dislokation de la manif anarchiste et street party by Intersidérant/e/s Tuesday January 22, 2002 at 04:54 PM |
Vers 15 heures, on part rejoindre les blobs de l'Intersiderale pour aller à la Street Party de bruxxel.org. Notre lieu de rendez-vous se trouve non loin du Petit château.
Vers 15 heures, on part rejoindre les blobs de l'Intersiderale pour aller à la Street Party de bruxxel.org. Notre lieu de rendez-vous se trouve non loin du Petit château. Arrivés rue Antoine Dansart, la rue qui part de la Bourse jusqu'à la porte de Flandres, on tombe sur un beau spectacle ; des dizaines de brigades mobiles avec robots déployés autour des camionnettes.
On rejoint la porte de Flandres. Sur les deux rives du canal, sur tous les bvd St-Barthelemy et 9ème de Ligne, des brigades mobiles sont garés en double files quasi pare choc contre pare choc, jusque devant notre lieu de rendez-vous (pure hasard géographique).
Vers 15 heures 30, nous décidons de partir sans trop savoir comment rejoindre bruxxel.org. En petit groupe, en métro, à pied en voiture ?… La plupart des blobs laissent citron foulard et canettes au lieu de rendez-vous. Finalement on décide de partir groupés en tram vers la gare du midi. On sort du lieu de rendez-vous au moment où les brigades mobile sur le canal démarrent, font demi tour et se dirige vers le sud. A la hauteur du Petit Château, on voit le cortège anarchiste arrivé, et sur le pont des cocktails molotov explose devant une rangée de robots. Le cortège (plus ou moins 2000 personnes) est compact et marche vite. Des slogans fusent de temps à autre, pour la liberté de circulation et contre la police, mais en règle générale, le cortège est attentif et silencieux. Sur les flancs de la manif, des BB, pavés à la main, flairent les voitures de luxe et autre cibles. Un flic communal est en tête de cortège avec une personne qui doit être un porte parole de la manif. Le flic est assez impressionné par le pas rapide du cortège et a un peu du mal à régler la circulation en temps réel. Il est néanmoins souriant, feignant de ne pas entendre les vitres qui de temps à autre explosent. Arrivé à un carrefour, une Mercedes accélèrent espérant passer devant le cortège, le flic coure et l'arrête en lui hurlant de se barer en marche arrière. Dans le cortège, des sourires complices s'échangent, la stratégie de la tension est bien huilée de par et d'autres.
Vers 16 heures, la tête du cortège arrive non loin de la Tour du midi, un cycliste du bruxxel.org nous rejoint et nous dit que la street party est toujours sur l'esplanade prête à démarrer. Non loin de là on entend des vitres se briser. Un blob de l'Intersiderale gueulent « c'est pas l'moment, donnez des xanax aux BB ! ! ». On lui répond « ta gueule PD ! ». Le blob répond « moi aussi j'suis un BB, mais j'ai pris mon xanax ! ».
On rejoint la street party au cul. Il doit y avoir également 2-3000 personnes, deux camions, le sound système de bruxxel.org à la tête, le camion fanfare du pink bloc ferme le cortège et entre les deux plusieurs camionnettes de ravitaillement. La stratégie, de Seattle à Genova fonctionne. Les activistes des BB (ou apparentés) se fondent dans le cortège, malgré une charge de robots. Il n'y aura pas (a ma connaissance) de destructions pendant la street party, à l'exception de tags ou des collages d'affiches. Avenue Fonsny, nous rejoignons d'autres blobs et mutants de l'Intersiderale derrière le camion de bruxxel.org. L'ambiance est électrique mais festive. De là, on ne se rend pas compte qu'aux abords de la bouche de métro Gare du midi, des manifestants arrivant par là se font matraqués par des flics en civil, colsonnés puis arrêté (voir le Soir de lundi p.4 et belgium.Indymedia ? ? ? ?).
Il doit être 16h30, le cortège bifurque sur la gauche (rue d'Angleterre ?) et s'engouffre dans les quartiers populaires de St-Gilles.
Et vers 17 heures, c'est le piège. Nous devons être 5000, encerclés de toute part sur le carrefour de la rue Vanderschrick. La tête du cortège est prêt de la porte de Halles.
Le siège va durer une heure. Une stratégie de la tension téléphonée à cent mètres, mais les manifestants ne tombent pas dans le panneau. Ils dansent devant des rangées de Robots qui n'attendent qu'une chose… On apprendra plus tard (un copain m'appelle et m'explique ce qui se passe en direct sur la RTBF) qu'un gradé fédéral aurait refuser d'obtempérer aux ordres du bourgmestre de St-Gilles (c'est à dire laisser passer les manifestants), en tentant de faire l'amalgame entre la manif anarchiste et la street party.
Pendant ce temps, le camion de bruxxel.org lance au geulophone des infos contradictoires : « les flics vont reculer » (applaudissement) ; « ah non, finalement, ils ne recule pas ! » (huées). Ca va durer un bon bout de temps comme ça. Ils a été question de prendre une rue latérale où il n'y avait pas d'autopompe, mais l'idée vite abandonnée, trop dangereux de faire reculer le camion avec toute cette foule agglutiné autour. Le geulophone s'emballe, il n'est plus question que d'un mot d'ordre : « une seule solution ; la révolution ! ! », les manifestants applaudissent, hurlent et le DJ remet une couche d'électro.
On finira par arriver Porte de Halles, il devait être 19h-19h30. Le geulophone de bruxxel.org raisonne. « Les flics ont ouvert une brèche, il disent que nous pouvons nous disloquer gare du midi. Mais nous, on a pas d'ordre à recevoir de ces gens là, alors on reste ici, et on libère la porte de halles, faisons la fête, etc. » (applaudissements). Evidemment, il faut sauver la face, beaucoup de gens sont parti (au moins la moitié des participants). Certains se sont fait arrêter en devant passer les cordons policiers nous entourant. Un légal team s'est même fait arrêter et (je crois) frapper en essayant de faire leur boulot. Nous sommes restés une petite heure portes de halles, puis les rangées de Robots ont commencé à avancer et à resserrer leur cordon autour de nous. Le camion a retenti une dernière fois en disloquant la party et en conseillant aux manifestants de partir groupé par le métro.
VIVE LA LIBERTE, VIVE L'INTERSIDERALE