GUERRE CONTRE LA PLANETE by Karim Al Mahjnun Monday September 17, 2001 at 05:26 AM |
montreal empire |
1) Suite de la traduction d'extraits de l'article " Aftershocks " du magazine US counterpunch http://www.counterpunch.org/aftershocks.html 2) Suivi de l'article " War against the planet " par Vijay Prashad http://www.counterpunch.org/prashad.html
Avant tout quelques sources d'informations et analyses US pour d'autres perspectives sur la politique américaine et le capitalisme que celles des médias dominants:
1) Le groupe de surveillance des médias FAIR http://www.fair.org
2) Leur magazine radio Counterspin diffusé sur internet http://www.fair.org/counterspin/index.html
3) Alternative Radio http://www.alternativeradio.org/
4) Radio4All http://www.radio4all.org/ mine de liens et de ressources
5) Infoshop, site anarchiste US http://www.infoshop.org/
6) Alternative Press Review 'un guide au delà de la pensée unique' d'inspiration anarchiste http://www.altpr.org/
7) Freespeech TV http://www.freespeech.org/
Counterpunch:
3220 N Street, NW, Suite 346 Washington, DC 20007
1-800-840-3683 counterpunch@counterpunch.org
-- Début de Traduction --
" Ils étaient avertis !
La police allemande a confirmé qu'un homme iranien, alors en prison en Allemagne, a téléphoné à la police US et aux services secrets plusieurs fois la semaine dernière pour avertir qu'une attaque terroriste contre le World Trade Center était imminente. L'homme a également porté ses inquiétudes aux officiels de la prison Langenen de Basse Saxe, où il est en attente de déportation vers l'iran. Mais, selon le ministre de la justice, ses avertissements ont été écartés autant par la police allemande que par les services secrets US. Frank Woesthoff, un porte-parole du ministre de la justice, a déclaré à Neue Presse de Hanovre, que l'homme a appelé " plusieurs fois " en amérique mais qu'il a été considéré comme " mentalement instable ".
[…]
[note du traducteur : ce passage concerne le choix de certains groupes environnementaux US de cesser toute critique de la politique de Bush ou de la globalisation capitaliste au nom de l'union nationale]
Les verts américains se rallient au drapeau
Soyons clairs. Si tous les résistants au programme politique de Bush devaient suivre l'attitude honteuse de ces groupes verts, nous verrions les groupes de la paix refuser de protester contre les attaques nucléaires sur l'irak et l'invasion de l'afghanistan. Nous verrions les militantEs de droits civils s'asseoir sur leurs mains alors que
des caractéristiques religieuses ou raciales sont utilisées pour persécuter les personnes d'origines moyen-orientale. Les défenseurs des droits des palestiniens qu'ils ne protesteraient pas à l'utilisation d'hélicoptères Apache US contre des civils dans les villes et villages des territoires occupés. Quelle absurdité !
Les principes ne sont jamais aussi important que lorsqu'il est inopportun ou dangereux de les défendre.
[…]
Avertissments précoces
Des rapports continuent de nous arriver signalant qu'il y avait des mises en garde d'une attaque imminente. Le maire de San Francisco Willie Brown devait voyager de la Bay Area à NY City au matin du 11 septembre. Mais Brown dit que le soir du lundi, 8 heures avant l'attaque, il aurait reçu un appel d'une personne que Brown décrit comme un " homme de la sécurité aéroportuaire " lui disant d'être extrêmement prudent en cas de voyage en avion le 11 septembre.
En plus de ce que nous avions précédemment rapportés concernant le renforcement des mesures de sécurité au World Trade Center dans les semaines précédant l'attaque et au Picatinny Arsenal de Rockaway, New Jersey, Counterpunch a également appris qu'un mémo interne a été envoyé à Goldman Sachs à Tokyo le 10 septembre avertissant tout les employés d'une possible attaque terroriste. Il était recommandé à tout les employés d'éviter les bâtiments gouvernementaux américains.
