arch/ive/ief (2000 - 2005)

Procès des occupants de la citibank
by a Wednesday January 16, 2002 at 02:46 PM
red-red@span.ch

En mai es occupants de la citibank de Genève y avaient dénoncé les invesstissements de multinationales en colombie, un pays où environ tous les 5 jours un syndicaliste est tué. procès d' appel contre des ammendes de 600.- à 800.- frs !

Le procès "public" des occupants de la citibank (qui dénonçaient l'implication de la banque dans le plan colombie), faisant appel contre des amendes individuelles allant de 600.- à 800.- frs
Une centaine de personnes sont venues soutenir les occupants de la citibank lors de leur procès à Genève, mais seule une vingtaine de personnes, tout au plus, ont pu pénétrer dans le palais de justice. La salle ne pouvait accueillir que trente personnes assises, mais il y aurait encore eu de la place pour des personnes debout!
Ainsi, environ 80 personnes sont restées dehors devant le palais de justice encadrés par un gros dispositif de flics.
Il semble étrange que dans le cadre d'un procès public (droits démocratiques) annoncé et d'un tel intérêt, que la salle d'audience du procès n' ait pas été prévue pour accueillir les nombreuses personnes que la police, elle, était prête à refouler!...
Il est 15h45, mardi 15 janvier 2002, et le procès (d'appel contre des amendes de 600.- a 800.- Frs) oppose 14 occupants de la citibank à celle-ci pour violation de domicile. Les occupants y avaient dénoncé les invesstissements de multinationales en colombie, un pays où environ tous les 5 jours un syndicaliste est tué.
Le récit interne du procès sera enoncés plus bas.

Dehors la foule siffle les flics qui barrent l'accès au dit procès public. Puis ils entament en coeur :" PROCES PUBLIC ! PROCES PUBLIC!...." ou " PAS DE PAIX SANS JUSTICE ! " et encore "POLICE PARTOUT JUSTICE NULLE PART !"

Après 20 minutes les flics annoncent que 10 personnes peuvent entrer. La foule exige que tous les sympatisants des occupants puissent assister au procès. Une sympatisante qui insistait sur ce fait est invitée par un des flics à rentrer (sous entendu à faire partie des 10 personnes) elle refuse en insistant: "on doit tous avoir accès au procès et c'est notre droit !". La police n'a pas sélectionné les 10 nouveaux admis au procès mais à inviter certains des animateurs les plus virulents de la foule à en faire partie. Ces derniers ont refusé.

La foule a ramassé des cartons et divers papiers, un tas est constitué au milieu de la rue, spécialement fermée à la circulation pour l'occasion, tout est prêt pour faire un feu afin d'affronter le froid mais un groupe de flic s'empresse de ramasser le tas de carton. Une tentative d'opposition pacifique des manifestants se justifiant par le froid n'y fait rien . Sifflement de la foule qui reconstitue un tas ... deuxième échec. La troupe de flics débarrasse encore une fois la rue et reste dorénavant directement à proximité de la foule (ils étaient avant derrière des barrières ).
La foule attend dans un froid glacial. Une personne qui assistait au procès sort et propose au manifestants de tenter de négocier avec le juge, via l'avocat de la défense, l'accès à la salle d'audience à tous. De plus le juge n'est peut-être pas au courrant du nombre de personnes présentes dehors.
Après quelques aller retour, les manifestants apprennent que d'après la police cette décision appartient au juge et que selon le juge c'est au responsable de la police de décider... Les manifestants restent dehors, plusieurs heures, sans feu pour se réchauffer.
Et cela jusqu'à 18h. Alors qu'il ne restait plus que quelques personnes, les flics à l'intérieur de l'enceinte du palais de justice ont pu faire sortir leurs fourgons, mais en sortant ils n'ont pas été attentifs aux derniers manifestants qui ont du éviter un fourgon afin de ne pas se faire écraser.


A l'intérieur:

Les 14 accusés ont 5 témoins qui apporteront des témoignages poignant sur la situation en colombie.

Ces spécialistes ont exposés la manière dont les paramilitaires , responsables de nombreux massacres de populations paysannes indigènes, déplacent de nombreuses populations de leurs terres extrêmement riches (diversité bioculturelle, pétrole, minéraux) par la terreur et cela au profit d'investisseurs mondiaux; pire encore, sur leur ordre.

