Tous des fils de pub ! by @den Monday March 26, 2001 at 04:17 PM |
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Dans le livre " Un peintre parmi les gueules noires " (1), Roger Somville me semble livrer une clé essentielle pour appréhender l'histoire de l'art de notre temps. Il nous dit que " Chaque fois qu'une société a un projet à livrer, émerge un art ‘engagé.' " En effet, l'expansion du christianisme engendra l'art roman et les cathédrales.
Dans le livre " Un peintre parmi les gueules noires " (1), Roger Somville me semble livrer une clé essentielle pour appréhender l'histoire de l'art de notre temps. Il nous dit que " Chaque fois qu'une société a un projet à livrer, émerge un art ‘engagé.' " En effet, l'expansion du christianisme engendra l'art roman et les cathédrales. L'émergence du mouvement ouvrier au 19ème siècle entraîna un nombre incalculable de chefs-d'œuvre. ( De Zola à Eisenstein.) La question qu'il est légitime de se poser est donc de savoir quel est le grand projet des sociétés capitalistes actuelles ! Il tient en six lettres : vendre. Il est donc logique de trouver la plus grande créativité ‘artistique' et imaginative dans la publicité. Au moyen âge, l'art de masse était dans les églises. ( Les fresques,…)
Aujourd'hui la publicité passe à la télévision ou inonde d'images les journaux et les grandes avenues de nos villes. Elle est un puissant vecteur de l'idéologie dominante. La publicité est contagieuse : elle envahit le monde de l'art traditionnel. Regardez Warhol qui transforme une marque de boite de soupe en véritable icône. C'est le sens du pop-art qui tellement timide dans sa critique de la société de consommation devint rapidement un outil de propagande raffiné au service de la marchandise. Le règne de l'apparence et du superficiel était né. Guy Debord disait qu'il faut " combattre l'influence des méthodes de propagande du capitalisme évolué. Opposer concrètement, en toute occasion, aux reflets de mode capitaliste d'autres modes de vie désirables ; détruire par tous les moyens hyperpolitiques l'idée bourgeoise du bonheur. " (2) Il faudrait décidément interdire la publicité.
Le meilleur moyen de soutenir Aden est de vous procurer ce livre !
Cité dans le Monde du 15/03/2001
@den, édition du 26/03/2001, n°40, tirage: 4300 adresses électroniques.
Le manifeste d'@den.
Le 'marron', cet esclave qui à l'époque de la servitude, brisait ses chaînes pour fuir l'ordre établi, et bien, le nègre marron m'a pris à la gorge. Et ce mot que je cherchais pour dire ma révolte de l'ordre culturel et de l'ordre tout court, ce mot qui souligne à merveille ce refus qu'on voudrait balancer à la gueule de ceux qui nous macdonaldisent, qui disneyisent, qui nous transforment en clochards de la culture, je le trouvais sur cette "île inquiète"(1): le marronage ! Aujourd'hui, en Occident, la chaîne n'emprisonne plus l'esclave au pied. Les chaînes de notre servitude sont aussi posées dans notre cerveau. Combien de Français, de Belges abrutis par Jean-Pierre Foucault ? A quoi rêvent encore les hommes écrasés par la Loterie Nationale et les rubriques zodiacales de je ne sais quel canard boiteux ? Pourquoi cet océan de verroteries ??? Le marronage m'apprend à vouloir casser mes chaînes et à prendre le maquis de la contre-culture. C'est là qu'est le vrai but d'@den car marronage signifie subversion et transgression d'un ordre contraire. En conséquence, je vous invite à partir dans la montagne bouter l'incendie de notre inaliénable révolte.
Gilles Martin