Ceci étant, selon le représentant David Bonior, démocrate du Michigan, le congrès a été le dernier prévenu. Même après que 2 avions se soient écrasés sur les tours du WTC et un autre dans le pentagone, Bonior affirme que les officiels du congrès n'ont pas été avertis par la CIA ou tout autre agence de renseignement du gouvernement que les 30000 travailleur-euses du capitol risquaient une attaque. Bonoir a été une des quelques membres du congrès à questionner ouvertement la valeur d'accéder aux demandes financières de la CIA et d'autres agences d'espionnage. " S'ils ne peuvent même pas prévenir les membres du congrès d'une attaque en cours, on doit vraiment se demander à quoi ils servent " déclare Bonior.
--Fin de traduction et fin d'article -
Autre article du magazine état-unien 'CounterPunch'
WAR AGAINST THE PLANET - Guerre contre la planète
Par Vijay Prashad
-- Début de traduction --
" Le président George Bush des Etats-Unis est apparu sur les écrans de télévision à travers le monde le 11 septembre et à déclaré la guerre contre la planète. Pas seulement ceux qui ont commis les crimes atroces du matin seront traduits en justice, a t'il déclaré, mais aussi ceux qui ont les soutenus et continuent à les soutenir.
Des navires de renfort ont commencés leur trajet vers Diego Garcia dans l'océan Indien et vers l'Espagne. Une grande part des 40 milliards de $ US concédés par le congrès iront pour les préparations qui ont déjà commencées au sein de l'establisment militaire US en contact étroit avec ses alliés.
Les Talibans, en Afghanistan, ont rapidement plaidés que la souffrance de ses pauvres ne devrait pas être augmentée par le déchaînement de missiles cruise. Même plaidoyer de la libye de Kaddafi.
D'autres, tels le Pakistan, ont déclarés précipitamment leur fidélité à la riposte US, et ont promis d'autoriser aux avions de survoler leur territoire. L'inde n'était pas en reste, avide d'offrir son territoire pour ce que pourrait être la plus grande agression depuis les bombardements du cambodge et de l'irak.
Un commentateur sur le réseau de télévision US se plaignait que les Etats-Unis aient perdus leur " virginité " à 8h45 le 9/11 lorsque le premier avion a touché le World Trade Center.
Mais la guerre n'a pas commencé à ce moment. Ce n'était pas Pearl Harbor. La guerre se poursuit depuis quelques temps maintenant, au moins 5 décennies.
En effet, il y a 5 décennies les Etats-Unis ont pris en charge cette série de nations de la Libye à l'Afghanistan, dont la plupar sont riches en pétrole et par le fait même immensément importantes pour le capitalisme global. Le mandat civilisationel porté par la France et le Royaume-Uni est arrivé à terme lorsque la 2e guerre mondiale a dévasté l'europe, et les Etats-Unis ont eu à porter à leur tour le fardeau de l'homme blanc. Ils l'ont fait avec allégresse, en fait pour le compte, en grande partie des " Sevens Sisters ", les plus grands conglomérats pétroliers mondiaux (la plupart sont des entreprises transnationales basées aux Etats-Unis).
Les alliances forgées avec les forces régionales de droite ont rencontrées l'amitié des USA, de même pour les relations de gauche avec l'URSS. Les États Unis ont participés à la décimation des forces de gauche en afrique du nord et en asie occidentale, de la destruction du parti communiste égyptien, à l'ascension de personnes comme saddam hussein afin de détruire le parti communiste irakien, et du financier saoudien Ousama Ben Laden afin de démonter le régime communiste afghan.
Nous entendons que le 9/11 était la " pire attaque terroriste de l'histoire " mais cela ignore la vaste histoire de bombardements relevée par Sven Lindquist dans son nouveau livre (chez New Press), et cela ignore certainement les nombreux massacres terroristes conduits au nom des États Unis tels que, par exemple, ceux de Hallabja en Irak ou par l'opération Condor en amérique du sud. Ce sont justes quelques exemples. Mais quelle est cette histoire avant 8h45 le 9/11, et cela va t'il nous montrer que les " représailles " ne permettent pas de saisir que les USA sont en guerre depuis de nombreuses décennies ?
