arch/ive/ief (2000 - 2005)

Un an de prison pour délit de solidarité(2).
by Collectif contre les expulsions Sunday February 04, 2001 at 01:36 AM
ccle@altern.org 02/644.17.11 35, rue van Elewijck 1050 Bruxelles

Communiqué de presse du 4 février 2001.

Collectif Contre les Expulsions
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Communiqué de presse – le 4 février 2001
Un an de prison pour délit de solidarité (2)
5ème jour de grève de la faim

Incarcéré depuis la nuit du 30 janvier à la prison de Forest, Pascal Marchand, actif dans de nombreuses actions du Collectif Contre les Expulsions, maintient sa résistance passive en refusant toute forme de collaboration avec l'institution pénitentiaire et en poursuivant sa grève de la faim, dont il entame le 5ème jour.

Les trois premiers jours, Pascal Marchand n'a ni mangé ni bu, pas tant qu'il refusait de boire, sinon qu'il refusait de le demander, comme les autorités pénitentiaires le lui imposaient. Durant ces trois premiers jours, isolé au mitard, il fit aussi l'objet de nombreux passages à tabacs dont il porte encore les marques. Il se plaint de douleurs sur tout le corps et particulièrement aux côtes. Le premier jour, il lui fut en outre refusé de rencontrer son avocat. Les brutalités et le traitement vexatoire et dégradant dont il est la cible font l'objet d'une protestation officielle de ses avocats, maîtres Erkes et Beauthier, Bourgoignie et Brilmaker, auprès du ministre de la Justice.

Dans un même courrier, les avocats dénoncent l'attitude des autorités la prison de Forest visant à retarder la visite d'un médecin et ils mettent en demeure le ministre de la Justice, en tant que responsable de l'administration pénitentiaire, de rendre celle ci possible dans les plus brefs délais. Laisser une personne sans manger ni boire, soumise à de nombreux coups, durant trois jours, cela s'appelle, dans le meilleur des cas, de la non-assistance à personne en danger.

Pascal Marchand est incarcéré pour des raisons politiques, en raison de son engagement contre les expulsions et les centres fermés. Il a été condamné sur base d'un dossier monté de toutes pièces par la gendarmerie : il n'y eut ni tentative de vol, ni coups ni blessures…il n'y a là qu'affabulations.

Nous rejetons le jugement moralisateur prononcé par madame Coppieters 't Wallant et n'accepterons aucune sentence prononcée par des juges à la solde de la police unique. Citons, à titre d'information, deux extraits du jugement : « il ne faut pas confondre idéalisme et vandalisme » et « par son comportement agressif, il (Pascal Marchand) contribue à faire régner dans la ville un sentiment d'insécurité ».

Pascal Marchand et le CCLE tiennent à affirmer une fois de plus, qu'ils mènent un combat et des actions radicaux et non violents. Nous rappelons au juge, à la nouvelle gendarmerie et au monde politique que la violence est le monopole de l'Etat : prisons, expulsions, double peine, contrôles de papiers et de tickets, centres fermés, passages à tabac par les représentants de la loi, exclusions du chômage, répressions de manifestations, enquêtes pro-actives, … (doit-on rappeler que les assassins de Semira Adamu, ont reçu, les uns un congé maladie, l'autre le poste de bourgmestre). Que sont devenues les plaintes pour coups et blessures introduites par des détenus sans papiers ces deux dernières années ?

Nous soutenons notre compagnon dans sa grève de la faim et incitons une nouvelle fois à la désobéissance civile face à une violence exercée par des organismes d'Etat, qui touche tous les détenus, qu'ils fussent de droit commun, politiques ou sans papiers ; ils sont victimes des mêmes logiques de « surveillance et de punition » . Nous réaffirmons qu'aucune logique répressive ne viendra à bout de notre volonté de liberté et de justice.

Nous exigeons des autorités « compétentes » la libération de Pascal Marchand, l'abandon de tous les chefs d'inculpation et la reconnaissance du caractère politique de sa condamnation.

Collectif Contre les Expulsions