arch/ive/ief (2000 - 2005)

20-04-01 8h00 Occupation du Cabinet du Ministre Vande Lanotte
by CCLE Friday April 20, 2001 at 07:47 AM
ccle@altern.org 02/644.17.11 rue Van Elewijk 35, 1050 Bruxelles

Le 22 septembre 1998, Semira est assassinée par les gendarmes chargés de son expulsion. Etouffée par le coussin qu'ils lui maintiennent sur la figure pendant plus de 15 minutes. Deux ans et demi plus tard, l'instruction est terminée et le dossier arrive devant la Chambre du Conseil, dont l'audience est fixée au mardi 24 avril.

Ce vendredi 20 avril, depuis 8h00, le Collectif contre les expulsions occupe
le cabinet du ministre Vande Lanotte.(Rue Royale 180
B-1000 Bruxelles)

Le 22 septembre 1998, Semira est assassinée par les gendarmes chargés de son
expulsion. Etouffée par le coussin qu'ils lui maintiennent sur la figure
pendant plus de 15 minutes.

Deux ans et demi plus tard, l'instruction est terminée et le dossier arrive
devant la Chambre du Conseil, dont l'audience est fixée au mardi 24 avril.

Johan Vande Lanotte est responsable du rétablissement de la technique du
coussin dans la pratique des expulsions, passant outre les avertissements
quant au danger qu'il faisait courir aux expulsés.

Louis Tobback était ministre de l'intérieur quand Semira a été tuée. Il
avait fait pression sur la Sabena et les gendarmes pour qu'elle soit
expulsée à tout prix. Il s'était déclaré responsable des faits.

La Sabena et l'Association Belge des Pilotes avaient été avertis du danger
qui pesait sur Semira. Le pilote de l'avion, seul maître à bord, a pourtant
choisi de fermer les yeux.

Le parquet général a pourtant décidé de ne pas citer à comparaître, le 24
avril, ces trois acteurs incontournables dans la mort de Semira. Pourquoi ?
C'est la question que nous avons posé, dans un courrier faxé ce matin, au
procureur du roi Benoît Dejemeppe.

Doit-on encore s'étonner de cette pratique d'impunité à l'égard de ceux qui
commettent les crimes au nom de la légalité, de l'Etat de Droit ?
Peut-on attendre de l'Etat qu'il poursuive ceux qui incarnent la politique d
'immigration dont le gouvernement est si fier ?
Peut-on croire le discours sur l'humanisation de pratiques d'expulsions ?

Dans un soucis de consensus, on peut toujours trouver de quoi se féliciter.
Mais affronter la réalité en face oblige à se révolter. Que chacun se
rappelle les promesses de septembre 98 et retrace le chemin accompli depuis
lors. Qu'avons nous obtenus ?

· La régularisation a servi avant tout de grande opération de recensement
des sans papiers pour l'Office des Etrangers, devenant par la suite un
calvaire pour les principaux concernés. Issue de marchandages politiques,
nous avons perdu sur l'essentiel : légitimer la présence des étrangers sur
notre territoire et faire reconnaître le droit à l'immigration.

· La politique d'asile, intégrée à la politique d'immigration, est
complètement orientée vers une meilleure gestion rapide et efficace des
expulsions. Cela se traduit par la transformation des centres d'accueils en
zones d'attente en vue d'une expulsion. Ajoutons à cela la construction d'un
centre fermé 127 ter.

· Il y a deux ans, la simple évocation de charters ou rapatriements
collectifs était tabou. Le charter des tziganes avait suscité un tollé.
Aujourd'hui, ils sont partie intégrante de cette gestion efficace de l'
immigration. Il importe peu qu'ils soient conformes à la légalité puisqu'ils
répondent à l'intérêt supérieur de l'Etat.

L'Europe Forteresse a tué plus de deux mille personnes dans leur tentative
de rejoindre le continent. Son territoire est parsemé d'une multitude de ces
centres fermés qui sont autant de zones de non-droit. La ségrégation sociale
et l'exploitation des travailleurs immigrés et sans papiers y est organisée
juridiquement par les Etats qui instituent de la sorte un régime d'apartheid
européen.

Nous en appelons à la responsabilité de chacun d'entre nous. Il nous
appartient de prendre part pleinement à l'exigence première de justice et de
liberté et d'empêcher que la barbarie s'installe au nom d'un prétendu bien
collectif. Il y a des pratiques et des lois illégitimes auxquelles il faut
désobéir.

Arrêt des Expulsions
Suppression des centres fermés
Régularisation collective de tous les sans papiers
Libertés de circulation et d'installation