militarisme et médias de la haine by karim al mahjnun Saturday September 15, 2001 at 10:03 PM |
commentaires, traduction d'articles US. "cette nation est maintenant en guerre. Et dans un tel environnement, la dissidence politique interne est immorale sans déclaration de solidarité nationale, sans choisir son camp." Peter Beinart, éditeur en chef de 'NEW REPUBLIC'
Les outils de communication du capitalisme totalitaire et des ses élites fascistes maintiennent le cap du rouleau compresseur médiatique, lacrymal, cynique, anti-rationnel, haineux. On voit voler en éclat les résidus de vernis civilisé et s'exposer la barbarie totalitaire du système.
La guerre contre tout progressisme ou discours divergent va prendre un nouvel essor, impitoyable.
Alors que les attaques contre les personnes d'origine arabes ou musulmanes (ou ressemblant à) se multiplient.
Alors que l'état d'israel profite de la situation pour accentuer la mise à mort des palestinienNEs .
Alors que les objecteurs de conscience israéliens se multiplient lentement mais courageusement.
Alors qu'on observe encore une fois qu'une vie humaine de pays riche=100 vies de bougnoules, de nègres et autre peuplades tribales de bas de colonne des journaux.
Alors que certains gros groupes environnementaux réformistes des États-Unis (Ruckus Society, Sierra Club etc.) montrent leur vrai politique envers le capitalisme et l'empire en jouant l'union sacrée avec la machine de guerre de bush et en quittant au moins provisoirement la lutte anti-globalisation au nom de l'union patriotique sacrée. (remarque les luttes ont commencés sans eux et elles continueront sans)
Alors que de nombreux occidentaux parlent d'une nouvelle guerre mondiale, la guerre n'a jamais cessé pour les pauvres et particulièrement ceux-celles du sud.
Alors que le terrorisme en col blanc des 3 plus grandes fortunes du monde dont la richesse est supérieure au PIB des 48 nations les plus pauvres.
Alors que les 225 plus grosses fortunes de la planète égale le revenu annuel des 2.5 milliards d'humains les plus pauvres.
Alors que les médias occidentaux, appartenant tous à une poignée de transnationales ou d'états, martèlent la défense de la " démocratie " contre la barbarie.
Alors que des années de travail et de lente construction d'un tissu de contestation de la globalisation capitaliste au cœur de l'amérique du nord est menacé par l'état de guerre diffuse et d'hystérie nationaliste.
Alors que Ben Laden, Saddam Hussein, l'intégrisme des madrassahs pakistanaises ou le Wahabbisme saoudien ont été créés ou encouragés totalement par le régime fanatique de washington, ses acolytes européens, l'élite capitaliste obsédé par la destruction de toute force progressiste et par les sbires du lobby énergétique rivés sur l'implantation dans cette région carrefour en terme de transit de ressources naturelles et autre.
Le magazine US "Counterpunch" rappelle (ce n'est pas une révélation) par exemple que l'islamisme pakistanais est né de l'appareil d'état et non d'une base populaire spontanée. (l'opinion ça se travaille, bis) C'est sous le règne du général dictateur Zia-ul-haq (1977-89), porté par washington et londres, que se met en place tout un réseau d'écoles religieuses, financées par l'arabie saoudite. On y apprend aux enfants, qui plus tard seront envoyés en afghanistan, à bannir tout doute. (pour le bien des intérêts de l'empire)
Évidemment les talibans ont pris Kaboul avec l'aide indispensable de "volontaires" de l'armée pakistanaise, elle même, elle même instrument du complexe militaire US. Pour le bien du monde "libre" et "civilisé". Of course.
Merci Washington, Londres, Paris et compagnie. Citoyens occidentaux tremblez, demandez la protection de vos maîtres, et consommez, on vient de créer un nouveau membre de l'épouvantail "ennemi civilisationnel".
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Je vais traduire pour celles et ceux qui ne lisent pas l'anglais une partie d'un éditorial de " CounterPunch " du 14/09 signé Tariq Ali (" Will Pakistan jump to US demand? "):
-- Début de traduction --
" C'est le désespoir qui créé le fanatisme et c'est le résultat des politiques de Washington au moyen - orient et ailleurs. La casuistique orthodoxe des hommes à tout faire loyaux, des éditorialistes, des courtisans du régime de Washington est symbolisée par l'assistant personnel en Affaires Étrangères de Tony Blair, l'ex-diplomate Robert Cooper, qui écrit ouvertement : " Nous devons nous habituer à l'idée de double standard ".
