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Pascal est libre mais les procès continuent...
by ccle Friday February 16, 2001 at 08:15 PM
ccle@altern.org

A toutes et tous, Entre 400 et 500 personnes se sont rendues au tribunal, ce vendredi 9 février, pour soutenir la libération de Pascal Marchand. C'est chose faite et vous trouverez ses remerciements ci-dessous.

A toutes et tous,

Entre 400 et 500 personnes se sont rendues au tribunal, ce vendredi 9 février, pour soutenir la libération de Pascal Marchand.

C’est chose faite et vous trouverez ses remerciements ci-dessous.

Nous avons passé cette première étape avec succès. Mais la prochaine est déjà proche : le procès de Pascal a été remis au 4 mai. Toujours ces mêmes accusations bidons derrière lesquels pointe la volonté policière de criminaliser et casser toute forme de résistance et de solidarité.

Nous n’avons pas le temps de souffler que se profile déjà un nouveau procès : celui lié à l’évasion, le 21 juillet 98, d’une vingtaine de détenus du centre de rapatriement 127 bis. L’affaire passera bientôt en chambre du conseil. Nous sommes 7 inculpés à devoir répondre des préventions de bris de clôtures et d’aide à illégaux, tentative d'incendie et de coups et blessures . Un nouveau cas de délit de solidarité.


Nous avons bien compris que dans ces affaires, nous n’étions pas seuls. Si nous exigeons l’arrêt de toutes les poursuites contre les militants anti-expulsions, nous voulons que ces procès se retournent contre les problèmes véritables, toutes ces choses inacceptables qui pourrissent nos existences et contre les logiques (et les hommes) qui les portent.

Ces procès doivent devenir ceux de l’Etat Policier, des politiques d’expulsions et de détentions, du tout répressif, de la précarité, du bannissement, du contrôle social, …. Que ces procès nous servent de tribune à l’heure où s’approche la construction d’un 127 ter. Nous vous tiendrons informés de la préparation de ces procès.

Concrètement, nous avons dans l'immédiat trois nécessités :

Si vous étiez présents à la manifestation du 3 octobre 1999, nous avons besoin de votre témoignage. Ecrivez-nous par e-mail, fax ou lettre aux coordonnées ci-dessus.
Nous souhaitons reconstituer notre carnet d’adresse pour la suite des procès. Pour participer à ce fichage volontaire, envoyez-nous vos coordonées téléphone-fax et e-mail (surtout e-mail).
Pour ceux qui l’ignoraient, la justice coûte cher et nous finances volent bas. Ces dix jours de mobilisation ont déjà fais mal du côté du portefeuille (frais de justice, téléphone, fax, photocopies, …). Le CCE est un collectif autogéré qui a besoin dans ces moments de la solidarité de chacun. Pour nous aider dans cette lutte, vous pouvez verser un petit quelque chose au numéro de compte suivant : Collectif Contre les Expulsions : 001-3248620-69
Reste enfin à poursuivre le combat hors des tribunaux. Notre détermination est intact pour revendiquer et obtenir l’arrêt des expulsions, la suppression des centres fermés, la régularisation de TOUS les sans papiers et la liberté d’installation et de circulation en Europe.

A bientôt,

Collectif Contre les Expulsions

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Victoire, je suis libre!

Vendredi 9 février, après 10 jours d'incarcération, la juge Devos vient de recevoir mon opposition.

De ce jour, je garderai en mémoire cette image d'une salle comble, des cris qui fusent de partout dans le palais de justice, devant la prison. Cris de joie et de soulagement.

Tous ces sentiments partagés tout au long de mon emprisonnement: la peur, la rage, la volonté de ne pas céder devant l'inacceptable. Résistance. Solidarité. Nous les portons en nous, symbole de notre désir de vaincre.

Aujourd'hui, plus qu'un merci, je veux être le témoin de leur impérative nécessité: seul au trou, j'aurais pu crever.

Je n'oublie pas tous ceux qui, ici et ailleurs, sont toujours emprisonnés: sans-papiers, politique....Aujourd'hui, c'est aussi l'heure des premiers bilans. Malgré le bonheur de cette liberté retrouvée, de cette solidarité, je sais que d'autres combats se préparent. Le procès du 4 mai d'abord et les autres qu'on nous promet déjà. Celui de Clabecq aussi.

La vigilance est donc de rigueur, plus que jamais car la machine répressive est en marche et c'est tout le mouvement social qui est visé.

Mon emprisonnement, c'est celui de tous. Beaucoup l'ont compris, je pense. Il a été l'amorce de quelque chose, d'une envie de se battre, de ne plus accepter toutes ces petites soumissions qui nous gâchent la vie. Faisons ensemble de cette envie une force commune qui nous permettent de résister à ce néolibéralisme triomphant qui, chaque jour, réduit un peu plus notre désir de liberté à une peau de chagrin.

Dénonçons ensemble la violence d'Etat, la répression car c'est en construisant, en nous mettant en lien, que nous pourrons résister.

Mon emprisonnement aura été le signal : nous sommes en plein dedans.

Ma libération aura été la preuve magistrale que, solidaires, nous sommes capables de leur résister. Demain, nous appartient si nous en avons le désir. A nous de nous battre. En tout les cas, moi, c'est ça que je veux. Jamais, je ne pourrais accepter de n'être qu'une pauvre victime du méchant système. Je suis un militant politique. C'est un fait et je le revendique.

A TOUS CEUX ET TOUTES CELLES QUI M'ONT SOUTENU, AIDE, DE PRES OU DE LOIN, CHACUN, CHACUNE A SA MANIERE, MERCI!

Pascal M.