Certains sont extradés à La Haye... D'autres nommés à la Maison Blanche by Zumbi Sunday July 15, 2001 at 02:05 PM |
Institutions financières internationales et politiciens sont aux anges. L'ancien président serbe Slobodan Milosevic a été extradé aux Pays-Bas pour être jugé par le Tribunal Pénal International de La Haye pour l'ex-Yougoslavie...
Certains
sont extradés à la Haye... ...d'autres
nommés à la Maison Blanche Institutions
financières internationales et politiciens sont aux anges. L'ancien
président serbe Slobodan Milosevic a été extradé
aux Pays-Bas pour être jugé par le Tribunal Pénal
International de La Haye pour l'ex-Yougoslavie. Les médias s'en
donnent à coeur joie pour reprendre leurs couplets de propagande
de la guerre du Kosovo. Grands chroniqueurs et petits journalistes essaient
de nous convaincre que la "communauté internationale"
est, aujourd'hui, en route vers moins d'impunité, vers plus de
justice. La moralité va enfin dominer les relations internationales,
nous disent-ils. Tout
ce discours n'est bien évidemment et comme d'habitude qu'un écran
de fumée masquant une réalité dans laquelle le deux
poids deux mesures est roi. On
a appris, il y a quelques jours, que le tyran chilien Pinochet échapperait
à la justice de son pays. L'alliance de la droite, des forces armées
et du gouvernement social-démocrate voulant préserver la
tranquille "transition" à la démocratie a permis
au vieux général putschiste de s'en sortir, probablement
définitivement, et sans susciter l'ire de la communauté
internationale. Ce
dont on n'a pas parlé, ce sont les nominations de gens plus que
douteux à des postes-clés dans l'administration étasunienne. Ainsi,
le président Bush a décidé de nommer aux principaux
postes de politique extérieur pour l'Amérique latine, tant
au sein du Département d'Etat qu'au Pentagone, les mêmes
fonctionnaires qui furent les assesseurs et stratéges du programme
d'appui étasunien à la contra nicarageyenne. Cet
épisode noir (pour la population nicaragueyenne) de la politique
étrangère étasunienne eut lieu dans les années
'80. L'Oncle Sam finançait la contre-révolution au Nicaragua
en transformant le Honduras voisin en base militaire et en équipant
et entraînant des assassins qui ont saboté les bases de la
révolution sandiniste, en persécutant les gens, en violant
les femmes, en détruisant les écoles, etc. On
savait déjà que l'actuel secrétaire d'Etat et ancien
"héros" de la Guerre du Golfe, Colin Powell, était très
impliqué à l'époque dans ces programmes d’assistance à la
Contra nicaragueyenne. Les investigateurs Robert Parry et Norman Solomon
ont notamment documenté le rôle que joua Powell dans les arrangements
pour l’envoi de missiles à l’Iran dans ce qui devint le scandale Iran-contra
(1). Cette semaine,
Bush a nommé formellement Otto J. Reich comme prochain sous-secrétaire
d'Etat pour les affaires de l'hémisphère occidental (le
continent américain), nomination qui devra être ratifiée
par le sénat étasunien. Qui est
cet Otto J. Reich? - Avocat
d'origine cubaine, Otto J. Reich fut officier de l'armée des Etats-Unis
au Panama en 1967 et aussi ambassadeur au Venezuela dans les années
'80. - Reich est
surtout obsédé par un problème: Cuba. -De 1976
à 1981, Il fut directeur à Washington du Conseil des Amériques,
une association de compagnies étasuniennes ayant des investissements
en Amérique latine et dans les Caraïbes, association dont
était membre la multinationale Bacardi. - Il passa,
après, deux ans dans la section Amérique latine de l'Agence
des Etats-Unis pour le développement international (US-AID, sigles
en anglais) où il bloqua toute demande d'aide au gouvernement sandiniste. - Ronald
Reagan le nomma ensuite ambassadeur à l'ONU, à Genève.
Durant cette période, grâce à Reich, la Fondation
Nationale Cubano-Américaine (FNCA) se vit ouvrir de nombreuses
portes pour son travail de lobby, ou plutôt de sape de la révolution
cubaine. - Durant
les années '80, quand les étasuniens sont intervenus dans
les conflits nicaragueyens et salvadoriens, Reich a dirigé un bureau
de propagande au sein du département d'Etat appelé Office
of Public Diplomacy. Cette unité était composée
de membres de la CIA et de spécialistes en psychologie du Pentagone.
