arch/ive/ief (2000 - 2005)

Gender & Militancy
by foreltruite Monday January 07, 2002 at 01:12 AM
foreltruite@altavista.com

Discriminées dans la société contemporaine, les femmes le sont aussi au sein des mouvements contestataires. Il y a un combat à mener, portant sur les structures patriarcales, et sur la réproduction de celles-ci dans les grandes organisations progressistes.

Victimes de discrimination dans la société néo-libérale, les femmes le sont souvent aussi au sein des mouvements contestataires. Il y a un combat à mener, portant sur les structures patriarcales, et sur la réproduction de celles-ci parmi les grandes organisations qui tiennent le haut du pavé dans le mouvement anti-mondialiste.

Dans le cadre du débat sur la sur-représentation de certains groupes sur IndyMedia Belgium, Mara avait publié des remarques sur les femmes & IndyMedia, suggérant que la répartition des lecteurs serait d'environ 70% hommes vs 30% femmes.

Elle a souligné deux explications probables: le double fardeau des femmes (full-time job plus travail au foyer) ainsi que le comportement 'de petits coqs' de la part des internautes masculins.

J'aimerais rajouter une raison à celles données par Mara: les femmes politisées sont dégoûtées et découragées par la réproduction des structures de domination au sein des groupes progressistes.

Une relative absence des femmes se voit dans toutes les associations et regroupements politiques. Les femmes sont systématiquement sous-représentées dans les syndicats et dans les partis de la 'petite gauche'; la participation féminine correspond à celle que l'on voit dans les parlements libéraux et dans les Entreprises Trans-Nationales.

Il faudrait en conclure que les mêmes mécanismes d'exclusion existent tant dans les groupes alternatives que dans la société que ces groupes contestent. C'est pour cela que la question de la participation des minorités est importante. Il ne suffit pas de dire: "les femmes/les immigréEs/etc n'ont qu'a venir, à participer"... cette réaction pourrait se comparer à "Les chomeurs n'ont qu'à se trouver un boulot"!

Quand il y a 91,8% de directeurs pour 8,2% de directrices dans le secteur financier,
quand 98% des victimes de violence domestique sont des femmes,
quand presque 50% des femmes ayant un emploi rémunéré sont victimes de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail,
etc. etc... ad nauseam...

Quand la même chose se produit chez les progressistes, alors la réaction libérale qui dit "on ne les empèche pas de s'en sortir, à elles de se bouger les fesses" est totalement insuffisante, et revient à nier l'essence même du problème.

Afin d'abolir les inégalités et les exclusions, il faut d'abord combattre les mécanismes qui les produisent…. même au sein des mouvements contestataires.