I. La concession Afghane
En 1930, un 'expert' sur l'afghanistan du département d'état américain a légué une affirmation qui forme la colonne vertébrale de l'attitude sociale US et de la politique étatique dans la région :
" L'afghanistan est sans aucun doute le pays le plus fanatique dans le monde aujourd'hui ". Ceci étant, les USA ont perçu l'afghanistan comme une simple outil de politique étrangère et une mine en terme d'intérêts économiques. Lorsque les Talibans (lit. 'étudiants religieux') sont entrés dans Kabul le 27 septembre 1996, l'état américain a salué le développement avec l'espoir que les nouveaux maîtres puissent apporter la stabilité dans la région bien qu'ils soient notoirement anti-libéraux en termes sociaux.
Les médias US ont fait montre d'une horreur sourde et cliché envers la décadence sociale des Talibans. Mais sans aucune mention de la main américaine derrière la fabrication de tels fascistes théocratiques au service de ses visées hégémoniques.
En 30 ans, l'afghanistan a été réduit à l'état de 'concession' dans laquelle les corporations et les états rivalisent pour le contrôle des marchandises et des marchés sans considération pour la dignité des peuples de la région. Pétrole, armes, mines et héroine sont les motivation-clés pour les décideurs.
Peu après que les talibans aient pris le pouvoir à kabul, le département d'état a fait la déclaration suivante : " les leaders talibans ont annoncés que les afghans peuvent retourner à Kabul sans peur, et que l'afghanistan est la maison commune de tout les afghans " annonça le porte parole Glyn Davies. Les etats-unis pensaient que la déclaration des talibans à Kabul serait " une opportunité pour le début d'un processus de réconciliation ". La rconciliation était une rêve lointain alors que les troupes du seigneur de guerre Tadjik, Ahmed Shah Masood et les troupes du général Abdul Rashid Dostum et le parti Hezb-e-Wahdat à dominante Hazara, ont troublés les vallées afghanes avec la guerre. Les citoyens des états industriellement avancés ont eu droit aux clichés des " éternelles guerres ethniques " et des " bains de sang féodaux " sans aucune appréciation de l'histoire de l'afghanistan qui a produit ces conflits politiques (d'une façon semblable les médias ont parlés du conflit Tutsi-Hutu sans considération du rôle colonial belge dans la production de ces conflits politico-ethniques).
En 1964, le roi Zahir Shah a répondu à la pression populaire de ces sujets avec une constitution et a initié une processus nommé " nouvelle démocratie ". Trois grandes forces se sont développées après cette phase : (1) les communistes (qui se sont divisés en 2 factions en 1967, Khalq [les masses] et Parcham [le drapeau]); (2) les islamistes populistes, dont la Jamiat-i-Islami de 1973 fut la principale organisation (dont le leader de la jeunesse était l'étudiant ingénieur Gulbuddin Hikmatyar); (3) les réformateurs constitutionnels (tels Muhammad Daoud, cousin de Zahir Shah, dont le coup en juillet 1973 a aboli la monarchie). La répression de Daoud contre les éléments théocratiques les a poussés en exile d'où ils commencèrent, au côté du Jamaat-I-Islami et du saoudien Rabibat al-Alam al-Islami, a comploter contre le régime séculaire afghan. En 1975, par exemple, les éléments théocratiques, menés par Hikmatyar en Paktia, on tentés un soulèvement avec assistance pakistanaise, mais 'l'incident de Panjsher Valley' fut rapidement écrasé. La première division entre éléments théocratiques s'est produit suite à l'incident. L'instabilité en afghanistan a conduit au coup d'état communiste en 1978 et à la présence militaire soviétique dans la région dès 1979. La tentative de créer un état démocratique dans la région a échoué du fait de l'incapacité des états hégémoniques a permettre à une nation de s'appartenir.
