arch/ive/ief (2000 - 2005)

Cinéma capitaliste : le coup de Barr
by @den Monday March 26, 2001 at 04:19 PM
gilamaison@skynet.be

En 1995, Lars Van Triers et Thomas Vinterberg lance Dogma, un manifeste cinématographique (1) qui vise à lutter contre l'artificialité dans le cinéma. Bien sûr, c'est Hollywood qui est visé où toutes les " images et toutes les histoires se ressemblent. "

En 1995, Lars Van Triers et Thomas Vinterberg lance Dogma, un manifeste cinématographique (1) qui vise à lutter contre l'artificialité dans le cinéma. Bien sûr, c'est Hollywood qui est visé où toutes les " images et toutes les histoires se ressemblent. " (2) Déjà avant la deuxième guerre mondiale, l'écrivain américain Upton Sinclair pouvait affirmer que " Grâce au cinéma le monde s'unifie, c'est-à-dire qu'il s'américanise " Jean-Marc Barr a depuis longtemps rompu avec sa carrière de jeune premier. ( Le grand bleu.) Depuis sa rencontre avec Van Triers, il tente d'appliquer les principes de Dogma à ses films. Pas évident. Puisque cela a donné l'ennuyeux " Lovers " avec Elodie Bouchez.

Barr ne baisse pas pour autant les bras et vient de terminer un nouveau film : " Too much flesh. "

Faute d'avoir vu le film, nous lui accorderons le bénéfice du doute. Parce qu'il signale lui même que

" c'est important de prouver qu'il est possible de faire du cinéma en dehors du système, tout en gardant une cohérence économique. De prouver aux capitalistes qu'on ne fait perdre d'argent à personne en tournant les films qu'on veut et comme on aime. " (3)

:Un p'tit mail et je vous balance le texte fondateur de Dogma.
(2) et (3) : Télérama, 07/02/2001.

@den, édition du 26/03/2001, n°40, tirage: 4300 adresses électroniques.


Le manifeste d'@den.

Le 'marron', cet esclave qui à l'époque de la servitude, brisait ses chaînes pour fuir l'ordre établi, et bien, le nègre marron m'a pris à la gorge. Et ce mot que je cherchais pour dire ma révolte de l'ordre culturel et de l'ordre tout court, ce mot qui souligne à merveille ce refus qu'on voudrait balancer à la gueule de ceux qui nous macdonaldisent, qui disneyisent, qui nous transforment en clochards de la culture, je le trouvais sur cette "île inquiète"(1): le marronage ! Aujourd'hui, en Occident, la chaîne n'emprisonne plus l'esclave au pied. Les chaînes de notre servitude sont aussi posées dans notre cerveau. Combien de Français, de Belges abrutis par Jean-Pierre Foucault ? A quoi rêvent encore les hommes écrasés par la Loterie Nationale et les rubriques zodiacales de je ne sais quel canard boiteux ? Pourquoi cet océan de verroteries ??? Le marronage m'apprend à vouloir casser mes chaînes et à prendre le maquis de la contre-culture. C'est là qu'est le vrai but d'@den car marronage signifie subversion et transgression d'un ordre contraire. En conséquence, je vous invite à partir dans la montagne bouter l'incendie de notre inaliénable révolte.

Gilles Martin