arch/ive/ief (2000 - 2005)

Opérations Free Zone : Droit aux transports ici et maintenant !
by C.S.T. Bruxelles Thursday April 05, 2001 at 01:52 PM
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La huitième Free Zone organisée à l'initiative du CST-Bruxelles s'est déroulée hier mardi.

Une trentaine d'usagers de la STIB, vêtus de combinaisons blanches, ont sillonné les lignes de métro et de pré-métro du réseau bruxellois au gré des déplacements des patrouilles de contrôle de la STIB, assurant à la fois une information des voyageurs sur le projet de l'accès gratuit aux transports et sur la localisation des contrôles en cours.

L'opération s'est déployée entre 16h et 18h, dans une atmosphère aussi bonne enfant que vigilante. Elle a connu un pic d'efficacité autour des stations de pré-métro Nord et Bourse, évitant à des dizaines d'usagers sans ticket de recevoir un P.V. et d'être sanctionnés pour une utilisation légitime des transports en commun. A voir la manière dont certains trams se vidaient peu après nos annonces, les passagers y étaient particulièrement réceptifs.

Les opérations Free Zone s'inscrivent dans un ensemble d'initiatives destinées à mettre en débat et à traduire en actes la construction de services publics de transport, accessibles à tous et extérieurs aux jeux de la concurrence. Ces opérations accompagnent entre autres l'emploi de la carte de droit aux transports, document édité par les CST et utilisé ouvertement en lieu et place ou en complément d'un titre de transport officiel, comme interface de discussion avec le personnel et les instances des compagnies de transport.

Pour la petite histoire, les Free Zones sont les seuls moments où les usagers réunis au sein des CST paient leur accès aux véhicules de la STIB. Notre visibilité pendant les Free Zones (tuniques blanches) aurait tôt fait de nous valoir un P.V. par opération, sans justification par ailleurs. Pour tous nos autres déplacements, nous nous servons bien sûr de la carte…

Rappelons que notre démarche vise à appuyer trois points intimement liés :

- la mise sur pied et la promotion d'une STIB de service public ;

- l'accès gratuit aux transports en commun comme modalité la plus juste socialement, la plus avantageuse économiquement et la plus enthousiasmante symboliquement pour rendre à la STIB le rôle qui lui revient ;

Le coût financier d'un tel projet serait largement compensé par la réduction des externalités négatives dues au trafic routier (pollutions diverses, accidents, encombrements,…) et par la réduction des dépenses consacrées aux fonctions de contrôle et de suivi judiciaire au sein de la STIB. Entre autres possibilités de financement de l'accès gratuit, relevons celle d'une extension du mécanisme de prélèvement fiscal déjà en vigueur et qui alimente le budget de la STIB à 75%. Proportionnel aux revenus de chaque administré et ne s'appliquant pas aux usagers peu ou pas fiscalisés (minimexés, chômeurs, retraités à bas revenus,…), il remplacerait le système du péage commercial. Voir le texte Quelques réflexions sur l'accès gratuit aux transports publics.

- l'arrêt des poursuites judiciaires envers les « clients non servis » (sic).

Selon ses propres statistiques, la STIB a engagé en 1998 des poursuites contre 4.367 usagers, càd une moyenne de… 18 procédures judiciaires par jour ouvrable. Ce gâchis humain quotidien n'est justifié par aucun critère objectif (la répression des voyageurs coûte sensiblement plus à la STIB qu'elle ne lui rapporte), engendre frustrations et ressentiment chez ceux qu'il frappe et impose à beaucoup l'expérience édifiante de la « justice fast food » des tribunaux de police.

CST-Bruxelles, 04/04/2001

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