La maxime sous-jacente à ce cynisme est : nous allons punir les crimes de nos ennemis et récompenser les crimes de nos amis. N'est ce pas préférable à l'impunité universelle? La réponse est simple : la " punition " ne réduit pas mais nourrit la criminalité. Les guerres du Golfe et des Balkans sont exemplaires de ce chèque en blanc moral donné à la vigilance sélective de milices privées. Israel peut défier les résolutions des Nations Unies en toute impunité, l'inde peut tyranniser le cachemire, la russie détruire Grozny, mais c'est l'irak qui devra payer et les palestiniens continuer à souffrir.
Cooper continue : " Avertissement aux états post-modernes : acceptez que l'intervention dans le pré-moderne va être incontournable. De telles interventions ne vont peut-être pas résoudre les problèmes, mais elles devraient apaiser les consciences. Et ce n'est pas une mauvaise chose. "
Allez expliquer ça aux survivants de New York et Washington.
Les Etats-Unis entretiennent cette folie.
Ses idéologues parlent d'une attaque contre la 'civilisation', mais qu'est ce que cette civilisation qui parle en terme de revanche par le sang ? Depuis 60 ans et plus les Etats-Unis ont éliminés les démocrates, bombardés des pays sur 3 continents, utilisés l'arme nucléaire contre des civils japonais mais jamais n'ont su la signification de subir des attaques contre ses propres villes. Maintenant ils savent.
Aux victimes de l'attaque et à leurs proches nous leur offrons notre profonde sympathie de même qu'aux peuples victimes du gouvernement US. Mais accepter qu'une vie américaine vaut plus que celle d'un rwandais, d'un yougoslave, d'un vietnamien, d'un coréen, d'un japonais, d'un palestinien…C'est inacceptable. "
-- Fin de traduction --
Extrait d'un autre édito du 14/09 'Afershocks ' par Alexander Cockburn et Jeffrey St.Clair : http://www.counterpunch.org/aftershocks.html
--Début de traduction --
" La soif fiévreuse de revanche, alimentée par les politiciens de gauche et de droite, par les talk shows et pages éditoriales des quotidiens. Les attaques punitives contre les civils en Afghanistan, Irak et autres pays moyen-orientaux sont avancées non pas comme conséquences tragique de guerre mais comme une sorte de justice perverse. Les leaders du congrès en appellent à une déclaration de guerre sans même identifier l'adversaire. Les stratèges militaires des pages éditoriales essaient de dépasser les pronostics de puissance de feu, en terme de mégatonnage des contre-attaques, plus d'un suggérant que la seule réponse appropriée serait une attaque nucléaire. Tout cela en une journée de deuil et de réflexion.
Extraits de point de vue
'OUBLIEZ LA JUSTICE : NOUS VOULONS LA REVANCHE! Nous ne devrions pas hésiter, la justice ne saurait avoir la pré-sence sur la revanche…Nous devrions transformer leur pays en un désert incandescent' NEW YORK POST
"cette nation est maintenant en guerre. Et dans un tel environnement, la dissidence
politique interne est immorale sans déclaration de solidarité nationale, sans choisir
son camp." Peter Beinart, éditeur en chef de 'NEW REPUBLIC'
'Je dis bombardez les. S'il y a des dommages collatéraux et bien tant pis. Ils ont estimés que nos civils pouvaient être sacrifiés.' SENATEUR ZELL MILLER, D-GEORGIA
'Nous allons donner aux talibans, qui protègent le monstre, 24 heures pour vider la ville de Kabul des civils innocents et alors commencer le processus de renouvellement du paysage urbain par des bombardements de haute-altitude. Alors nous devrons aller à l'intérieur, poursuivre les rats du désert et les éxécuter ainsi que leurs partisans. Et si Saddam Hussein se montre un peu trop, lui aussi.' Steve Duleavy, NY POST
'Lorsque nous aurons localisés les camps et bases d'attaque de nos ennemis, nous devrons les pulvériser - minimisant mais acceptant les risques de dommages collatéraux - et agir ouvertement ou à couvert pour déstabiliser les hôtes de la terreur nationale. Les 5 côtés reconstitués du pentagone devraient inclure une nouveau " Département de la Pré-emption ".' WILLIAM SAFIRE
'Avec les funérailles, l'affliction et le choc vient la sinistre reconnaissance que l'amérique est en guerre et que cette fois notre sol est un des champs de bataille. La prochaine attaque ne sera probablement pas un avion détourné, pour lequel nous serons prêts. Plus probablement il s'agira d'un missile nucléaire terroriste ou de germes mortelles versées dans nos réservoirs d'eau potable. Ce qui pose la question pertinente : qu'allons nous faire pour protéger notre ciel, développer une immunité, des vaccins multivalents et pour porter la guerre chez l'ennemi ? Maintenant c'est notre tour.
