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Gênes: parano et répression
by Aris Monday July 09, 2001 at 04:22 PM
aris@samizdat.net

LE JOURNALISTE ITALIEN PULIKA CALZINI TESTE LE DISPOSITIF DE SÉCURITÉ

L'ambiance se fait pesante à Gêne où la police, en particulier dans le centre ville proche de la « zone rouge », a commencer à pratiquer les contrôle d'identité de masse : on parle ainsi d'une cadence de 1000 personnes contrôlée par jours (d'après une source officielle de la préfecture). Notre amis Pulika a pu en tout cas tester personnellement ce dispositif.

Pulika Calzini, collaborateur de l'hebdomadaire Carta et du quotidien Il Manifesto a ainsi été arrêté en pleine rue par des agents de la Digos, mercredi 4 juillet à Gênes, en compagnie de Leyla Dakli une militante française venue pour préparer le contre-sommet. Pulika à Gênes pour mettre en place Carta TV - une webTV qui couvrira la contestation du G8 – a été trouvé en pocession d'une liste de choses à acheter qui a éveillé les « soupçons » des fin limiers de la police politique venu de Rome pour quadriller le territoire de la capitale ligure : 10 cassettes vidéo, des protection pour les caméras et un masque à gaz... Il n'en faut pas plus aux hommes de la Digos pour penser avoir ferré un « gros poisson » ! Après un interrogatoire sommaire en pleine rue, il sera détenu pendant trois heure dans une voiture de patrouille avant d'être conduit à la préfecture où il est finalement remis en liberté sans autre procédé.

Pendant ce temps les policiers, qui ont séparé les deux interpellés, se font conduire à l'appartement où Leyla dit être hébergée à Gênes. Ils y attendent l'arme au point l'arrivée d'un des habitants de l'appartement et font irruption sans autre forme de procédure en vertue de l'article 14 de la loi sur la sécurité publique (qui permet de se passer de commission rogatoire pour faire irruption dans un lieu privé). L'appartement où vivent des membres des centres sociaux et des « Tute Bianche » est mis sans dessus-dessous (ils fouillent même les disques durs ordinateurs) pour une perquisition sauvage... La razzia policière ne sera interrompue que par l'arrivé massive et innattendue de journalistes et de caméra télé qui les saisis sur le vif ce qui est ironiquement qualifié par Il Manifesto de « première perquisition démocratique et transparente de l'histoire ». Du coup les hommes de la Digos quittent les lieux et renoncent à emporter une caisse pleine de documents personnels et des tracts qu'ils entendait saisirs...

Le même jour on apprenait par ailleurs que deux militants des centres sociaux milanais, qui ont des antécédants d'inculpations pour faits politiques, sont consignés dans la cité lombarde pour les prochaînes semaines, ce qui vise clairement à les empêcher de participer aux manifestations de Gênes. La mesure pouraît s'étendre à d'autres membres des centres sociaux de Milan (entre quinze et trente suivant les sources).