Effectivement des documents saisis lors d'une enquête du sénat americain prouve l'implication directe de groupes tel que chiquita ou british petrolum (BP)

Les 5 témoins étaient:

Madame Bellen Torres représentante syndicale paysanne de l'ANUC (colombie)qui a évoqué la terreur que vivent les communautés paysannse qui sont forcées de vendre leurs terres pour une bouchée de pain, dans le meilleur des cas. S'ils refusent, les paramilitaires les tuent et s'emparent de leurs terres. Elle évoque le fait que qu'un syndicaliste est tué à peu près chaque 5 jours et que tout syndicat s'expose à de graves menaces.
http://colombiacampesina.org

M.Andréou, attaché juridique de la commission internationale des juristes pour l'Amérique du Sud.

M. Christian De Brie, rédacteur au Monde Diplomatique, spécialiste des paradix fiscaux et de la finance frauduleuse. Qui exposa au juge plusieurs affaires illicites de la citibank, notamment du blanchiement d'argent pas très propre. Comme dans l'affaire du cartel de Juarez (Mexique 1998-99) ou la "citi" a permis le blanchiement de 304 millions de dollars, alors que la police américaine avait demandé le blocage des comptes en question.
Ou encore dans l'affaire des 130 millions de dollars que le dictateur Omar Bongo avait pillé au Gabon entre 1985 et 1997 et que la Citibank a acceuilli. (Sous-commision permanente du Senat Nord-Américain)

http://www.monde-diplomatique.fr/cgi-bin/htsearch?config=htdigdiplo&words=de+brie

M. Eric Decarro, président suisse du syndicat du service public (VPOD) présent mais qui n'a pas pu témoigner, faute de temps d'après le juge.

Le cinquième n'a pas pu être présent: M. Carillio, représentant des syndicats pétroliers de Colombie, qui était de passage en Suisse pour dénoncer la situation inacceptable en Colombie.

Les occupants ne se sont pas tous exprimés mais certains ont expliqués le choix de mener une action directe contre (l'occupation de la réception) la Citibank plutôt qu'une autre multinationale investissant en Colombie). Effectivement la Citibank est l'un des premiers investisseurs étrangers en Colombie et cela depuis 72 ans, de plus elle est l'actionnaire principal de united technologies, entreprise qui fabrique entre autre des hélicopters militaires utilisés dans le plan Colombia.

Leur avocat Maitre Grobet refuse l'inculpation pour effraction de domicile car la situation découlant de l'occupation ne comporte pas tous les élements d'une effraction de domicile. De plus il souligne le poids collosal des sommes des amendes (600.- à 800.-) pour les accusés, pas fortunés.

Mr. Bernard Lancin , vice-président de la Citibank Genève refuse de retirer sa plainte.
Le juge lui posera quelques questions assez pertinentes telles que: " Ca devait-être une situation assez gênante pour vous face à vos clients, comment ont ils réagis ? M. Salinas n'est pas passé ? (Le juge s'était occupé d'une affaire de blanchiement concernant M.Salinas et la Citibank)"
M.Lancin parru mal à l'aise face à ce ton satirique.

Le procès se terminera vers les 18h00 après presque 3 heures de témoignages. La décision sera envoyée par courrier aux 14 accusés, qui ne regrettent rien .

La campagne de dénonciation des investisseurs profitant du plan colombie se poursuit; d'ailleurs de nombreuses affiches fleurissent en ville de Genève. On y lit : " sans nous les pramilitaires colombiens ne sont rien!"
sous le texte figure le logo de BP (British Petrolum) United technologie et ... Citibank.

Selon une récente étude, chaque heure, 8 familles sont déplacées par la force

Une action internationale de pression sur le gouvernement colombien pour empêcher les massacres et le déplacement des populations : Ecrire d'urgence à Président Pastrana, Palacio de Nariño, Carrera 8 No.7-26, Santa Fé de Bogotã, Colombie ou par e-mail pastrana@presidencia.gov.co ou par fax +57 1 566 2071 envoyez une copie à red-red@span.ch
Dites que les paramilitaires doivent être arrêtés dans la région d'Arauca et dans toute la Colombie! Une lettre type est disponible sur: http://www.nadir.org/nadir/initiativ/agp/free/colombia/carta.htm (esp)
ou en angalis http://www.nadir.org/nadir/initiativ/agp/free/colombia/modelletter.htm

Sources diverses; dont le collectif des occupants de la citibank (contact : collectif des occupants de la citibank c/o Action populaire contre la mondialisation, 15 rue des savoises 1205 Genève, tel/fax ++4122 328 03 50, e-mail: red-red@span.ch

http://www.ran.org http://www.transnational.org