la prétention de Cornellier d'opter pour un mode de pensée dangereux ? sur un fil de fer. Nous le savons tous : l'hésitation méditative entre deux positions est un mode bien rodé de production de papiers pour moult penseurs à la petite semaine que l'on peut lire dans le vénérable Devoir.

Ce texte de Cornellier ainsi que le reste du cahier, tout aussi navrant soit-il, voulait tout de même agiter la mer tranquille de la pensée après le 11 septembre. En effet, après les remous des trois premières semaines de l'ère post-11 septembre dans la page Idées, les eaux s'étaient calmées. Je vais prendre prétexte de l'onde infime créée par les balbutiements de Cornellier et consorts pour, sans gêne aucune, racler le fond de cette mer morte à la recherche de petites perles oubliées.

Une première chose doit être dite : contrairement à Cornellier qui ménage ses relations, je ne crois pas qu'il y ait eu un débat intellectuel sur les événements du 11 septembre où se seraient dégagées des positions intellectuellement défendables bien campées de part et d'autre. Le moins que l'on puisse dire est qu'il y avait inégalité dans la rigueur rationnelle des positions défendues. Pour moi, les interventions grotesques des Daniel Jacques et Antoine Robitaille, (« Le sophisme de la culpabilité de la victime », Le Devoir, 21 septembre 2001), Jocelyn Létourneau (« Un affront pur de la barbarie », Le Devoir, 15 septembre 2001), Jacques Lanctôt (« Au nom de toutes les victimes innocentes, je crie vengeance », Le Devoir, 21 septembre 2001) et autres abonnés de la page Idées du Devoir, n'ont pas été l'occasion de l'affirmation d'une position intellectuellement défendable. Elles ont plutôt été des affirmations brutes d'opinion de personnes qui se croient détentrices du talent de mieux penser que les autres et qui se sont mis de manière irresponsable au service des croyances des pires abrutis. On verra sûrement un signe de ma partialité dans mon appréciation des interventions intellectuelles qui demandaient que l'on pense les causes de cet événement. Certes, je confirme que c'est mon parti : ce n'est pas trop demander de prendre le parti de la raison parmi les intellectuels, car c'est de cela dont il est question à partir du moment où l'on prend acte des termes du débat proposés par les Jacques et consorts qui souhaitent imposer une minute de silence à la pensée sous prétexte qu'ils éprouvent de l'effroi, de la peur.

Prendre le parti de la raison, Francis Dupuis-Déri (« Joe Democrat s'en va-t-en guerre », Le Devoir, 27 septembre 2001) et quelques autres l'ont fait également. Dupuis-Déri l'a fait avec une certaine indulgence pour les Jacques, Robitaille et Létourneau, sans doute pour des raisons pragmatiques tout à fait légitimes du point de vue d'une pratique politique. Eh bien, le destin a fait que je n'ai pas ce souci et que je considère que le parti de la raison doit mettre ses adversaires au pilori. Conséquemment, je vais poursuivre l'oeuvre de Dupuis-Déri ici même.


Un des effets pervers de l'attentat du 11 septembre est de tendre à mettre les États-Unis à l'abri de toute critique. C'est du moins ce qui ressort de la majorité des interventions de nos « intellectuels médiatiques », spécialistes patentés et autres grands sages qui ont daigné laisser filtrer leurs édifiantes conversations de salon jusque dans la page Idées du Devoir. Plusieurs de ces interventions visent à nous mettre en garde contre le fameux « anti-américanisme primaire » (cf. une des interventions les plus pathétiquement explicites : Marc Fournier, « Pour en finir avec l'anti-américanisme primaire », Le Devoir, 4 octobre 2001). Il est amusant de noter d'ailleurs que la locution « anti-américanisme » est plus souvent qu'autrement affublée de l'adjectif « primaire » comme si on voulait laisser entendre qu'il y aurait d'autres types d'anti-américanisme, « secondaire » ou « tertiaire », que l'on imagine plus subtils, mais dont on n'entend jamais parler. Ce que l'on sait cependant, c'est que la critique de l'Amérique, en dépit du fait qu'elle serait juste, n'a pas droit de cité en ce moment.

