arch/ive/ief (2000 - 2005)

Les revendications du peuple argentin (2)
by boadicea Tuesday January 08, 2002 at 07:12 PM

Les Mères de la Place de Mai: nous répudions ce gouvernement d'assassins, de narco-traficants, de voleurs, et de corrompus

L'association des Mères de la Place de Mai

Ces femmes, qui luttèrent il y a vingt-cinq ans contre la dictature militaire et contre des "disparitions" des jeunes (leurs enfants), sont toujours dans la rue. Leur lutte s'est élargie, aujourd'hui elles remettent en question le capitalisme, le système politique et le pouvoir lui-même.

Les images télévisées des attaques de la cavalerie de la police sur ces "grand-mères" (faisant 7 blessées 20 decembre) radicalisèrent bon nombre de personnes moins politisées.

Extraits de deux interviews avec une vétérane, la présidente de l'association: Hebe de Bonafini

Le parlement est une fosse à purin

Depuis que nous avons été tabassées sur la Place de Mai et depuis la chute de de la Rua, de plus en plus de personnes se mobilisent. Les gens sont de plus en plus fachés.

La situation est très difficile et très complexe. Beaucoup de ceux et celles qui ont participé aux cacerolazos sont issues des classes moyennes. Ces personnes sont sorties dans la rue parce qu'elles manquaient d'argent: elles ne peuvent plus emprunter; elles ne peuvent plus écrire de chèques; elles doivent fermer leurs boutiques; elles ne peuvent plus rien vendre elles ne peuvent plus rien acheter.

Il y a aussi les sans-emploi. C'est plus difficile pour eux; ayant moins d'argent, ils vivent loin du centre-ville.

D'autre part nous sommes beaucoup à exiger la libération des prisonniers, nous nous organisons en groupe, avec des drapeaux et faisons des "batucadas" (sorte de chahut) Pour nous, les Mères, l'essentiel, ce sont les prisonniers et les morts: les morts de maintenant (il y en a eu une trentaine) et ceux d'avant aussi. Les autres groupes pensent plus à l'argent, à l'économie…

A plus long terme, je crois que la répression viendra. Ce sera la seule réponse possible pour le gouvernement, c'est comme ça qu'ils fonctionnent. Les péronistes, étant des populistes, vont distribuer de la nourriture et des vêtements et des petits boulots. Pour nous, cela n'est pas une solution. Cependant, les gens ont du mal à comprendre que la lutte est quelque chose de collectif; on ne peut pas agir dans son intérêt personnel, tout le mond doir sortir dans la rue pour tout. C'est un pas difficile de franchir. Les gens restent dans l'individuel.
(6 jan 2001)

Les E.U, la FMI, les présidents de l'Amérique Latine qui sont à leur solde... Ce sont nos ennemis

"Nous devons leur dire ce qu'ils sont. Nous ne devons pas avoir peur; quand nous frappent, c'est le prix que nous payerons pour avoir dit la vérité. J'ai été invitée à débattre de la démocratie lors d'un forum à Buenos Aires, un petit Davos. Je ne les ai pas laissé parler. Le leur ai dit ce que je pensais de l'hypocrisie; que nous sommes pauvres de par leur faute; qu'ils sont des assassins. Mais, qu'est-ce que c'est que cette histoire de parler de démocratie lorsque l'on est entourée de luxe et de champagne? Trois ou quatre jours plus tard, ils sont venus chez moi et ils ont torturé ma fille! (sept 2001)

Aujourd'hui, le mot d'ordre est toujours: Resister et combattre le terrorisme d'Etat.
Sources / Infos supplémentaires :
http://argentina.indymedia.org/front.php3?article_id=6800
http://argentina.indymedia.org/front.php3?article_id=5078
http://argentina.indymedia.org/front.php3?article_id=6488