Göteborg : 3 à 4 ans de prison by Un témoin du procès/traduc.tatahari Sunday January 13, 2002 at 07:57 PM |
Rapport du procès contre les gens du téléphone d'info à Göteborg
Le 9.1.02 Un procès en appel commençait devant le tribunal de grande instance contre 8 personnes (3 femmes; 5 hommes) appartenant à la ligne d'infos par téléphone, permettant aux manifestants du sommet de l'UE en juin 2001 à Göteborg, de se rencarder. Il leurs est reproché, d'avoir initié et d'avoir coordonné (le 14.6.01) des actions en partie responsables des violences en rapport avec l'encerclement de l'école d'Hvitfeldtska utilisée comme dortoir. En plus, ils sont accusés d'avoir écouté la radio de la police, d'avoir utilisé des agents de transmission déguisés en cyclistes et d'avoir envoyé des communications SMS par ordinateurs. L'appartement dans lequel le téléphone d'info était installé, fût dans la nuit du jeudi (Le 14.6.01) à vendredi (le 15.6.01) attaqué par la police. L'appartement fût considéré comme la "centrale de jonction" de la ligne d'info téléphonique. Ainsi dans la 1ère instance, les militants accusés ont été condamnés à 3 - 4 ans de prison.
Deuxième Instance
Maintenant, la 2ème instance a lieu devant le tribunal de grande instance dans la salle de sécurité. Les flics ont convoqués 15 témoins. Ils sont extrêmement nerveux, enfin, ils utilisent la propagande d'État parlant des meneurs terroristes "black bloc". En conséquence ils sont équipés de gilets pare-balles et tiennent leurs regards fixés sur l'assistance, pendant le procès ; les gens doivent, après chaque pause du procès, passer de nouveau par le détecteur de métaux et se faire contrôler...
Le 1er jour du procès
Le 1er jour du procès fût presque entièrement destiné à la plaidoirie du ministère public. Cela lui prit beaucoup de temps pour présenter la soi-disante "centrale de jonction". Il ne fût pas du tout interrompu par les avocats. Pour soutenir son raisonnement, il avait préparé une présentation en s'aidant de matériel informatique, utilisant beaucoup d'images scannées et même des statistiques et des dessins.
Pour signifier le danger que constituait le centre d'info, il mentionna son utilisation à Prague, où il fût possible pour les "centrales d'infos communes" cachées et à demi-cachées, de déplacer les différents blocs constituant la manifestation, dans un espace de temps très réduit. Puis suivit un rapport de perquisition sans grande importance, mais l'image des autonomes extrémistes et glorifiant la violence devait être construite avec force. Ainsi se trouvaient mélangés parmi les dossiers, des tracts politiques et des autocollants aux messages inoffensifs comme "S'il vous plaît aucune publicité", des CDs mélangés avec des images de manifestations bruyantes, prises à Berlin... !
Après cette longue dissertation, les objets confisqués lors de la perquisition, furent présentés : 2 ordinateurs avec connexion Internet; 4 scanners de radio; 6 portables avec des inscriptions diverses; 2 destructeurs d'actes; des tableaux de fréquence; 1 radio; diverses cartes. Dans les ordinateurs, les policiers disent avoir trouvé le schéma d'organisation de la manif, les plans des lieux de réunion, diverses cartes, des listes téléphoniques, des écoutes de la radio de la police et des procès-verbaux, un programme à échange SMS(ICQ 2000b) et un programme PGP. Ils ont maintenu que le destructeur d'acte, le progamme PGP et la liste restreinte de numéros de téléphone prouvait l'existence d'une organisation cachée qui renseignait les gens au moyen d'agents de transmission diverses et SMS. L'image donnée par le ministère public était celle d'une organisation militaire qui coordonnait continuellement des groupes d'individus et donnait des instructions. Pour soutenir cette image, des dessins et des statistiques concernant les SMS envoyés montraient la direction des conversations téléphoniques et les diverses positions des portables contactés sur le territoire de la ville; la base de tout cela servait soi-disant à prouver le schéma de l'organisation mise sur pied par la ligne d'info. Le débat se focalisa sur l'un des accusés, arrêté à l'école d'Hvitfeldtska et condamné comme étant le meneur de cette organisation. Il s'agit d'un participant de Ya Basta Suède. Le ministère public exprima son regret que les autres "unités" ne puissent pas encore être identifiées.