Cette opinion est partagée par plusieurs de nos abonnés de la page Idées. Le texte de Jocelyn Létourneau et celui de Daniel Jacques et Antoine Robitaille en font foi. Ces textes montrent qu'ils saisissent bien le point de vue de personnes qui, pour nos auteurs, semblent déjà avoir été trop entendues (on nomme seulement Chomsky que l'on lit bien moins souvent que Robitaille ou Jacques dans Le Devoir), des personnes qui laissent entendre que les États-Unis « seraient les artisans de leur propre malheur ». Les textes déclinent les raisons principales que ces personnes trop entendues invoquent pour soutenir leur opinion : l'Amérique est arrogante par sa richesse et sa puissance, disent-elles. « Ces financiers et banquiers qui, du haut de leur tour de verre, règnent sur l'économie mondiale » sont responsables « par leurs décisions aveugles à tout autre chose que le profit, d'innombrables morts en Afrique et ailleurs dans le monde » résument par exemple Jacques et Robitaille. Mais les auteurs entreprennent de nous convaincre que ce constat est inconvenant ; non pas en défendant la moralité des opérateurs boursiers, des financiers et des banquiers mais en avançant plutôt que la barbarie de l'attentat du 11 septembre lave en quelque sorte leurs péchés. C'est très clair dans le texte de Létourneau qui affirme le plus sérieusement du monde : « à la suite de l'agression de mardi (c'est moi qui souligne) pareilles arguties débilitantes ne tiennent plus ». C'est donc, selon lui, littéralement l'attentat qui, en transformant les opérateurs boursiers en victimes, rend caduc l'argument selon lequel « le capital global, les puissances occidentales et le pouvoir militaire des États les plus riches » participeraient de la même logique que celle des terroristes. Jacques et Robitaille abondent dans le même sens en y allant d'une analogie étonnante. Ils écrivent : « il en va dans cette affaire comme dans un procès pour viol où la victime se verrait accusée férocement en raison de la misogynie de l'avocat de la défense. De même, le fait que l'Amérique soit si puissante et si riche, voire insolente, ne légitime ni n'éclaire les motifs réels de cette agression à son endroit ». Avec cette analogie, Jacques et Robitaille prétendent démasquer ce qu'ils appellent le « sophisme de la culpabilité de la victime », qui peut aller jusqu'à « transformer la victime en bourreau ».

Si la grandiloquence creuse de Létourneau peut faire rire, le raisonnement assumé de Jacques et Robitaille mérite un examen - non pas parce que ce raisonnement donnerait beaucoup à penser, mais bien parce qu'il importe de montrer que la bêtise de nos « intellectuels » se prolonge après le coup de tête. Le principe même de faire une analogie entre une agression dont la portée politique profonde n'est réfutée par personne (et surtout pas par nos amis penseurs qui croient que la civilisation est en péril et entrevoient la guerre comme un moyen de réaliser la domination politique qu'exige la civilisation mondiale) et un acte criminel qui n'a précisément rien de politique dans son essence criminelle est tout à fait fallacieux. L'évidence selon laquelle il nous incombe de repenser un phénomène qui ne nous touchait plus de près depuis longtemps, c'est-à-dire la criminalité politique qui, par essence, interroge la légitimité même de la loi qu'instaure le politique, est exclue d'avance par des gens qui osent se dire philosophes du politique. Ils décident plutôt de consentir à l'analogie boiteuse du terrorisme avec le viol. Même si on admettait la légitimité de ce type d'analogie entre un crime non-politique et le terrorisme, il faudrait être plus prudent quant au choix du crime que l'on voudrait comparer au terrorisme. En effet, la victime de viol est univoquement une victime : un avocat de la défense misogyne peut essayer de la présenter comme une victime consentante ou aguichante mais, en aucun cas, cela ne peut aller jusqu'à travestir la victime en agresseur. S'il faut filer la métaphore de l'acte criminel pour s'intéresser à un cas où la victime aurait un double statut d'agresseur et de victime, il faudrait plutôt s'intéresser à celui des femmes abusées qui finissent par régler le problème elles-mêmes. Dans le cas où un homme battant sa femme pendant de longues années se fait assassiner par celle-ci poussée à bout, les deux protagonistes sont à la fois bourreaux et victimes. L'avocat de la femme assassin pourrait faire valoir à juste titre les antécédents de violence de la victime du meurtre. Le crime ne sera pas justifié pour autant mais il pourra tout de même être expliqué en partie - cette explication est admise juridiquement sous le titre de « circonstances atténuantes ». Doit-on comparer les États-Unis à une victime de viol ou à un mari abuseur assassiné ? Trêve de ratiocinations inutiles : l'analogie de Jacques et Robitaille nous fait prendre des chemins impertinents typiques de ceux qui pensent trop vite sous prétexte de mieux sentir l'urgence de la situation. Voyons justement ce que cache de plus grave le va-vite en pensée.

