Le travail des enfants en Europe est bel et bien une réalité. by (posted by Arnaud) Thursday March 29, 2001 at 02:41 PM |
Loin des sweatshops du bout du monde, le travail des enfants devient de plus en plus répandu dans nos régions. Cette étude, bien qu'incomplète, rend bien compte de cette réalité. Le travail des enfants a bien plus avoir avec la situation économique des familles et l'intérêt des entreprises en matière de compétition qu'avec le pays où il se produit.
source
: http://www.chez.com/travaildesenfants/Les%20Pays.htm
1) Grande-Bretagne : Le Children Act de 1989 fut considéré comme
la réforme la plus audacieuse et la plus ambitieuse de la législation
sur le travail des enfants adoptée au cours de ce siècle
(Bradshaw, 1990). Cependant, des contraintes de plus en plus lourdes et
des disponibilités toujours plus limitées ont empeché
certaines de ces dispositions. En Grande-Bretagne, un enfant sur trois
vit maintenant dans ou à la limite de la pauvreté, comme
le révèle le Child Poverty Action Group. Il n'existe pas
de statistiques officielles sur le chômage des jeunes de moins de
16 ans. Une enquête réalisée au niveau local par le
Low Pay Unit a constaté que 40% des enfants interrogés avaient
"un métier ou une occupation exercée à des fins lucratives",
c'est-à-dire un travail autre que le baby-sitting, les courses
ou d'autres tâches comparables et qui ne sont pas couvertes par
la loi. Cette enquete a montré que plus les parents sont au chomage,
plus leurs enfants travaillent. A Londres, quatre enfants sur cinq qui
travaillent le font illégalement, soit parce qu'ils n'ont pas l'âge,
soit parce que leur travail ne convenait pas pour un enfant. Le nombre
des familles à faibles revenus ne cessant d'augmenter, de plus
de plus d'enfants vont se mettre en quête d'un travail, souvent
clandestin et illégal. Bon nombre des conseils locaux et régionaux consultés
dans l'enquête ont reconnu que le travail des enfants pose problème
mais ils n'ont pas les moyens de s'y attaquer. Parmi les cas relatés
dans l'enquête, citons les suivants : Au cours d'une inspection dans une usine de transformation
du poisson du North Tyneside, deux inspecteurs ont constaté chacun
de leur côté la présence de jeunes occupés
à décortiquer des crevettes, dont un d'un âge estimé
à 8 ou 9 ans par un des inspecteurs et à 10 ans par l'autre.
Il était à ce moment 9h45 du matin. Des recherches syndicales réalisées dans
d'autres pays, comme la Nouvelle-Zélande, ont souligné les
risques courus par les enfants qui livrent du lait, des journaux, etc.,
souvent blessés ou tués dans des accidents de la circulation. L'importation au Royaume-Uni de biens fabriqués
par des enfants est, elle aussi, passée sous les feux de l'actualité. Il existe au Royaume-Uni un problème de prostitution
enfantine. Un article récent (mais qui n'est pourtant pas le premier)
raconte l'histoire d'une jeune prostituée retrouvée morte.
Elle était un des trois à cinq mille enfants et adolescents
qui travaillent dans l'industrie du sexe en Grande-Bretagne. On peut en
trouver dans des villes comme Bradford ou Sheffield Au cours des cinq dernières années, de
plus en plus d'hommes ont commencé à s'occuper de petites
"travailleuses". Des enfants de moins de 16 ans peuvent rapporter plus
d'une centaine de livres en une nuit ... La Children's Society a vu augmenter
régulièrement le nombre d'enfants qui se prostituent. Plus
de 3.000 ont été fichés par la police entre 1989
et 1993, soit la moitié de plus que les années précédentes.
