arch/ive/ief (2000 - 2005)

Finkielkraut ou le sionisme continué par d'autres moyens
by un commando « Critique immuable » Tuesday December 18, 2001 at 05:58 PM

Oyez ! Oyez ! Voici un texte écrit par un combattant d'élite mobilisé pour la nouvelle opération de réflexion radicale : « Critique immuable ». N'hésitez pas à vous rendre aux quartiers généraux de la résistance de la raison : www.critiqueimmuable.org. Le texte qui suit porte sur le texte d'Alain Finkielkraut paru dans le Monde et repris dans le Devoir, le vendredi 12 octobre 2001.

La tache intellectuelle-médiatique parisienne, Alain Finkielkraut, affirme dans une récente déjection de propagande à dentelle que la misère du monde musulman tient essentiellement dans son ressentiment à l'égard de ce « qu'il y a de meilleur [dans l'Occident] » : « le commerce entre les sexes, l'égalité, la séduction et la conversation galante ». Si l'égalité entre les sexes peut être comprise comme un idéal moderne et, à ce titre, comme un idéal civilisationnel proprement occidental, il faudrait que Finkielkraut admette cependant que la séduction et la conversation galante sont, elles aussi, passées dans le collimateur dialectique des luttes pour l'égalité - qui est aussi un trait de la modernité occidentale. Car cela fait partie de ce que Finkielkraut appelle la « civilisation des hommes par les femmes » de proposer de comprendre (et je n'ai rien contre) la séduction comme une entreprise de domination. D'un point de vue résolument féministe ou non, une autre remarque s'impose : il me semble qu'en passant de l'anti-chambre du salon bourgeois au flux pornographique capitaliste-télécommunicationnel qui, de toute évidence, épouse mieux l'expression de la sexualité des sociétés de masse occidentales, la brillance civilisationnelle du « commerce entre les sexes » et de la «  conversation galante » prend du plomb dans l'aile. On dira avec raison qu'il reste à la nostalgie bourgeoise occidentale la possibilité de découvrir entre autres la littérature arabe, laquelle sait si finement broder l'expression la plus passionnée du sentiment amoureux.

Trêve de sensiblerie bourgeoise. Le plus grave dans l'intervention de Finkielkraut est qu'il se soit permis d'abstraire de l'hommerie, de manière tout à fait opportuniste, ce qu'il appelle le « lien profond » des USA et d'Israël ; Israël, peuple de l'Alliance avec Dieu qui a également su trouver l'allié le plus puissant sur terre. Il passe sous silence le fait qu'en ce moment ce « lien » se concrétise dans le rapport d'une administration politique américaine de droite couronnée par un esprit reconnu faible par tous (et il ne faudrait pas oublier que les faibles d'esprit de droite sont les plus dangereux) et une administration israélienne grandement influencée par l'extrême droite nationaliste et menée par un boucher historique. Finkielkraut se rabat sur la magnanimité des Barak ou Ben Ami et sur l'esprit d'entraide des Carter et Clinton pour exemplifier la grandeur d'âme d'Israël et de l'Amérique. Pas une seule mention de Bush ni de Sharon dans ce texte.

Comment Finkielkraut peut-il passer sous silence le fait que le monde arabo-musulman est sous haute pression à cause du je-m'en-foutisme publiquement affirmé de Bush depuis le début de son règne ainsi que de la provocation et du harcèlement israéliens auprès des Palestiniens depuis le grand ballet tactique de Sharon sur l'Esplanade des Mosquées  ? Nul ne le sait : personne ne peut sonder l'abysse de tels esprits. Mais le penseur à la petite semaine en remet : il est allé jusqu'à affirmer que de dire oui au droit de retour de la diaspora palestinienne en Palestine équivalait à dire oui à un lent assaut colonialiste arabe à l'égard d'Israël... À lire ces énormités, il n'est effectivement pas difficile de croire que le délire paranoïaque des sionistes puisse les mener très loin dans l'horreur des moyens en vue de réaliser leur « paix »... Des dizaines de millions de musulmans croient que ce sont eux qui ont envoyé les avions dans les tours... À méditer !

La rengaine schizoïde de notre intello parisien ne saurait nous émouvoir. Ce chantre décadent des Lumières - lui qui nous rappelle que « l'aptitude à se mettre soi-même en question et à sortir de son exclusivisme qui a longtemps constitué le trait distinctif de l'Occident » - se ridiculise par son propre exclusivisme passant sous silence toutes les raisons historiques qui expliquent le rôle coupable de l'Occident dans la situation mondiale actuelle.


Ce texte a été écrit par un combattant d'élite mobilisé pour la nouvelle opération de réflexion radicale : « Critique immuable ». N'hésitez pas à vous rendre aux quartiers généraux de la résistance de la raison : http://www.critiqueimmuable.org.