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Sommet du G-8 à Genoa: le gouvernement italien lâche un peu de lest
by Ludo (samizdat) Monday July 02, 2001 at 04:07 PM
ludo@samizdat.net

UNE PREMIÈRE VICTOIRE DU GENOA SOCIAL FORUM

Deux heures de dialogue ou du moins de face à face, tant les langages et les positions sont aux antipodes, ont permis d'obtenir deux résultats significatifs : la garantie de pouvoir manifester dans les rues de Gênes et le démenti que les forces armées pourraient effectuer des opérations de police comme l'avait annoncé mercredi le vice premier ministre, Fini (leader d'Alleanza Nazionale, ex Msi).

Peu de choses pourraient dire certains, une bonne base de départ, certes non suffisante, affirme le Gsf. A y regarder de plus près, il s'agit d'une victoire politique car, pour la première fois depuis Seattle, le gouvernement accueillant ce genre de sommet n'a pu éviter de rencontrer les opposants à la globalisation néo-libérale, à reconnaître les méfaits de la globalisation (certes cette reconnaissance ne sera pas suivi d'actes concrets mais elle légitime le mouvement) et à devoir accepter certaines conditions imposées par les manifestants.

" Vous voulez une globalisation des marchés, nous les droits " a lancé V. Agnoletto aux deux ministres et en particulier à Ruggiero, ex directeur du Wto, lequel a de nouveau proposé la rédaction d'un document commun à présenter lors du sommet soulignant la nécessité d'intervenir au près des pays les plus pauvres ou encore l'importance des thèmes relatifs à l'environnement. La réponse du Gsf ne s'est pas fait attendre " nous vous retenons un des principaux responsables des désastres de la globalisation ".

Le ministre de l'intérieur, Scajola, lui aussi a voulu démontrer un esprit d'ouverture. Outre le fait de démentir Fini, il a affirmé que la " zone jaune n'est pas un mythe " laissant entendre donc qu'il est possible de traiter sur son redimensionnement mais en aucune manière sur son élimination. D'autres points restent encore flous ou bien loin des exigences du Gsf. Le gouvernement refuse catégoriquement la proposition du Gsf de déposséder les forces de l'ordre de leurs armes à feu. Sur la question des frontières, la ligne gouvernementale ne change pas et reste faussement sibylline : les frontières ne seront pas fermées mais des contrôles et des filtres y seront organisés… Toujours au niveau des transports, les deux gares principales devraient être fermées, comme déjà annoncé, mais par contre celle de Nervi pourrait servir de " point de chute " pour tous les manifestants. Cette proposition n'est en rien convaincante sur le plan logistique - le gouvernement semblerait disposer à mettre des cars à disposition afin de permettre aux manifestants de rejoindre les différents lieux d'accueil ; il faudrait des milliers de cars pour assurer cette transhumance. Les lieux d'accueil devraient se trouver dans la partie est de la ville mais le stade Marassi (le grand stade de foot de la ville) ne devrait pas être attribué aux manifestants.

De nombreuses zones d'ombre, donc ! Demain, samedi, une nouvelle rencontre est organisée, toujours à Gênes, entre le Gsf et des représentants des autorités - le super flic, De Gennaro, le préfet de Gênes et le préfet de police. Là, ces derniers devront dévoiler, finalement, les propositions concrètes du gouvernement à propos de la manifestation du 21 juillet, des modalités d'accueil des manifestants et de la mobilité qui leur sera concédée. Et pour bien faire entendre les intentions du Gsf, Agnoletto a lancé ces mots, sonnant comme un ultimatum, " Demain, ce sera le dernier rendez-vous pour définir une ligne commune. Après nous irons de l'avant tous seuls ".


DÉCLARATION DE VITTORIO AGNOLETTO À LA PRESSE

Voici, ce qu'a dit Vittorio Agnoletto à la presse, au nom de la délégation qui a rencontré samedi 30 juin le chef de la police, De Gennaro, et au terme de cette rencontre ayant duré de 11h00 à 17h00.
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