arch/ive/ief (2000 - 2005)

Argentine: poursuivre la révolte afin de trouver une solution à la crise.
by partdo de la liberacion Friday January 04, 2002 at 01:55 PM

La solution de la crise argentine doit venir de la rue, et non du parlement. Il faut organiser des assemblées populaires où l'on décide de manière démocratique de la poursuite de la révolte populaire actuelle

Déclaration du Partido de la Liberación (PL) de Argentina

(04.01.02)

Après la démission de Rodríguez Saá en Puerta: poursuivre la révolte afin de trouver une solution à la crise.

La solution de la crise argentine doit venir de la rue, et non du parlement. Il faut organiser des assemblées populaires où l'on décide de manière démocratique de la poursuite de la révolte populaire actuelle, jusqu'à ce que les banquiers payent les frais de la crise et non plus la population. Le 31 décembre 2001, Sergio Ortiz, secrétaire général du Partido de la Liberación (PL) de Argentina, a établi une nouvelle analyse de la situation dans son pays.

Après que la révolte argentine ("Argentinazo") avait chassé du pouvoir les présidents De la Rúa et Cavallo, les peronistes ont pris la relève. Et ceci malgré le fait que la division interne de ce parti soit complète et qu'ils n'aient proposé aucun plan concret pour sortir de la crise.

Adolfo Rodríguez Saá a décrété quelques mesures intéressantes, comme l'arrêt du remboursement de la dette extérieure et la création d'un million d'emplois. Mais les banques n'ont pas été nationalisées et les banquiers, qui ont pillé le pays, n'ont pas été contraints à payer un seul centime pour la crise. Il s'est arrêté à mi-chemin, phénomène caractéristique du nationalisme bourgeois. Il n'a pas osé s'appuyer sur les masses qui manifestaient dans les rues. Au contraire, il a défié la population en désignant des crapules comme Carlos Grosso, l'ancien maire corrompu de Buenos Aires. En agissant de la sorte, il s'est rendu aux "loups et lobbies". Le dimanche 30 décembre il a présenté sa démission, après seulement une semaine de présidence à "La Casa Rosada".

Au sein du parti peroniste, le départ de Rodríguez Saá représente une petite victoire pour la fraction de José Manuel de la Sota, le gouverneur de Córdoba. Celui-ci exige des élections pour le 3 mars 2002, mais les habitants de Córdoba savent qu'il bluffe. Lors de son élection comme gouverneur, José Manuel de la Sota avait promis de ne pas privatiser la société d'électricité EPEC. Une fois élu, il a tout de même tenté de le faire. Il voulait imposer une réduction salariale de 20 pour cent et envoyer 13.000 fonctionnaires à la retraite anticipée. Son principal conseiller économique est Humberto Petrei, qui travaille pour la Banque de développement interaméricaine. Celui-ci est l'auteur du projet tendant à introduire un minerval à l'université.

Alors que Rodríguez Saá présentait encore au moins quelques caractéristiques du nationalisme bourgeois, De la Sota et son entourage appartiennent purement et simplement à la haute bourgeoisie. Ils sont des partenaires directs de l'impérialisme américain et européen et s'apprêtent à reprendre le remboursement de la dette étrangère en affamant le peuple.

Après ces démissions, le président de la chambre des représentants, Eduardo Caamaño, a proposé d'élire un nouveau président intérimaire pendant la séance de la nouvelle assemblée législative les 1 et 2 janvier. Tenant compte de l'échec de Rodríguez Saa, le groupe de De la Sota voudra désigner un nouveau chef d'Etat provisoire qui organiserait dans les plus brefs délais des élections (en février) afin de récupérer le pouvoir. Ceci serait une solution réactionnaire, avec comme unique objectif de rétablir les liens amicaux avec le FMI et l'establishment des chefs d'entreprises.

