Un ministre «impuni»? (sur l'occupation du cabinet Vande Lanotte)[picture] by Le Soir Martine VandeMeuleBroeck Saturday April 21, 2001 at 07:53 PM |
Article du Soir (21 avril 2001) sur l'occupation du cabinet Vande Lanotte poar le Collectif contre les expulsions
(Photo: Roger Milutin-copyright)
Asile:
Le cabinet de Vande Lanotte occupé par le Collectif contre les expulsions
Un ministre «impuni»?
La politique d'expulsion reste un sujet de mobilisation. Surtout quand elle rappelle la mort de Sémira Adamu.
MARTINE VANDEMEULEBROUCKE
Le 22 septembre 1998, date de la mort de Sémira Adamu, Johan Vande Lanotte n'était plus ministre de l'Intérieur. Mais il est considéré comme celui qui a rétabli la technique du coussin utilisée pour « calmer » les demandeurs
d'asile lors de leur expulsion. Les membres du Collectif contre les expulsions ne l'ont pas oublié.
Quelques jours avant le passage devant la chambre du conseil des trois gendarmes inculpés par le Parquet, le collectif a voulu protester contre l'impunité dont profitent, selon lui, d'autres acteurs importants de ce
drame : Johan Vande Lanotte (actuel ministre de l'Intégration sociale), Louis Tobback (ex-ministre de l'Intérieur) et le pilote de l'avion où le drame s'est produit et qui a choisi de fermer les yeux.
Dès 8 h 30, vendredi, une vingtaine de membres du collectif ont envahi le cabinet de Vande Lanotte et déployé une banderole aux fenêtres. Ils voulaient protester contre l'impunité des acteurs politiques dans la mort de
Sémira mais aussi contre la politique d'expulsion en général.
Pourquoi le Parquet a-t-il décidé de ne pas citer à comparaître le 24 avril les ministres responsables ? dit Serge Thiry, porte-parole du collectif.
C'est la question que nous avons posée au procureur du Roi Benoît Dejemeppe.
Thiry rappelle que la justice n'épargne pas ceux qui ont participé à des actions contre les centres fermés au lendemain de la mort de Sémira Adamu :
18 membres du collectif sont poursuivis sous 22 chefs d'inculpation... Pour rappel, Johan Vande Lanotte a été auditionné comme témoin. Le Parquet n'a retenu aucune charge contre lui et a voulu le renvoyer devant la chambre du conseil pour qu'il soit ainsi « blanchi ». Le Parquet général s'y est opposé.
Vers 11 heures, Benoît Dejemeppe est arrivé sur place et a négocié avec les manifestants leur retrait du ministère et la durée de la détention administrative suite à cette occupation. Tous ont été libérés en début de soirée;
Le Soir du samedi 21 avril 2001
© Rossel et Cie SA, Le Soir en ligne, Bruxelles, 2001