Son objectif était de tromper l'opinion publique étasunienne
en diffusant de la fausse information, en discréditant des journalistes
que l'administration reagan n'aimait pas, en utilisant les principes de
la propagande pour manipuler et apporter la confusion au sein des "populations
des pays ennemis". En 1987, ce bureau a été accusé
de mener des "activités interdites de propagande cachée"
et suite au scandale de l'Iran-contragate, il fut fermé. On pourrait
encore décrire la suite du curriculum vitae de ce monsieur, mais
les éléments apportés ci-dessus permettent déjà
de bien cerner le personnage. Un individu très bien intégré
aux sein des institutions de "la plus grande démocratie du
monde" et qui ne sera pas le seul criminel nommé par la nouvelle
admnistration républicaine. Ainsi, récemment, le Conseil
de Sécurité a annoncé qu'Elliot Abrams, ex-secrétaire
d'Etat assistant pour l'Amérique latine dans les années
'80 et qui a admis avoir menti au Congrès par rapport à
l'affaire Iran-Contra, occupera le poste d'assesseur principal
chargé de la promotion de la démocratie et des droits de
l'homme. Cette décision ne requiert pas l'approbation du Sénat,
tout comme la nomination d'un certain Pardo-Maurer au Pentagone comme
sous-secrétaire d'Etat assistant pour les affaires interaméricaines
et qui fut officier politique des assassins de la contra nicaragueyenne. Une telle
ribambelle de criminels dans un gouvernement devrait empêcher celui-ci
de faire la morale, de parler d'éthique internationale. Les classes
dominantes étasuniennes savent très bien ce dont sont responsables
ces individus. Ils le savent et c'est pourquoi ils ne veulent pas de la
création d'un Tribunal Pénal International. Les journalistes
ont pour responsabilité sociale d'en parler et cesser d'être
les agents de propagande de l'empire euro-étasunien. Notes:
(1) Alors
que le président étasunien de l'époque, Ronald Reagan,
appelait constamment à condamner le régime iranien "démoniaque
et terroriste"de Khomeiny, son gouvernement lui vendait en même
temps des armes, via Israël, pour financer la sale guerre contre
la révolution sandiniste. L'opération
antisandiniste a aussi été financée par l'argent
de la drogue. Dans le cadre du Projet Démocratie (Projet
contre-insurrectionnel en amérique central ayant une façade
honaorable), des leaders de cartels colombiens de la drogue fournissaient
de la cocaïne et de la marihuana qui étaient acheminées
par voie aérienne vers des pistes au Costa Rica, au Salvador et
au Honduras contrôlées par la CIA. De là, la drogue
était acheminée vers des aéroports civils et militaires
en Floride où un autre réseau se chargeait de la mettre
sur le marché. En remerciement, les narcotraficants colombien recevaient
armements, matériel sophistiqué de sécurité
et des facilités pour pénétrer sur le territoire
américain. (2) Cette
"fondation" et la myriade d'association qui l'entoure est l'avant-garde
de l'extrême droite cubaine de Miami. Totalement intégrées
dans les institutions étasuniennes, elles ont participé,
avec la CIA ou/ et la mafia, à des actions contre-révolutionnaires
en Amérique latine comme au Nicaragua, au Chili d'Allende, en tentant
d'assassiner Castro, etc. Sources: Hernado
Calvo Ospina, Ron Bacardi: La Guerra Oculta, la Casa Editora Abril.
On savait déjà que le gouvernement de Bush n'était
que le reflet de ceux ayant financé sa campagne, à savoir
le secteur pétrolier (Voir: 1
- 2).
On connaît aussi l'arrogance du nouveau gouvernement dans sa volonté
de rejeter le Protocole de Kyoto, de poursuivre les exécutions
de condamnés à mort, de remettre sur pied le projet cher
à Ronald Reagan de guerre des étoiles, etc. Arrogante politique
qu'ont dénoncé des milliers
d'activistes européens lors de la récente visite de George
W.Bush sur le vieux continent.
Quelques données:
C'est le diplomate qui a le plus servi à la Fondation Nationale
cubano-Américaine (FNCA) (2) et particulièrement
aux intérêts de la
multinationale Bacardi-Martini.
En 1996, directeur du Brock Group (groupe de lobbying), son association
a reçu plus de 110.00 US dollars (selon des documents déclassifiés
par la National Security Archive) dans les mois ayant précédé
l'adoption de la Loi
Helms-Burton renforçant le blocus contre Cuba et dont Reich
fut un des principaux concepteurs.
Reich et son équipe ont en fait travaillé pour essayer d'annuler
une décision législative bloquant l'assistance étasunienne
à la Contra et utilisa les fonds publics du Département
d'Etat pour rendre "sympathique" ces terroristes.