Une troisième fraction au sein du peronisme, celle de Carlos Ruckauf, serait plutôt favorable à la conclusion d'un accord avec l'UCR, le Frepaso et l'ARI. Ces formations constitueraient une gouvernement de "salut national" qui tiendrait jusqu'en 2003, sans élections. Cette optique n'offrirait pas davantage d'issue puisque le gouverneur de Buenos Aires, ses collègues du Groupe fédéral et Raúl Alfonsín de l'UCR, ont géré jusqu'à présent les provinces et le pays dans l'intérêt des banques, en imposant sans cesse des restrictions aux travailleurs et aux pensionnés.

Certains secteurs de la gauche réformiste de l'Izquierda Unida proposent quant à eux que le parlement choisisse un député comme président, qui réunirait une assemblée constituante. Ce genre de personnes sont totalement dépravées depuis le temps qu'ils ont passé au parlement. Ils ne voient même pas que c'est le peuple qui est en train de décider de l'avenir du pays, par ses manifestations dans les rues, ses barricades, et par chaque coup de casserole. Et non par des accords et des transactions au sein du parlement.

La solution à la crise argentine doit être cherchée sur la Plaza de Mayo et les autres places du pays, en organisant des assemblées populaires, avec la participation des partis politiques populaires et celle des organisateurs de piquets de grève, des travailleurs et des jeunes qui se sont battus ensemble les 19 et 20 décembre.

Lors de ces assemblées, il faudra également fixer un plan de lutte et appeler à poursuivre la révolte populaire - ce que Rodríguez Saá n'a pas osé faire - jusqu'à ce que les banquiers soient contraints à payer la crise. Nous devons nous battre pour un relèvement du salaire minimum à 600 pesos et des pensions à 450 pesos et pour la création effective d'un million d'emplois. Fini les mesures d'austérité au détriment des salaires et des pensions. Il faut que les allocations de chômage soient versées et que les banques soient nationalisées. Les épargnants modestes et moyens doivent à nouveau disposer librement de leur argent et Eduardo Escasany ainsi que tous les autres banquiers qui ont transféré des fonds vers l'étranger doivent être jetés en prison. Il faut par ailleurs que tous les prisonniers politiques soient libérés. Les voleurs qui ont pillé le pays doivent être punis: Fernando de la Rúa, Carlos Menem, Domingo Cavallo, ainsi que tous les commissaires de police responsables de la mort des 31 victimes en décembre.

Ne confirmons notre déclaration politique du 27 décembre: "En résumé, nous sommes indépendants du gouvernement provisoire et nous préparons d'ores et déjà des revendications concrètes face à ce gouvernement. Nous concentrons notre force de frappe sur les secteurs les plus réactionnaires, comme le groupe de Ruckauf, de De La Sota et des menemistes qui ont soutenu le cabinet de Rodríguez Saá. Nous sommes convaincus que les tensions internes au sein des peronistes et les manifestations du peuple provoqueront une scission dans le parti peroniste, entre la tendance nationaliste et celle de la grande bourgeoisie. Jusqu'à présent, ces deux tendances étaient liées comme deux wagons à une même locomotive. Nous participons activement à la lutte du peuple, des journées et des semaines durant, en adoptant une tactique flexible et précise. Cela nous permettra de démarrer une nouvelle phase, où la question du pouvoir pour le peuple opprimée sera centrale, jusqu'à ce que - à l'issue d'une longue lutte - un gouvernement révolutionnaire du peuple puisse se former, dirigé par la classe ouvrière."

Sergio Ortiz

secrétaire général du PL

31 décembre 2001

Quelques précisions nécessaires ...
by Zumbi Friday January 04, 2002 at 04:31 PM
fleveque@brutele.be

Bien le bonjour, camarades de "Solidaire".
Juste deux remarques:
On n'est pas supposé savoir ce qu'est le "parti de la libération". Vous conviendrez avec moi que cette organisation marxiste-léniniste (à en croire leur site) n'est pas vraiment connue dans nos contrées. Expliquez-le la prochaine fois!
Ensuite, il est peut-etre plus intéressant de faire un lien vers leur site web que j'ai trouvé. Non!?