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Communiqué d'Attac France
by Attac France Saturday July 21, 2001 at 09:15 PM

AU-DELÀ DES RESPONSABILITÉS DE LA POLICE ITALIENNE Le G 8 DISQUALIFIÉ PAR LES ÉVÉNEMENTS DE GÊNES

AU-DELÀ DES RESPONSABILITÉS DE LA POLICE ITALIENNE

Le G 8 DISQUALIFIÉ PAR LES ÉVÉNEMENTS DE GÊNES

Communiqué d'Attac France


Göteborg n'a malheureusement pas été une exception, mais un précédent : pour la deuxième fois en moins de deux mois, le vendredi 20 juillet, la police d'un Etat membre de l'Union européenne a tiré à balles réelles sur un manifestant. Et elle l'a tué. Deux autres personnes, dont un carabinier, sont dans un état très grave et des dizaines d'autres ont été blessées.

Cette explosion de violence, le Genova Social Forum (GSF), coordination qui regroupe des centaines d'organisations, dont Attac Italie, a tout fait pour la prévenir. Elle est la conséquence de trois facteurs se renforçant mutuellement, et dont les autres membres du G8 partagent largement la responsabilité avec le gouvernement italien.

1.- Tout d'abord, l'autisme de ces gouvernements face au rejet - largement majoritaire au sein de chacun de leur pays - des politiques néolibérales élaborées et/ou mises en oeuvre par les organisations multilatérales (FMI, Banque mondiale, OMC, OCDE) internationale, en Europe par la Commission européenne et le Conseil européen, et par le G 8 lui-même.

Sans avoir jamais sollicité ou reçu de mandat des électeurs sur l'application de ces politiques, ces gouvernements continuent à vouloir privatiser, flexibiliser et "libéraliser" à outrance, dans le seul intérêt des transnationales et des marchés financiers. Ils créent, de ce fait, une souffrance et une violence intolérables pour une grande partie des sociétés, tant au Nord qu'au Sud.

Dans ce contexte, la réunion des membres du G 8 à Gênes dans un bateau ancré dans la baie d'une ville désertée par ses habitants et mise en état de siège, constituait de toute manière un véritable défi symbolique et politique aux opinions publiques.

2. Ensuite, le comportement, que l'on ne peut même plus qualifier d'équivoque, de la police italienne qui a délibérément fermé les yeux sur la préparation et l'armement de quelques centaines d'éléments provocateurs, dits du Black Block, et sur leur passage à l'acte, parfois sous les drapeaux et avec les badges de manifestants pacifiques, sur lesquels ils avaient mis la main.
Ces éléments, dont personne n'imagine qu'ils seraient inconnus des services de police en Europe, ont pu en toute impunité multiplier les agressions et les déprédations. Ils n'ont pas non plus hésité à s'attaquer à des organisations membres du GSF.

Attac France s'associe à la condamnation, par le GSF, de ces éléments provocateurs et de la complaisance de la police à leur égard.
L'association dénonce la tentative de criminalisation des opposants à la mondialisation libérale que traduit cette attitude.

3.- Enfin, les actions de harcèlement systématique, les multiples tracasseries et même les violences policières à l'encontre de manifestants parfaitement pacifiques, eux. Les autorités italiennes s'étaient engagées, vis à vis du GSF, à ne pas utiliser d'armes à feu. Elles ont violé cet engagement. D'une manière générale, elles ont eu recours à des moyens disproportionnés par rapport aux actions, même violentes, dont elles ont été l'objet de la part de certains groupes extérieurs au GSF.
Pour exprimer sa condamnation de l'action du gouvernement italien à Gênes, Attac appelle ses militants à participer à l'action de protestation prévue le samedi 21 juillet devant l'ambassade d'italie à Paris. (51 rue de Varenne - metro Sèvres Babylone ou Rue du Bac)

Les événements tragiques auxquels la première journée de réunion du G 8 a donné lieu, ainsi que la responsabilité morale à laquelle ne peuvent échapper aucun des gouvernements qui ont cru bon d'y participer, disqualifient cette institution qui se veut le directoire de la planète. La simple dignité voudrait qu'elle suspende immédiatement ses travaux.
Surtout, les dirigeants doivent s'interroger sur la voie funeste de la mondialisation libérale sur laquelle ils se sont engagés, et qui ne peut que conduire à de nouveaux affrontements.

Attac France demande instamment au président de la République et au premier ministre de prendre sans délai des initiatives dans ce sens.
L'association continuera sans relâche, par l'information, la formation et l'action non violente à mettre en évidence les ravages de la mondialisation libérale et à ouvrir les perspectives de politiques alternatives. Nous pensons qu'un monde autre que celui dont la réunion du G 8 de Gênes a constitué la consternante caricature est possible.


Attac France, Paris, Gênes, 20 juillet 2001

12h00 : Centre de convergence Piazzale J.F. Kennedy, départ du cortège avec tous les ATTAC, ainsi qu'ARCI, FIOM, et les jeunes de la RIFONDAZIONE. Fin de la manifestation vers 20h00 Piazza Dante.

12h55 : Toutes les cortèges (estimation du nombre à venir, mais forte présence) sont partis sans problème. Esprit pacifique de tous (policiers y compris). Et en plus le soleil brille. Seul point noir à la Piazza Paolo da Novi, où 200 à 300 grecs armés de batons ont infiltrés le point de rendez-vous du COBAS. Le COBAS décide d'évacuer la place avant l'intervention des forces de l'ordre.

13h20 : Les manifestants viennent d'atteindre le mur (limite de la zone rouge). Tout va bien. Slogans, forte ambiance...

13h35 : tam tam sur le mur aux cris de Libera Genoa !

13h37 : Quelques heurts à la gare entre les forces de l'ordre et des hommes en noir.

14h07 : Une centaine de personnes font face aux policiers avec des miroirs pour refleter leur image. Tout cela dans le calme de part et d'autre.

14h28 : Les gens manifestants dansent sur la place. La police arrose le mur régulièrement pour éloigner les manifestants. Ambiance chaude et festive.

14h40 : Certains policiers s'énervent sans raison. Lionel (membre du bureau d'Attac) et trois autres personnes ont été victimes d'une charge gratuite d'un groupe de policiers près de la place Carignano à 14h00. Les trois personnes sont à l'hopital. Lionel est couché au QG d'Attac Piazza Palermo.(16h00 : Lionel s'en sort avec une entorse).

16h10 : Entrée symbolique dans la zone rouge. Bonne ambiance avec musique, théatre de rue, Libera Genoa ! scandé par tous les mouvements qui se retrouvent aux portes de la zone rouge. La fin des actions est prévue pour 17h00.

16h20 : Utilisation de la première arme non violente par les manifestants de Gènes. Une rangée de 200 miroirs destinés à éblouir les forces de l'ordre qui sont obligés de baisser la tête. Tout cela avec la complicité du soleil qui choisit notre camp plutôt que celui du G8.

17h00 : Retour dans le calme jusqu'au Centre de convergence.