Jacques et Robitaille concluent leur texte en écrivant : « Il serait malheureux que tous ceux [...] qui se rappellent encore qu'il y a une différence entre tyrannie et liberté soient confondus par cette rhétorique de la culpabilité de la victime, au moment précis où il leur est impératif d'être solidaires entre eux ». Dans leur texte, cela signifie que l'Amérique dans son entièreté est dans le camp de la liberté contre la tyrannie et que toute critique visant à l'entacher constitue un manque de solidarité avec les amis de la liberté. Nos subtils intellectuels ont donc rejoint Bush, le Cancre, lorsqu'il dit « ou bien vous êtes avec nous ou bien vous êtes contre nous ». Peut-être que nos « grands penseurs » ont été tout bonnement victimes de la grande machine à propagande, comme tous ceux qui ont été mitraillés à répétition et jusqu'à plus soif des mêmes images et des mêmes commentaires passés en boucle dans les chaînes d'information continue. Les réflexes de penseur ne les ont pas protégés, et dans leur enthousiasme à défendre la liberté contre la tyrannie ils ont oublié que leur rôle d'intellectuel est justement de ne pas conforter des certitudes qui n'admettent aucune remise en question mais bien de voir les événements à travers des lunettes différentes de celles que les manipulateurs d'opinion publique et autres « spin doctors » nous proposent.

Ils se méprennent totalement sur les intentions de ceux - comme Noam Chomsky, qualifié de « prévisible » par notre duo de penseurs pas particulièrement originaux - qui comparent les événements du 11 septembre à d'autres événements comme le blocus américain contre l'Irak qui a fait des milliers de morts. Dans une telle mise en perspective, il ne s'agit pas de salir l'Amérique-victime, comme si cela pouvait contribuer à expliquer les attentats et finalement les justifier. Il s'agit plutôt de remettre en question ce qu'on nous claironne partout comme une évidence, à savoir que l'ampleur du drame aurait rendu tout absolument limpide - ce qu'en l'occurrence la position si ferme de nos amis de la page Idées défend. Il n'y a plus à discuter : il s'agit du combat du bien contre le mal, de la barbarie contre la civilisation. Comment ne pas être sceptique face au fait que cette longue bataille du « good against evil » nous soit proposée par ceux-là mêmes qui ont fomenté des coups d'États un peu partout dans le monde ? Comment peut-on sérieusement penser que critiquer les tactiques de la CIA, qui a financé et entraîné Ben Laden pour servir ses desseins à court terme, constitue un manque de solidarité envers ceux « qui se rappellent encore qu'il y a une différence entre liberté et tyrannie » ? De toute évidence, Jacques et Robitaille se souviennent qu'il existe une différence entre liberté et tyrannie mais ils ne savent pas comment les distinguer l'une de l'autre.

