arch/ive/ief (2000 - 2005)

Progresse un peu partout l'idée que l'acte charnel est impropre, dangereux pour la jeunesse,…La pudibonderie revient au galop. Aveu d'une société en crise ? Pourquoi a-t-il fallu attendre 2001 pour sortir de l'ombre les dessins érotiques de Picasso, nous privant ainsi d'un élément clé pour saisir l'œuvre du peintre ? "Selon certains, aborder l'œuvre de Picasso sous l'angle érotique revenait à étaler le côté sale de l'artiste. (…) On a donc occulté cet aspect de son œuvre. Or, dans un sens, l'œuvre de Picasso est tout entière érotique: la création y procède toujours, en effet, de la pulsion sexuelle." (1) Notre société de consommation a instrumentalisé le sexe. Il suffit de regarder le rôle joué par la femme dans la pub ou dans les clips vidéo. Elle devient un objet, un morceau de viande. Sa seule identité: son sexe. On s'étonne peu d'apprendre, alors, qu'une femme est violée tous les quarts d'heure en France. Le sexe n'a droit qu'à l'expression que s'il fait vendre. Une sexualité non basée sur les rapports marchands reste un îlot extraordinaire de liberté, de découverte et d'autonomie. C'est pourquoi le cul fait peur, et c'est pourquoi on veut l'écraser. Là où l'amour libre est en danger arrive le bruit des bottes qui marchent au pas.

(1) ce commentaire est extrait du communiqué de l'AFP qui annonce l'ouverture d'une exposition sur Picasso et l'érotisme à Paris.