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Guerre sociale sans limite
by . Saturday October 13, 2001 at 11:29 PM

Depuis les événements du 11 septembre, les dirigeants des démocraties et leurs clans traquent un ennemi sans visage. La réponse présentée comme une " croisade contre le terrorisme " n'est en réalité qu'une opération policière de répression planétaire contre tous les pauvres. Les dirigeants, derrière leur masque de compassion pour les victimes, profitent bien de l'affaire

Guerre sociale sans limite


Depuis les événements du 11 septembre, les dirigeants des démocraties et leurs clans traquent un ennemi sans visage. La réponse présentée comme une " croisade contre le terrorisme " n'est en réalité qu'une opération policière de répression planétaire contre tous les pauvres. Les dirigeants, derrière leur masque de compassion pour les victimes, profitent bien de l'affaire. On justifie l'état de siège dans les villes, la surveillance massifiée des communications, l'écrasement accru des employé-e-s ou l'intensification des contrôles lors des déplacements. Le bon citoyen veut-il se sentir protégé ?
En tout cas, les pauvres doivent trembler. Sans-papières, prolétaires turbinant, fraudeurs, petites voleuses, galériens, femmes, arabes, noirs, sans abris, squatteuses... Toutes et tous, exploité-e-s et écrasé-e-s en tout genre, vont l'être encore d'avantage. Tous ceux et toutes celles qui refusent de crever où et comment on leur dit seront laminé-e-s. Et non seulement tout acte de révolte sera durement réprimé, mais l'objectif est de faire passer l'envie, l'idée même de se révolter. Les " terroristes " sont ceux et celles qui s'attaquent à ce monde. Quiconque ébrêche l'union sacrée proclamée, par ses choix de vie, ses révoltes, ses " crimes ", ses insoumissions, en est un-e. Si la justification du pouvoir est idéologique, la répression est bien physique. C'est le principe de tolérance zéro, la théorie du carreau cassé new-yorkaise qui s'étend à la planète entière.
Aucun écart ne sera toléré ; la loi martiale semble décrétée pour l'ensemble de la population. (En France, 2 hommes prennent 2 mois fermes pour, lors d'une embrouille avec les flics, les avoir menacés d'une attaque aérienne sur le commissariat ; un autre prend un an, pour avoir dit " vive Ben Laden " ; à Londres, une trentaine d'employé-e-s du métro sont licencié-e-s pour refus de faire les trois minutes de silence en mémoire des victimes.) Les forces policières et militaires se renforcent mutuellement, leurs pouvoirs
sont étendus et tout le monde est impliqué dans leurs opérations. La participation est demandée aussi bien aux gardiens de parc, aux vigiles de musée ou de supermarché, qu'à chaque citoyen-ne qui est appelé-e à la délation à chaque instant. Cette opération policière n'est pas un régime d'exception, c'est une accélération brutale du processus de contrôle permanent et total des populations. Les dirigeants, en agitant le spectre de
l'innommable renforcent leur arsenal répressif. La société carcérale (occupation policière du territoire, arrestations et incarcérations de plus en plus nombreuses, surveillance technologique...), tout comme l'idéologie participative qui fait du bon citoyen une balance, ou encore l'exploitation économique (licenciements massifs justifiés par la récession qui suit l'affaire du 11 septembre) ne sont pas des phénomènes nouveaux. C'est une nouvelle offensive, menée par les dirigeants dans la guerre de classe menée contre les pauvres depuis bien longtemps. Les " terroristes " qu'ils combattent sont aussi bien les émeutier-e-s des Black Blocks ou d'ailleurs, les ouvrier-e-s qui menacent de faire sauter l'usine si on ne leur donne pas du blé, la jeunesse criminelle qui prend les thunes dont elle a besoin là où elles sont, le " tireur fou " de Béziers et les nombreux et nombreuses autres révolté-e-s contre ce monde lugubre. Les moyens qu'ils emploient dans cette guerre ne peuvent nous tromper. Ils sont bien dirigés contre nous, et en nombre et force de plus en plus grands, comme à chaque occasion. Leurs cerveaux pestilentiels cherchent toujours de nouveaux carcans pour nos désirs de liberté. Mais notre rage trouvera toujours, par la ruse, dans la violence et contre l'ordre, les moyens de notre existence.


Feu aux commissariats, aux prisons, aux centres de rétention et à tous les centres de répression Feu aux centres de techno-surveillance... Contre les guerres capitalistes, pour la guerre sociale Dévastons ce monde putride