Bruxxel Ville Libre by bruXXel Wednesday November 28, 2001 at 06:36 PM |
info@bruxxel.org |
Invitation bruXXel ville libre
A Laeken (Bruxelles), les 13, 14 et 15, la
Belgique organise le sommet des chefs d’état et de gouvernement qui doit marquer
la fin de la présidence belge de l’Union Européenne. Tandis que depuis le 13 octobre, le
collectif Bruxxel occupe l’ancienne gare Léopold, espace de
possibles. Bruxelles Capitale de
l’Europe L’Union européenne sert de paravent «
démocratique » et « citoyen » aux politiques imposées aux populations sous
l’égide de l’Organisation Mondiale du Commerce. Sous couvert de « faire Europe »
(plus de sécurité, plus de fluidité, plus de transparence, etc.), des décisions
obéissant aux intérêts de la classe dominante-internationale-globalisée
s’imposent à tous (privatisation des services publics : transports,
télécommunications, services postaux, éducation, culture, laminage des
politiques sociales, précarisation de l’emploi, fermeture des frontières,
criminalisation des migrants, mesures sécuritaires en tous genres
attentatoires aux libertés publiques). On en conviendra, ce projet et cette
méthode, en plus d’être imposés « par en haut », sont surtout complètement
déconnectés des populations et des personnes que les institutions européennes
prétendent représenter. La Belgique subit de plein fouet ces
politiques néolibérales : crash de la Sabena, menaces sur la SNCB et la poste,
mise en cause des minima sociaux etc. Mais à Bruxelles, du fait de
l’implantation des institutions de l’UE (sans compter les lobbies et autres «
cabinets d’experts ») la « construction européenne » se traduit concrètement par
la destruction de la vi(ll)e sociale. Dès 2004, on nous promet la tenue
trimestrielle de tous les « sommets européens » à Bruxelles. Grâce à ce joli «
cadeau » que le gouvernement belge a rapporté du Sommet de Nice en 2000, combien
de quartiers d’habitation subiront à leur tour la loi des promoteurs et des
spéculateurs ? L’Union Européenne leur a donné carte blanche pour édifier ses
forteresses de bureaux que l’on veut aujourd’hui entourer d’un dispositif
sécuritaire d’exception, l’exception devenant la règle, dans une ville peu à peu
dépossédée d’elle-même. Lors de la Conférence intergouvernementale
de Laeken, les chefs des 15 États européens souhaitent adopter une « Charte
Européenne des Droits Fondamentaux ». Prélude possible à une constitution
européenne, elle serait en recul sur tous les textes précédents. Ce processus de
substitution et de nivellement par le bas remplace de vrais droits par des
leurres, les droits sociaux par les droits du commerce, a déjà été mis en œuvre
avec les réformes dans le cadre des accords Schengen qui ont vidé le droit
d’asile de toute substance. Y’a de quoi se mobiliser…
En occupant la gare Léopold, vouée à la
démolition pour permettre l’extension du Parlement Européen, Bruxxel, solidaire
des habitants d’un quartier colonisé par Euroland, entend signifier, sur ce qui
devrait être une place publique européenne, la régression sociale et politique à
laquelle conduit, à tous les niveaux, la politique de l’UE. Par la
réappropriation d’un espace physique dans un paysage urbain que l’on cherche à
cadenasser, Bruxxel ouvre un territoire critique où le débat, les rencontres, la
convivialité, toute cette urbanité éclipsée par un fonctionnalisme et un
utilitarisme de plus en plus totalitaires, peuvent donner naissance à de
nouveaux possibles. Pour renvoyer au passé ce mauvais rêve, celui d’une Europe
policière, forte contre les faibles, une Europe qui ment aux citoyens, un projet
mégalomane et cynique.
Dans le cadre de la mobilisation contre le
sommet de Laeken, Bruxxel souhaite favoriser l’émergence d’un espace de
pratiques critiques susceptibles de rompre avec une certaine tendance à la
ritualisation de la contestation. Il s’agit de profiter de l’effervescence de
décembre pour confronter des pratiques, les affirmer et les faire exister
localement, publiquement. Dès le 2 décembre, Bruxxel devrait permettre
à la fois la mise en commun de savoirs sur nos pratiques
politiques/artistiques/« d’existence », (de résistance/de
réappropriation/d’expression), par le biais de discussions collectives ; et
l’organisation pratique des projets que vous initiez en vue des actions contre
le sommet, à laquelle Bruxxel apportera son soutien en terme d’information/de «
prévention » (de la répression s’entend)/de localisation dans la ville,
éventuellement de coordination. Concrètement, BruXXel propose
: - Un lieu d’atelier-préparation
d’interventions (les vôtres !) : en ce qui nous concerne nous consacrerons les
après-midi du 9 au 13 à la préparation de la street party et vous pourrez
travailler à vos propres projets dès le 2 décembre. Un lieu d’échange sur nos pratiques
respectives (quatre soirées sont ouvertes qui vous permettront de présenter
publiquement vos expériences sous la forme que vous souhaiterez : possibilité de
projeter des vidéos etc.) Pour répondre à l’invitation : info@bruxxel.org (précisez le nombre de personnes, vos dates d’arrivée
etc.) Bruxxel organise par ailleurs 4 assemblées.