Puisque nos maîtres de la pensée-va-vite ont en plus le culot de nous mettre en garde contre « la confusion intellectuelle qu'engendrent les fallacieuses explications de certains de nos compatriotes [qui] pourrait être très dommageable », je vais donner un dernier coup, histoire de faire le plus de dommage possible.

L'échec de nos amis intellectuels dans le projet de dissiper la confusion intellectuelle, en en produisant davantage, est tout à fait honteux. C'est que cette confusion ne peut même pas prétendre être le miroir de la complexité du réel encore à saisir. En l'occurrence, dans le texte de Jacques et Robitaille autant que dans celui de Létourneau, la discussion autour de l'Amérique victime ou coupable néglige le plus simple dans le complexe : l'Amérique n'est justement pas une réalité simple. Qui sont au juste les victimes des attentats ? Ce sont de toute évidence les quelques milliers de personnes tuées ou blessées à New York et à Washington. Cela dit, le peuple américain dans son ensemble ne peut pas être considéré comme la victime de l'attentat - nous non plus a fortiori - , sinon du point de vue de la propagande de l'État américain qui veut précisément masquer le fait que l'attentat parle de manière tout à fait limpide un langage politico-symbolique adressé spécifiquement à l'État américain. Si nos amis intellectuels peuvent s'offusquer de l'idée que certains pensent que l'appel politico-symbolique des attentats transcende le malheur des victimes, il faudrait être conséquent et constater que la propagande américaine instrumentalise ce même malheur dans le « va-t-en-guerre ». Aussi choquant qu'ait pu être cet événement, ses répercussions sur le peuple américain ne sont en aucun cas comparables, par exemple, à la situation du peuple palestinien qui, quotidiennement, est victime, en tant que peuple, des politiques d'Israël qui l'occupe.

Je ne peux terminer ce texte sans mentionner que la tactique la plus grossière, indigne de quiconque a suivi dans sa vie un cours en sciences humaines au niveau universitaire, tactique utilisée autant par l'immonde Létourneau que par Jacques et Robitaille, est le glissement sémantique constant entre les concepts d'« explication » et de « justification » : retournez tous à l'école ! On peut comprendre qu'il serait odieux de chercher des « justifications » à l'attentat, mais tenter d'expliquer comment de tels actes peuvent être perpétrés est l'essence de la tâche des intellectuels. En prime si, en cours de réflexion, on en venait à critiquer certaines politiques des gouvernements occidentaux ou encore la logique capitaliste, en quoi cela serait-il mauvais ? Condamner les Talibans, les terroristes, les intégristes, cela va de soi, mais il faut bien réaliser que cela restera justement une condamnation. Il est de la plus haute naïveté de croire que la critique indignée de nos intellectuels à l'égard des terroristes ait quelque impact sur les fous de Dieu et autres psychotiques. La critique peut se faire entendre seulement dans un contexte qui s'y prête et c'est pour cela qu'il nous reste seulement l'espoir que les institutions nées de la modernité l'entendent. Cela revient à dire que les critiques doivent s'attaquer aux ratés de la démocratie, non pas pour éteindre la liberté mais au contraire pour raviver sa flamme à partir de ses braises.

Je crois en avoir assez fait pour extirper le dernier souffle de ces textes impertinents. On comprendra cependant qu'ils avaient commis le pire et qu'ils devaient payer une bonne fois pour toute.


Il s'agissait de la misson 17 contre l'opération américaine « liberté immuable ».

Ce texte a été écrit par un auteur qui tient à rester anonyme et qui ne doit pas être confondu avec Denise Bombardier . Il oeuvre pour la nouvelle opération de réflexion radicale : « Critique immuable ». N'hésitez pas à vous rendre aux quartiers généraux de la résistance de la raison : http://www.critiqueimmuable.org.