Depuis 1979, l'afghanistan est devenu lieu de production de violence et d'héroine. De l'argent venu des sources les plus improbables a été investi dans les bandes de mujahidin basées au pakistan : les USA, les Saoudiens (particulièrement leur service de renseignement al-Istakhbara al-Ama), les Koweitiens , les irakiens, les libyens et les iraniens ont payés les éléments théocratiques au-delà d'un milliard de $US par année durant les années 80. La domination US-Arabie Saoudite dans les financements leur a permis de choisir parmi les forces en exil - ils choisirent 7 partis en 1981 qui penchaient plus vers le fascisme théocratique que vers le nationalisme séculaire. Un des principaux financiers était l'homme d'affaire saoudien Ousama Ben Laden. 5 ans plus tard, ces 7 partis ont joint l'union des mujahidin d'afghanistan.
[…]
Par la suite le gouvernement islamique d'afghanistan a convoqué une shura (conseil) en 1989; les 7 partis désignèrent tout les représentants du conseil. Tout les éléments libéraux et de gauche ont été sous attaque systématique de la shura et de ses représentants armés. L'axe US-Arabie saoudite a sacré les théocrates fascistes héritiers de l'afghanistan.
Avec plus d'un milliard de $ US par an, les mujahidin et leur Armée du Sacrifice (Lashkar-i Isar) menés par Hikmatyar (qui était considéré le principal " facteur de stabilité " jusqu'en 1988) ont bâti un féroce arsenal. En 1986 ils reçurent les missiles légers Stinger qu'ils commencèrent à tirer sans distinction dans les zones civiles d'afghanistan. Asia Watch, en 1991, rapporte que Hikmatyar payait ses commandants pour chaque roquette tirée dans Kabul. Les mines Claymore et autres mines anti-personnelles à fragmentation directionnelle 'made in USA' devinrent objet courant dans les campagnes. Aujourd'hui, environ 10 millions de mines se trouvent encore dans les vallées d'Afghanistan (placées par les soviétiques et les mujahidin Américano-saoudiens). En 1993, le département d'état Américain notait que les mines " sont peut-être la pollution la plus toxique et la plus répandue menaçant l'humanité ".
Malgré tout les Etats-Unis continuent de vendre des mines à 3$/pièce (il en coûte environ 300 à 1000$/mine pour la détecter et la démanteler). Motorola fabrique beaucoup des composants plastiques à l'intérieur des mines, qui rendent l'objet indécelable par les détecteurs de métaux.
La CIA a appris à augmenter ses ressources durant les campagnes du sud-est asiatique des années 70 par la vente d'héroïne du triangle d'or.
En afghanistan, le ISI (Inter-Service Intelligence) (CIA pakistanaise), les autorités militaires et civiles (notamment le gouverneur Fazle Huq) pakistanaises et les mujahidin devinrent d'actifs cultivateurs, transformateurs et vendeurs d'héroïne (un produit qui fit son apparition massive dans le sud-est asiatique seulement après 1975, et dont on peut découvrir l'effet dévastateur dans la magnifique nouvelle de Mohsin Hamid 'Moth Smoke'). La récolte d'opium à la frontière pakistano-afghane a doublée entre 1982 et 1983 (575 tonnes), et à la fin de la décennie elle atteint 800 tonnes.
Le 18 juin 1986, le New York Times rapporte que les mujahidin " ont été impliqués dans des activités narcotiques afin de financer leurs opérations ". Les seigneurs de guerre de l'opium ont travaillés sous couvert de l'axe américano-saoudo-pakistanais qui finança leurs ventes d'armes et aida au transport de ces drogues en europe et en amérique du nord où elles content 50 % des ventes d'héroïne.
L'héroïne n'est pas la seule marchandise fourguée par les mujahidin. Ils sont les troupes de choc d'un ensemble qui veut " la liberté de commerce " en afghanistan afin que le peuple et la terre afghane puissent être utilisées pour une exploitation " pacifique ".
La compagnie pétrolière californienne Unocal (76), alors occupée à tuer les Karens et autres groupes ethniques en alliance avec la junte birmane et avec la compagnie pétrolière française Total, avait les yeux rivés sur un pipeline allant de l'asie centrale à l'océan indien, à travers l'afghanistan. Seulement par une cessation des hostilités, à n'importe quel prix, les compagnies internationales pourraient bénéficier des ressources minérales de l'afghanistan et du 'cheap labor' (travailleurs bon marché) afghan.
