arch/ive/ief (2000 - 2005)

A cette décision, le Secrétariat fédéral d'ECOLO, haute instance exécutive du parti, répondit de manière assez brutale:

" (...) ECOLO y voit la manifestation d'un geste de désespoir envers l'action politique. Refusant d'en assumer les contraintes, Vincent Decroly a préféré décliner le débat de fond prévu ce samedi en Conseil de Fédération et ne pas attendre les résultats du groupe de travail qui devait statuer sur sa situation. S'il n'y avait pas eu en amont et depuis 20 ans l'action de milliers d'écologistes, Vincent Decroly ne serait jamais devenu Vincent Decroly. Vincent Decroly ne peut donc se considérer comme l'unique détenteur de cet héritage et de ce présent collectifs, croire avoir raison contre tous et détenir seul la vérité. ECOLO regrette que la fidélité de Vincent Decroly au programme et aux statuts soit quelque peu sélective. Il lui rappelle qu'il s'était engagé à respecter la règle prévoyant qu'un parlementaire quittant le parti lui remette son mandat avec tous les avantages qui y sont liés."

Ce communiqué ne fait donc pas dans la dentelle mais est profondément hypocrite.
A la volonté exprimée par le maintenant député indépendant de quitter la majorité , le groupe parlementaire a voulu le faire taire en l'excluant de ce même groupe. Ce qui a notamment pour conséquence qu'il ne pourra plus voter lors des commissions mais seulement en plénière.
On ne peut guère appeler cela une attitude promouvant le débat.
Ensuite, le Conseil de Fédération décida d'encommissioner l'affaire, nommant un groupe de "sages" pour discuter du "cas Decroly".

Qu'en est-il du débat de fond que Decroly exige, ce débat qui fait qu'ECOLO régresse chaque jour un peu plus, qui fait que ce parti a tourné totalement le dos à son programme, qui fait que ce parti aujourd'hui collabore de fait à l'assassinat massif de civils en Afghanistan au nom de la "lutte contre le terrorisme".

Le Conseil de Fédération de ce samedi du parti vert a montré la bêtise d'ECOLO. De nouveau, ils répètent leurs exigences, qu'ils seront vigilants, et comme d'habitude, ils reculeront face à la déferlante libérale du gouvernement. A chaque fois, c'est le même scénario, sur chaque dossier important, ils perdent ...

Vincent Decroly a assumé cette situation, ce rapport de forces de plus en plus défavorable aux ECOLOs au sein de l'exécutif fédéral. il a eu raison de quitter la majorité.

A la fin du communiqué du Secrétariat fédéral, on trouve ce lien:
"Pour info : le code moral et politique signé par tou(te)s les parlementaires ECOLO, et donc aussi par V.Decroly"

ECOLO est très mécontent du fait que le député Decroly ne rende pas son mandat à son ancien parti.

"Un mot sur Decroly - tout de même... : Bauduin a répété, comme vendredi, que le député aurait dû remettre son mandat. Le secrétaire fédéral a évoqué le cas de l'ancien député Philippe Dallons, passé d'Ecolo au PS en 1996. Bauduin affirme que Decroly fut, à l'époque, « l'un des plus ardents » à exiger que Dallons remette son mandat." [Le Soir, 29-10-01]

La différence aujourd'hui, c'est que Decroly ne rejoint pas un autre parti. Il veut uniquemment continuer son mandat, le dernier, en respectant ceux qui l'ont élu sur base du Programme ECOLO. Il n'est en rien dégoûté de l'action politique puisqu'il la poursuivra.

Vincent Decroly a rapporté énormément de voix à ECOLO grâce à sa personne, sa personnalité, ses combats (sans papiers, prisons, snelrecht, enfants disparus, ...). Garder son mandat est donc légitime car ses critiques faites au gouvernement et à son ancien parti le sont aussi. Beaucoup de militants ECOLO sont d'accords avec lui sur le fond mais n'assument peut-être pas assez leurs actes. V. Decroly ne trahit pas ECOLO, justement, c'est ECOLO qui se trahit lui-même et celles et ceux qui l'on porté au pouvoir.

De plus, les leçons de morale de M. Bauduin sont les plus mal venues. Normalement, au nom de la rotation, un député ECOLO n'avait auparavant le droit de ne faire que deux mandats. Règle qui a depuis changée...Pourquoi? Certains, les pontes, les dinosaures, les incontournables en ont-ils décidés autrement?

Quoi qu'il en soit de cette affaire, ECOLO n'a pas grand chose à craindre pour les prochaines élections car il n'y a malheureusement aucune force, aucune alternative valable, crédible à sa gauche. C'està cela qu'il faut s'atteler.