Dans cette logique, les plans de la ville et les cartes étaient aussi utilisés afin de noter à des fins criminels les blocages de police, autour du lieu de réunion du sommet même si ceux-ci furent imprimés dans divers journaux quotidiens. De plus des recoupements d'interprétations par la police de conversations téléphoniques et de SMS étaient encore à venir. Le Ministère public poursuivit que rien ne serait arriver, de l'encerclement à la descente de police, plus tardive dans l'école d'Hvitfeldtska, sans cette "centrale de jonction". Car des SMS furent envoyés par ceux qui appelaient à faire acte de solidarité avec les assiégés. L'un des SMS, disait en substance "Nous avons besoin de manifester notre solidarité avec nos camarades qui sont dans l'école. La police a des problèmes pour maintenir les écoutes, ils sont fatigués et ont faim". Cet appel fût interprété comme une attaque violente contre les flics. Cette thèse fût soutenue à l'aide d'une vidéo sur laquelle on peut voir des personnes de l'école et d'autres provenant de l'extérieur, collectaient des pierres toute l'après-midi et les jetaient sur des policiers retardataires. Il y eût une tentative de cette sorte de la part de Tutte Bianchi .
Tout le temps le Ministère public pouvait parler sans être interrompu, aussi des idées non pertinentes furent dissertées longtemps et ainsi fût construit l'image d'une violence enthousiaste de la part des militants, la "centrale d'info" organisant tout cela. Même lorsque que le Ministère public compléta avec les noms de famille et prénoms des accusés, les listes de noms soi-disant trouvées, où seulement des prénoms et des surnoms se trouvaient, il n'y a pas eu d'objection.
À ce stade, les avocats pouvaient encore changer le procès. Ils auraient pu expliquer qu'il s'agissait seulement d'une ligne d'info et non d'une "centrale organisatrice" d'émeute. La liste retrouvée sur place est aussi à sujette à caution. Au moment des faits, 12 personnes étaient sur place et seulement 8 sont accusées. Les portables ont aussi été considérés comme faisant partie de la ligne d'info, alors qu'ils étaient localisés dans d'autres parties de la ville. Certains accusés n'étaient pas au courant que des SMS leurs avaient été envoyés.
Le deuxième jour du procès
5 des 8 accusés ont été entendus. Tous les 5 ont fait de longues dépositions. La plupart ont plaidé eux-même. Le Ministère public a alors demandé aux avocats leurs conclusions. Tous les accusés ont été individuellement informés de ce qui leur était reproché. Le ministère public a naturellement essayé d'utiliser leurs déclarations pour fabriquer un meneur. Sur beaucoup de points, leurs souvenirs datant de 6 mois (les interrogatoires de police étant continuels), leurs témoignages n'étaient pas très bons et ils étaient mélangés aux hypothèses de la police. À ce moment, l'authenticité des témoignages a toujours été mise en doute par le Ministère public.
Dans les jours précédents directement le sommet, il y eût des tensions parmi les gens du groupe de la ligne d'info; ainsi 2 voulaient tout arrêter. Certains pensaient qu'il s'agissait seulement d'une ligne d'info. Ainsi ils pensaient empêcher certaines situations violentes en mettant en garde les militants. Ils n'avaient presqu'aucune idée sur l'utilisation du SMS et d'ordinateurs. En outre, il y a eu plus de gens dans l'appartement de la ligne d'info que sur le lieu servant de dortoir.
Tous ont essayé en marge d'attaquer la construction du ministère public et ils s'en sont bien tirés. Seulement le 3ème accusé a essayé d'agir de manière un peu plus peu offensive.
Toute la plaidoirie du ministère public s'appuie seulement sur une image. Personne ne dispose de preuves réelles. Le seul SMS sur lequel la plaidoirie du MP est developpé est un SMS saisi ("Nous avons besoin de manifester notre solidarité avec nos camarades qui sont dans l'école. La police a des problèmes pour maintenir les écoutes, ils sont fatigués et ont faim") peu probant, car, enfin, la solidarité peut signifier aussi par exemple une simple manifestation. Comprendre comment la résistance a fonctionnée, est la base...
Les prochains jours de procés auront lieu le15 -16 et17 janvier 2002.
www.france.indymedia.org/front.php3?article_id=9236&group=webcast