Jusque là les entreprises ont recueillis les profits de la vente d'arme aux afghans; maintenant elles veulent utiliser les bras des afghans pour les manufactures de production-exploitation et les mines.
Pour les corporations et les états corporatifs (tels les USA), une paix sans scrupules leur permet de répondre à leurs besoins sans le soucis de la dissidence politique. Les talibans ont brièvement offerts la possibilité d'une telle pays. Formés en 1994 sous la tutelle du ISI et du Général Naseerullah Khan (ministre de l'intérieur pakistanais), les talibans comprennent des tribus Pashtun qui sont unies par une vision Wahhabite de la société qui prône une forme d'islam (Tariqa Muhammadiya) basée sur une interprétation du coran sans le bénéfice de siècles d'élaboration des complexités de la tradition islamique.
Fin septembre 1996, Radio Kabul diffuse une déclaration de Mullah Agha Gulabi : 'Dieu dit que ceux qui commettent l'adultère devraient être cognés avec des pierres jusqu'à la mort. Quiconque boit et dit que ce n'est pas contre le coran, vous devez le tuer et pendre son corps durant 3 jours jusqu'à ce que les gens disent qu'il s'agit du corps d'un alcoolique qui a désobéit au coran et à l'ordre d'allah.'
Les talibans annoncent que les femmes doivent être voilées et que l'éducation doit cesser d'être donnée aux femmes.
Najmussahar Bangash, éditeur de Tole Pashtun, souligna peu après qu'il y avait 40 000 veuves de guerre rien qu'à kabul et que leurs enfants auraient du mal à trouver de quoi manger. Elle ajoute 'si les filles n'ont plus le droit d'étudier cela va affecter une génération entière.' Pour l'axe US-Saoudiens-Unocal-Pakistan, la géopolitique et l'économie font des talibans un régime de valeur pour l'afghanistan. Drogues, armes et brutalités sociales vont continuer mais washington tendit une main chaleureuse au mollah Mohammad Omar et aux talibans.
La politique étrangère américaine est dictée par la double modalité du 'containment' (des rebellions inspirées par l'égalitarisme) et de concession (de marchandises qui vont apporter des profits aux entités corporatives). Tenu par ces paramètres, le gouvernement US pouvait déclarer en 1996 " il n'y a rien àa objecter jusqu'ici. "
Sans doute, le 10 octobre 1996, le département d'état a révisé son analyse des talibans en raison des pressions soutenues des groupes de défense de droits humains et des groupes de femmes des états industriels avancés autant que sous la pression des conférences tenues par l'iran (auxquelles de nombreuses nations régionales, dont l'inde, ont participés). En contradiction avec ses précédentes déclarations, les états unis déclarèrent " nous ne voyons pas les talibans comme les sauveurs de l'afghanistan. Nous ne les avons jamais vraiment souhaités. " La principale raison offerte était les " manières discriminatoires uniques " des talibans. Le département d'état auraient pu mentionner la tentation héroïque du régime communiste de s'attaquer à la 'question de la femme'.
Fin 1978, le régime de Nur Mohammad Taraki, président du Conseil Révolutionnaire d'Afghanistan, promulgue le décret No. 7 destiné à transformer l'institution du mariage en attaquant ses bases monétaires et en faisant la promotion de l'égalité homme et femme. Les femmes prirent des positions dirigeantes au sein du régime et combattirent les conservateurs sociaux et les fascistes théologiques sur plusieurs sujets. Anahita Ratebzad était une leader marxiste najeure qui siégeait au Conseil Révolutionnaire; d'autres leaders comprenaient Sultana Umayd, Suraya, Ruhafza Kamyar, Firouza, Dilara Mark, Professor R. S. Siddiqui, Fawjiyah Shahsawari, Dr. Aziza, Shirin Afzal et alamat Tolqun. Ratebzad a écrit le fameux éditorial du Kabul Times (28 mai 1978) qui déclara que "les privilèges que les femmes, par droit, doivent avoir sont l'égalité dans l'éducation, la sécurité de l'emploi, les services de santé et du temps libre pour élever une génération afin de construire l'avenir du pays… Éduquer et élargir l'horizon aux femmes est maintenant le sujet d'une attention particulière du gouvernement ". L'espoir de 1978 est maintenant perdu et le pessimisme ne doit pas reposer sur les seuls talibans, mais aussi par ceux qui ont financés et supportés les fascistes théocrates de type talibans, des états tels les etats-unis, l'arabie saoudite et le pakistan.