(Guardian, 1996) 2) Italie : On estime à plusieurs centaines de milliers le
nombre d'enfants qui travaillent d'une manière ou d'une autre en
Italie, principalement dans les grandes villes - Naples, Milan, Turin,
Gênes - et la province des Pouilles, la Sicile et Alazio. Beaucoup
d'enfants font l'école buissonnière pour travailler. Les
inspecteurs sont parfois confrontés à l'inutilité
de leurs interventions; les petits ateliers qu'ils font fermer vont tout
simplement rouvrir ailleurs et dans les mêmes conditions . Un autre
problème :la mafia s'intéresse maintenant à l'exploitation
des enfants. Le travail à domicile est une forme très
répandue d'exploitation des enfants et l'industrie de la chaussure
est un grand secteur de l'économie clandestine qui fonctionne avec
des milliers de petits ateliers dispersés un peu partout, ce qui
rend l'intervention des pouvoirs publics pratiquement impossible. La mafia et d'autres organisations similaires pèsent
d'un grand poids dans le travail des enfants en Italie. Dans un rapport
préparé pour Anti-Slavery International, Marina Valcarenghi
estime qu'elles sont solidement implantées sur le marché
du travail à Milan ainsi qu'en Sicile et qu'elles contrôlent
un grand nombre d'enfants. Certains parents sont même reconnaissants envers
l'employeur qui donne un travail à leur enfant, même si celui-ci
est malheureux à en mourir puisque cela un revenu supplémentaire
a la famille! En 1976, Michele Colonna, un berger italien de 14 ans
s'est suicidé. Vendu à l'âge de dix ans à un
fermier, sa vie fut pratiquement celle d'un esclave... Il s'était
enfui à plusieurs reprises, mais sont père l'avait toujours
ramené. Finalement, ils n'a plus pu le supporter et il s'est tué. Malgré l'indignation soulevée par ce cas,
l'UNICEF fait remarquer que "aujourd'hui, lorsqu'on voyage dans le sud
de l'Italie et en Sardaigne, on peut encore voir des petits bergers comme
Michele qui circulent sur les flancs des montagnes du matin au soir en
compagnie de leur troupeau." 3) Portugal : Le travail des enfants gagne du terrain au Portugal.
De plus en plus d'enfants sont employés dans des petites entreprises
qui veulent s'assurer des gains de compétitivité sur le
marché européen. Ils sont affectés à des activités
non qualifiées et payés à la pièce et, comme
pour les autres enfants du monde entier, ils n'en sortiront jamais parce
qu'ils n'ont reçu aucune instruction et qu'ils n'ont pas de qualifications. Le travail des enfants est pratiqué partout au
Portugal. Ils travaillent surtout dans la métallurgie, le commerce,
le tourisme, le textile, la construction, la poterie et l'industrie du
bois, les services domestiques et la confection sont aussi connus pour
utiliser beaucoup d'enfants. Un rapport de Suzanne Williams donne des exemples de
tâches auxquelles sont affectés des enfants dans l'industrie
portugaise de la chaussure. Elle cite un article de la revue Expresso
qui décrit la toile d'araignée du réseau de la
sous-traitance sur lequel repose l'industrie de la chaussure de ce pays.
Certains ont qualifié les conditions de travail de "moyenâgeuses":
Les chaussures fabriquées au Portugal sont surtout
vendues en Europe où elles sont distribuées par des grandes
marques... Il arrive que celui qui les fabrique ne touche pas plus d'un
demi dollar par paire, alors qu'elles sont vendues à l'étranger
à des prix pouvant atteindre 70 $. 4)Espagne : En Espagne, près de 16% de la population a moins
de 16 ans. D'après certaines sources, le pays compterait plus de
400.000 enfants jugés actifs . En usine, certains font le même
travail que les adultes pour un salaire inférieur de moitié.
Beaucoup mènent leurs études de front avec un travail non
rémunéré de cinq à six heures dans l'affaire
familiale. Ils travaillent dans des magasins, dans les bars, dans l'agriculture,
dans les marchés de rue; ils vendent, nettoient les pare-brise
des voitures arrêtées aux feux. Parce que ce sont des clandestins,
il n'ont aucune protection légale et n'ont pas conscience des risques
et des dangers qu'ils courent. Beaucoup abandonnent leurs études
en cours de route, surtout ceux qui travaillent dans l'agriculture et
le bâtiment. L'Espagne a aussi ses enfants des rues. Beaucoup travaillent
comme cireurs de chaussures ou vendeurs ambulants, ils ramassent des cartons
et ont d'autres activités marginales telles que la mendicité
et la prostitution. Dans 51% des cas étudiés par l'UGT en
1991, les enfants travaillaient pour gagner un peu d'argent pour leur
famille. Dans 14,4% des cas, les parents les avaient poussés à
travailler. La plupart avaient commencé à travailler avant
l'âge de 10 ans et un tiers entre 11 et 14 ans.