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BruXXel-gare menacé d'expulsion!
by bruxxel.org Sunday November 25, 2001 at 02:21 PM
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Alors qu'elle avait entamé des négociations avec la SNCB, l'ASBL BruXXel-Gare a reçu ce vendredi 23/11 un courrier lui enjoignant de quitter les lieux endéans les quarante-huit heures Pourquoi, alors qu'elle a toléré l'occupation de l'ancienne gare pendant six semaines, la SNCB veut-elle y mettre fin aujourd'hui ?

Cette menace d'expulsion s'inscrit dans un triple contexte :

La possible délivrance du permis d'urbanisme pour le projet D4-D5.
* Après des mois d'incertitude, le Bureau du Parlement européen a affirmé la nécessité de changer le projet proposé par le promoteur (la SEL, Société Espace Léopold), en renégociant notamment avec la commune d'Ixelles et les habitants des quartiers concernés.
* Sans attendre le résultat de ces négociations, François-Xavier de Donnéa (ministre-président) et secrétaire d'état Willem Draps (chargé de l'urbanisme) annoncent qu'ils veulent octroyer «très prochainement» un permis à ce projet, que le client remet pourtant lui-même en question.
* L'octroi de ce permis-ci aurait deux incidences directes : le transfert de propriété du site de la SNCB à la SEL, ainsi que la démolition de l'ancienne gare.
* L'option d'achat prévoit que la SNCB remette à la SEL le bâtiment vide de toute occupation. La SEL, qui ne détient pourtant pas les droits de propriété, exerce depuis mi-octobre des pressions sur la SNCB pour qu'elle expulse le collectif BruXXel.
* Malgré les déclarations de Donnéa et Draps, il est loin d'être acquis que le gouvernement de la Région bruxelloise accepte de les suivre dans la délivrance d'un permis non-conforme

La «bataille pour la cerise sur le gâteau» de la présidence belge.
Le gouvernement fédéral veut profiter de sa présidence européenne pour faire avancer les dossiers immobiliers liés à l'implantation de l'Union dans le «quartier européen». Au mépris de toute concertation avec les habitants et les instances locales : la manière dont le premier ministre Verhofstadt tente d'imposer ses vues sur le lieu d'implantation des prochains sommets européens (îlot Commines-Froissart), en est un exemple éclairant.

L'approche du sommet de Laeken.
* Les mesures sécuritaires qui seront appliquées à Bruxelles à la mi-décembre ne sont pas encore connues dans leurs détails. Il y a fort à parier que certains veulent qu'une zone neutre s'établisse aux alentours du Parlement européen.
* Le risque est grand de voir ces quartiers se transformer en forteresse permanente lorsque Bruxelles aura (dès 2004) à accueillir un sommet européen chaque trimestre !
* Cette gare est bien plus qu'un symboleŠ La dynamique qui y existe actuellement, démontre que ce lieu peut devenir une véritable interface entre la ville et les institutions européennes. Maintenir cette dynamique durant le sommet de Laeken, c'est faire le pari d'une ville ouverte dans laquelle l'Europe soit autre chose qu'une Cité interdite.

La réouverture de l'ancienne gare a permis de tisser des liens singuliers, mais aussi de redonner des perspectives à un débat sur lequel pèse habituellement une chape de béton : l'implantation de l'Europe à Bruxelles est un échec

Le maintien de l'occupation tant qu'un permis n'est pas délivré, est une condition à la poursuite de ce débat. Le collectif BruXXel invite la SNCB et ceux qui pèsent sur sa décision, à revoir leur position.