La vraie cause de la frustration US envers les talibans était leurs réticences envers le capitalisme global (par exemple le plan d'Unocal est tombé à l'eau). Les talibans, créés par plusieurs forces sociales, mais financés par les saoudiens (tel Ben Laden) et la CIA, était maintenant les rennes du pouvoir, et ils devinrent bientôt un refuge pour les jeunes hommes aliénés et mécontents qui voulaient passer leur colère sur les etats-unis plutôt que de se battre contre les contradictions du capitalisme global.
Ben Laden, l'atout de la CIA, devint le pivot de beaucoup de leurs peurs et colères.
II. Pétrole, armes et Saddam
Durant la guerre du golfe de 1991, il y a dix ans, les américains et européens découvrirent les kurdes pour quelques années. Les kurdes et les koweïtiens fournirent les buts de guerre pour l'alliance, puisque qu'on ne cessait d'entendre comment les armées de saddam hussein avaient exploités les uns comme les autres.
Le pétrole n'est pas la raison, ne cessait on de nous répéter; nous seuls seulement concernés par les peuples ordinaires de la région opprimés par des fous tels que saddam hussein, hafez al assad et les ayatollahs. Nous entendions peu parler de la récente guerre iran-irak, des diverses contradictions dans la région, idem du rôle des USA et de l'europe dans la fabrication des régimes qui dirigent la région. Alors que les missiles tombaient sur l'irak, nous n'avons pas entendu que le premier grand bombardement aérien des temps modernes prit place en décembre 1923 lorsque la royal air force donna une raclée aux rebelles kurdes (ils reprirent les armes en mars 1924 n'ayant pas été disciplinés assez fermement par le maître britannique).
En 1932 les britanniques mettent en place la dynastie royale fantoche, la famille al-Saus afin de diriger la péninsule arabique sous le nom d'arabie saoudite. Ce régime devait protéger les 'intérêts' du capitalisme global, particulièrement après que du pétrole fut découvert au début des années 30. Les britanniques mirent le roi Faiçal à la tête du nouvellement créé irak, un leader sunnite sur une terre majoritairement Shi'ite.
Les mouvements de travailleurs de la région furent attaqués par ces régimes, dont beaucoup écrasèrent la dissidence démocratique au nom du dollar. Henry Kissinger créa par la suite la théorisation d'une politique qui était appliquée depuis longtemps : que les USA devraient soutenir un leader politique qui résisterait au désir socialiste, qui assurerait le maintien de la dictature capitaliste internationale et qui par conséquent serait une 'facteur de stabilité'. Cette collection de portraits de criminels comprend une multitude d'atouts de la CIA, tels que Noreiga, Marcos, Pinochet, Suharto, le shah d'iran, les sheiks du golfe et plus récemment les amis fondamentalistes du BJP en inde. Même si certains de ces leaders ont flirtés avec les soviétiques (saddam et al-Assad), leur utilité pour la politique américaine a évité une rupture des liens avec la CIA, principalement afin de contenir la dissidence interne de gauche.
Les Ayatollahs auraient pu être un appui naturel mais ce régime était marqué par un Shi'isme radical, patriarcal et égalitaire qui terrifiait les pétro-monarchies, dont le rôle ténu était maintenant soutenu encore plus par les armées des puissances impériales et leur état mandataire d'alors, l'irak. Lorsque la guerre iran-irak éclata, les gens en parlèrent comme d'une guerre sectaire entre shi'ites et sunnites, mais peu rappelèrent que l'irak a une large population shi'ite s'est battu avant tout avec l'appui des USA et de l'alliance afin de 'contenir' la révolution iranienne et le rôle des Mollahs. Saddam était alors l'ami pas l'ennemi.