PHILADELPHIA DAILY NEWS EDITOR
'Les personnes qui ont planifiées les bombardements de mardi ont combinés le mal et le génie pour un effet dévastateur. Et à moins que nous ne mettions tous nos efforts à les combattre d'une manière audacieuse, non conventionnelle et soutenue, nous serons en difficulté. Car s'il peut s'agir de la première bataille majeure de la 3e guerre mondiale, il s'agit peut-être de la dernière qui implique seulement des armes non conventionnelles, non nucléaires.' Thomas Friedman, NEW YORK TIMES
'La nation a été envahie par un culte fanatique et meurtrier. Et nous leur souhaitons la bienvenue. Nous sommes tellement bons et purs, nous ne nous engagerons jamais dans des politiques de discriminations politiques ou " religieuses " … Nous devrions envahir leurs pays, tuer leurs leaders et les convertir au christiannisme. Nous n'avons pas été aussi scrupuleux lorsqu'il s'est agit de localiser et punir non seulement Hitler et ses officiers de haut-rang. Nous avons couvert de tapis de bombes les villes allemandes, nous avons tuer les civils. C'est la guerre. Et c'est la guerre.' ANN COULTER
'Il sera bientôt clair que seules quelques organisation terroristes peuvent mener à bien de telles attaques coordonnées et massives. Nous devrions placer les ressources nécessaires dans un effort global pour pourchasser, capturer ou tuer chacun d'entre eux.
Il va devenir clair que ces organisations n'ont pu opérer sans l'assistance de gouvernements, gouvernements qui ont une longue histoire d'hostilité envers les Etats-Unis et une aussi longue histoire de soutien au terrorisme. Nous devrions commencer à préparer nos forces armées conventionnelles pour ce qui sera une escalade rapide et inévitable dans la confrontation et possiblement la guerre avec une ou plus de ces puissances. Le congrès en fait devrait immédiatement déclarer la guerre. Il n'est pas besoin de désigner un pays. Il peut déclarer la guerre contre ceux qui ont menés l'attaque d'hier et contre toute nation qui serait susceptible de les soutenir. Une déclaration de guerre ne serait pas du pure symbolisme. Ce serait un signe de volonté et de détermination de voir arriver ce conflit à une conclusion satisfaisante quelque soit le temps que cela prend et quelque soit les difficultés à affronter.'
Robert Kagan WASHINGTON POST
-- Fin de traduction --
Espérons que l'histoire, pas celle écrite par les puissants, n'oublie pas les politiques que soutiennent les porte-voix des plus grands médias de la " plus grande démocratie " capitaliste. En tout cas certains n'oublieront pas et garderons les archives.
N'hésitez pas à traduire en d'autres langues et diffuser des passages de ces articles de Counterpunch. http://www.counterpunch.org/aftershocks.html
N'hésitez pas à aller vous-même vérifier les sources des informations traduites.
Par respect pour les victimes passés, présente et à venir.
Par soucis de perpétuer à tout prix les idéaux et les pratiques d'autonomie de pensée, d'éducation émancipatrice et anti-militariste, d'économies autogérées, et anti coloniale, d'actions militantes non hiérarchiques et sans illusion quant à la réforme du capitalisme global, de luttes contre toutes les dynamiques de pouvoir.
Dans l'hystérie nord-américaine, saurons nous opposer la raison, le développement d'une conscience historique permettant aux gens d'avoir une multitude de points de référence et d'imaginaires pas seulement ceux dictés par les médias de masse ?
. Saurons nous remettre en cause non seulement le pouvoir de classe mais aussi reconnaître que cette grille d'analyse lutte de classiste est largement insuffisante : on ne lutte pas contre le pouvoir mais contre TOUT les POUVOIRS. Y compris le patriarcat ou l'hétérosexisme à l'œuvre dans les groupes libertaires, y compris les fonctionnements autoritaires de certains groupes réformistes, y compris la finalité d'une réforme de l'empire, y compris les imaginaires racistes, barbares et néo-coloniaux cachés sous le vernis de haute technologie des pays industriels avancés et la fragilité des précieux acquis des lumières (Voir les articles ci-dessus ou les chasses aux " rats du désert " aux Etats-Unis, voir l'histoire coloniale totalement refoulée dans cette europe qui se complait souvent dans l'anti-américanisme sélectif, cad au nom de la nation, du capitalisme néokeynésien ou des intérêts commerciaux. Voir l'europe de Schengen.). Y compris les propres dynamiques de pouvoir au sein des pays pauvres (éviter encore une fois l'idéalisation par réflexe dualiste).
La guerre des puissants contre l'humanité n'a pas commencé à Manhattan, les résistances non plus.
Bientôt d'autres traductions de textes, articles et documents de réflexion venu des Etats-Unis.
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