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Quelques infos sur la Turquie avant le départ de Louis Michel vers Ankara
by info-Turk Monday July 02, 2001 at 10:25 AM
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Le ministre belge des affaires étrangères M. Louis Michel ouvre sa tournée des capitales ce 2 juillet 2001 avec une visite éclair à la capitale de la Turquie, un pays candidat à l'Union européenne qui est toujours très loin de se conformer aux critères de Copenhague en ce qui concerne les droits de l'Homme.

Les interlocuteurs politiques turcs de M. Michel, ministres
ou parlementaires, font preuve incessamment de leur
obédience aux directives anti-démocratiques et répressives
des militaires qui règnent dans le pays par le biais du
Conseil de la sûreté nationale.

Ce qui est le plus grave est que le gouvernement de ce pays
est dominé depuis deux ans par un parti néo-fasciste, MHP,
coupable de plus de cinq mille assassinats politiques dans
le passé. La présidence de l'Assemblée nationale, un des
vice-ministères et plusieurs ministères, y compris celui de
la défense nationale, appartiennent actuellement à ce parti
des Loups Gris.

Voici quelques informations de ce pays qui se prépare à
accueillir M. Michel, une personnalité qui a manifesté à
plusieurs reprises son animosité à l'égard des régimes
répressifs et des partis néo-fascistes:

o La semaine passée, les chefs des partis gouvernementaux,
sous la pression des militaires, ont décidé de reporter à
l'automne le débat parlementaire sur les réformes
constitutionnelles timides y compris l'abolition de la peine
capitale. Ils ne se sont pas encore engagés à la
reconnaissance des droits fondamentaux du peuple kurde et
des autres minorités ethniques et religieuses du pays.

o Ce sont les mêmes militaires qui empêchent toute solution
pacifique aux questions chypriote et égéenne, et c'est
l'interlocuteur principal de M. Michel, le ministre turc des
affaires étrangères Ismail Cem qui défend ardemment la
position belliqueuse des militaires sur le plan international.

o Il y a deux semaines, le troisième parti politique du
pays, le parti de la Vertu (FP) a été interdit par la Cour
Constitutionnelle. Un autre parti populaire qui n'est pas
toléré par les militaires, le HADEP, est menacé de même
façon d'une interdiction définitive.

o Le 26 juin, la grève de la faim des prisonniers politiques
qui protestent contre le régime carcéral a fait le 56e mort
depuis l'assaut contre les prisons en décembre 2000.

o Les articles répressifs de la législation, notamment du
Code pénal et de la Loi anti-terreur, restent toujours en
vigueur et continuent ainsi de menacer tous les opposants.
D'ailleurs, le parlement turc a adopté le 7 juin une
nouvelle loi pour "sanctionner les délits sur l'Internet".

o Le 18 juin dernier, la Cour de cassation a ordonné à la
Cour de la sûreté de l'Etat de condamner quinze
intellectuels distingués à des peines de prison pour avoir
édité conjointement une brochure en défense de la liberté d'expression.

o Le 28 juin dernier, Fikret Baskaya, éditorialiste et
universitaire condamné à une peine d'un an et quatre mois de
prison a été incarcéré malgré la protestation des
organisations des droits de l'homme.

o L'ancienne députée kurde Leyla Zana et ses trois collègues
sont toujours privés de leur liberté en raison d'avoir
prononcé publiquement leur origine kurde.

o Les opérations militaires contre les opposants kurdes
s'intensifient ces derniers jours dans le Kurdistan malgré
les appels pacifiques du PKK et menacent la paix précaire.