Durant ces années personne n'a mentionné les kurdes. Pendant des décennies le mouvement communiste s'est développé parmi les kurdes, en turquie et au nord de l'irak. Mais au début des années 70, la CIA entre sur le terrain de bataille afin de briser la gauche et de propulser la droite. Entre 1972 et 1975 la CIA a payé 16 millions de $ US à l'excentrique et peu fiable Mollah Mustafa Barzani comme 'garantie morale' du soutien américain à ces activités. En 1959, Barzani avait expulsé les communistes du principal parti irakien et il avait envoyé les kurdes iraniens mourir dans les camps du Shah. Barzani était un atout que les Etats-Unis cultivaient et est maintenant un proche allié de Saddam Hussein, un autre atout américain.
En 1975 les marxistes-léninistes au sein de la résistance kurde forment l'Union Patriotique du Kurdistan (UPK) qui poussa beaucoup de kurdes à gauche, y compris ceux du Front Kurde Irakien formé en 1988. Saddam Hussein reçu le feu vert de Washington pour éliminer l'UPK et il mena les bombardements chimiques contre eux en 1983 (à Arbil) et plus spectaculairement en 1988 (à Halabja, où 5000 moururent et plusieurs milliers continuent de souffrir).
L'atrocité de Halabja créa un émoi momentané dans les médias de gauche, mais rien ne fut entrepris alors car Saddam était un allié et atout américain - Halabja est revenu sur la scène pour le travail idéologique durant la guerre du golfe.
Autant sont morts à Halabja que le 9/11, mais leur mort ne comptait pas lorsque NPR (radio publique US) annonçait que le 9/11 était la 'pire attaque terroriste de l'histoire.' Lorsque la terreur est conduite en notre nom, ce n'est pas de la terreur mais des 'ripostes' ('retaliation').
III Revanche ou justice ?
Le président Bush a promis d'avoir ceux qui ont attaqués New york et Washington, mais il a aussi promis que ceux qui les ont soutenus allaient connaître la colère américaine. Il s'agit de la plus dangereuse déclaration à date. Non seulement cela viole tout les principes du droit international, cela ignore le fait que les etats-unis ont soutenus ces criminels depuis des années, principalement au détriment des forces de gauche.
Saddam et Ben Laden sont des produits des USA, même si, tels la créature de Frankenstein, ils se sont tournés contre leur maître. La leçon, pour toute personne d'inspiration démocratique, est de miner les bases de notre insécurité globale. (our global insecurity)
Premièrement les personnes que ont commis les actes horribles du 9/11 doivent être trouvés, arrêtés et jugés. La voie de la justice ne doit pas être court-circuitée par les émotions du moment.
Deuxièmement, notre combat aux etats-unis continue, et nous continuons à souligner que la politique étrangère US engendre ces actes de barbarie de par son désir de mettre en place des puissants " facteurs de stabilité " dans les zones de matières premières et de marchés devant être soumis aux intérêts privés américains. De vastes espaces de colère, des zones de ressentiments vont continuer à émerger. D'autres bombardements aveugles vont amener d'autres sacs à cadavres pour les innocents.
L'histoire montre que les etats-unis n'étaient pas innocents le 9/11 même si des milliers de personnes innocentes sont mortes. Nous ne devrions pas confondre ces deux choses : les terroristes ne font pas de distinction entre ceux qui mènent la terreur politique et économique, entre le régime qu'ils détestent, les intérêts corporatifs et les gens innocents qui vivent à la même place. La terreur des frustrés va de pair avec la terreur du monstre qui mine les besoins puissants et démocratiques des peuples. Les deux terreurs doivent être condamnées.
Vijay Prashad
Professeur associé et directeur ,
International Studies Program
Trinity College, Hartford, CT
-- Fin de traduction -