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Genoa: Les fuites journalistiques comme stratégie de division du mouvement
by Ludo Tuesday July 03, 2001 at 04:09 PM
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"Velenaro" est une vieille et détestable expression appartenant au vocabulaire journalistique et politique.

Gênes: Les fuites journalistiques comme stratégie de division du mouvement
"I velenari"

LES FUITES JOURNALISTIQUES COMME STRATÉGIE DE DIVISION DU MOUVEMENT
"Velenaro" est une vieille et détestable expression appartenant au vocabulaire journalistique et politique. Elle indique le journal ou le journaliste qui publie, sans vérifier et sans émettre de doutes, convaincu même de faire un scoop ou tout simplement par pure servilité, une " information réservée ", une " fuite " provenant d'un personnage important, visible ou occulte.

Lors de ces dernières semaines, nous avons pu en lire sur différents quotidiens (les plus grands et les plus réputés) comme celle relative aux ballons gonflables remplis de sang infecté ou encore celle parlant de policiers qui seraient utiliser comme " boucliers humains ". Sordides sottises, qui de fait sont apparues telles quelles. Dimanche, les quotidiens " il Corriere della Sera " e " il Messaggero " ont publié la même " information ", rédigée pratiquement de manière identique (les deux rédacteurs étaient à l'évidence fainéants) selon laquelle, après avoir " traité " avec le Gsf, représenté par Vittorio Agnoletto, le chef de la police, De Gennaro, avait " lancé une négociation parallèle " avec les " durs " du même Gsf, c'est-à-dire les Tute Bianche. Le but, trouver un accord sur les " débordements " limités et concordés à l'intérieur de la zone rouge, et réduire ainsi en perspective le problème d'ordre public, à Gênes, à la seule " opposition " avec les super durs qui ne sont pas membres du Gsf. C'est tout simplement un vulgaire mensonge.

Tout le Gsf a participé, avec ses porte-parole (il n'y avait pas seulement Agnoletto) aux diverses rencontres avec les ministres et le chef de la police. L'ensemble du Gsf a considéré ces rencontres, non pas comme une négociation, mais comme de simples contacts ayant pour but de garantir les droits démocratiques que le gouvernement (aussi bien l'actuel que celui d'avant) voulait redimensionner fortement au gré de la zone jaune et d'autres stratagèmes d'occupation. L'ensemble du Gsf juge illégitime et abusif le sommet du G8 et entend mettre en œuvre différentes actions de désobéissance civile pour rendre évident ce jugement.

Le but de cette dernière fuite est évident : faire croire aux uns que les autres sont en train de " négocier " en secret pour leur propre compte. Tout ce qu'a fait le gouvernement ces derniers jours s'inscrit d'ailleurs dans cette stratégie : faire marche arrière, face à la pression croissante, afin de faire baisser le ton de la protestation et de diviser le Gsf qui, et tout le monde le sait, est fortement hétérogène et pluriel. Jusqu'ici, le gouvernement a perdu sur les deux objectifs et, au contraire, a été contraint de reconnaître comme interlocuteur qui, quelques jours auparavant, était présenté comme un terroriste ou pis encore.

Pierluigi Sullo, éditorial di Carta On-line, 2 juillet 2001.