Ces assemblées, ouvertes, permettront d’accueillir les personnes qui souhaitent
se réapproprier la ville : échange d’informations pratiques (logement, aspects
juridiques, médicaux, etc.), coordination des actions. 5/12 à 19h00 : infos générales sur
la street party, infos pratiques. 8/12 à 16h00 : coordination de vos
propositions pour la street party. 12/12 à 17h00 : infos générales sur
la street party, infos pratiques. 13/12 à 17h00 : point d’info sur les
diverses participations dans et autour de la street party, infos
pratiques .
Pendant 4 jours (du 12 à minuit jusqu'au
16), différentes radios libres bruxelloises émettront en commun pour créer
un espace critique autour des enjeux du sommet et de sa contestation, sans pour
autant se limiter aux strictes questions européennes. Il ne s'agira pas de faire
entendre une voix anti-européenne. Mais plutôt de mettre en avant des
initiatives qui construisent au quotidien une « autre Europe » La radio sera accessible sous les
différentes fréquences des radios (Radio Air Libre 87.7, Radio Panik 105.4, FM
Brussel 106.5, Radio Campus 107.2) et en streaming via Indymedia (http://archive.indymedia.be) et
BruXXel (http://www.bruxxel.org
) Vous pouvez déjà capter,
Bruxxel espace critique
Bruxxel en décembre
RADIO BRUXXEL
Sortez vos radios aux fenêtres ; prenez-les
dans la rue…
TV-NOVA
Le Nova, salle de cinéma indépendante, vous propose de contribuer à participer à une rencontre des télévisions indépendantes d’Europe et d’ailleurs : télés locales, communautaires ou associatives, diffusées par le web, en hertzien ou via satellite.
L’idée est de faire se rencontrer des structures ayant des pratiques et des expériences similaires aux quatre coins de l’Europe et du monde.
Et pourquoi ne pas essayer de créer, au terme de cette rencontre, les outils nécessaires à l’échange permanent d’informations, de films montés ou d’images à l’état brut, et de créer les conditions de leur diffusion à un niveau international.
Plus d’infos et programme : www.nova-cinema.com
Tel/Fax : 00322/511.24.77
STREET PARTY : "Rendre visible les invisibles"
« Chercher à rendre visible ce qui est là devant nos yeux, mais que, pour des raisons multiples, certains ont désappris à voir, certains ne veulent pas voir ou s’évertuent à cacher. Rendre visible les fragments de possible saisis dans l’entre-deux luttes. Rendre visible c’est traquer les violences des rives, créer des points de rupture, des bifurcations, c’est poser la question du devenir, poser la question : vers quoi on va ? et ne pas laisser les choses se perdre. Rendre visible ce qui est imperceptible hors du trajet.» Tessa Polak
Sous les thèmes Spéculation, Quartiers populaires, Immigration et travail, Répression, Marchandisation (publicité etc.) … Bruxxel organise le 15 décembre une Street party.
La Street party, c’est la réappropriation festive des espaces publics et la convergence des initiatives du mois de décembre et de nos pratiques quotidiennes dans la ville. C’est notre réponse au projet de ville fonctionnalisée, sécurisée voire militarisée, mais aussi esthétisée : la réappropriation de l’espace par les habitants d’où qu’ils viennent, la révélation des expressions dominées et le dévoilement de la ville comme lieu de pouvoir.
Le rassemblement aura lieu à 15h30 sur l’Esplanade de l’Europe, juste à côté de la gare du midi (sortie avenue de France).
Une fête de clôture de la street party (concerts) aura lieu aux Halles de Schaerbeek à partir de 20h30.
INFORMATIONS PRATIQUES
Contactez nous àGare du Quartier-Léopold
1A Rue de Trêve
1050 Bruxelles
Tel 00322/280.25.82
02/280.25.82.