Avancées - le dernier n°: Le Syndrome des Balkans: une illusion, vraiment? by (posted by Fred) Tuesday January 30, 2001 at 05:49 PM |
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La revue mensuelle "Avancées" a cessé de paraître. Son numéro de janvier, bien que prêt, n'est pas sorti dans les librairies. C'est pourquoi Indymedia, à la demande d'"Avancées", a décidé de publier l'entièreté de ce numéro ultime sur internet. Voici, dans la rubrique internationale, un article sur le syndrome des Balkans.
International LE SYNDROME DES BALKANS : Le Dr. Marko Lalic de l'Institut d'Ecologie et de la Protection de l'Environnement craint que non seulement l'uranium appauvri ait été utilisé, mais aussi le plutonium qui par rapport à l'uranium provoque une véritable épidémie car il émet des radiations bêta et gamma qui pour l'homme sont dix fois plus dangereuses. «Le syndrome des Balkans n'existe pas». C'est en substance le seul commentaire fait par Gordon Bret, membre de la Section de Crise au sein de l'Etat-major général de l'OTAN à Bruxelles. Toutes les autres informations sont officieuses et la conclusion pour toutes est qu'il y a un «manque de preuves» sur le lien entre les munitions d'uranium appauvri que les forces de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) ont utilisées lors des bombardements de la Republika Srpska (RS) en 1994 et 1995, de la RFY de Yougoslavie quatre ans plus tard et l'apparition de maladies cancérigènes des hommes ayant séjourné sur le terrain où ces munitions ont été utilisées. La dimension de la catastrophe écologique qui après les bombardements de l' OTAN a touché la population de la Republika Srpska et du Kosovo et peut-être ailleurs serait probablement restée encore longtemps secrète si, à la fin de l'année dernière, les soldats en Italie n'avaient commencé à mourir. On a alors commencé à parler de «choses qui pour l'OTAN n'existent pas». Cependant, les sources de «Reporter» à l'Etat-major général de l'OTAN affirment que derrière le masque de l'imperturbabilité des chefs de l'Alliance règne une assez grande panique. «Il est question», affirme notre source «de choses beaucoup plus importantes que l'éventuel aveu d'une erreur». «Une éventuelle preuve de la culpabilité des membres de l'OTAN qui ont utilisé ces munitions entraînerait des conséquences inimaginables. L' Alliance serait écartelée sur le pilier de la honte et sa survie elle-même serait remise en question. L'OTAN perdrait sa crédibilité déjà écorchée et pourrait même se trouver devant les tribunaux de différents pays, voire même devant le Tribunal International pour crimes de guerre. C'est pourquoi tous se réfèrent à quelques commissions qui ont effectué des recherches sur le territoire du Kosovo». Le service de presse de l'OTAN à Bruxelles se réfère justement au travail de ces commissions et aux rapports des gouvernements des pays membres de l'OTAN. Tous sans exception indiquent que le lien entre les munitions contestées et la maladie des soldats et des civils de ces régions n'est pas prouvé. En même temps on avertit les soldats et les civils de ne pas rester à proximité des véhicules touchés par les munitions d'uranium appauvri, ce qui est en fait la preuve qu'il y a danger. Les preuves sur l'existence d'une radioactivité accrue sur le territoire de la RS résultaient jusqu'à présent des recherches superficielles et de phénomènes particuliers apparus sur les plantes et les animaux remarqués par la population locale. Il en a été question durant les réunions d'écologistes et dans de rares entrefilets parus dans les journaux, ce qui le plus souvent était ignoré ou traité de xénophobie et de fiction paranoïaque. Or, les autres pays ont publiquement fait part de leurs soupçons selon lesquels la cause de ces maladies est la radiation par l'uranium appauvri ayant servi à remplir les munitions des canons des avions de combat. Informations effrayantes : L'uranium appauvri est également cité comme étant le principal coupable du soi-disant syndrome du Golfe dont souffrent environ 25.000 soldats américains ayant participé à l'opération «Tempête du désert». Les média italiens affirment que jusqu'à présent sept tonnes d'uranium appauvri ont été jetées sur la région des Balkans, alors que les autorités yougoslaves affirment qu'en 1999 environ dix tonnes de projectiles contenant des substances radioactives ont été jetées rien qu'au Kosovo. Les avions de l'OTAN sur les positions VRS ont lancé environ 10.000 cartouches de munitions contenant de l'uranium appauvri. Pour l'instant il n'y a pas de données précises sur la nocivité des effets de ces armes en RS qui a été bombardée par l'OTAN en 1994 et 1995, car de sérieuses recherches n'ont pas été effectuées ou bien ont été empêchées. Les experts de l'Institut pour les Recherches Nucléaires «Vinca» sont venus en RS à l'automne de 1995 car la population avait remarqué d'étranges changements survenus sur les plantes et les animaux mais les résultats de leurs recherches n'ont jamais vu la lumière du jour. Le Dr. Zoran Stankovic, pathologiste belgradois connu de l'Académie Militaire de Médecine, affirme qu'il existe un lien de cause à effet entre les actions des forces de l'OTAN et le nombre très important de maladies cancérigènes de la population de Hadzica qui, de cette partie de Sarajevo s'est installée à Bratunac, et dont l'agglomération a subi les plus forts bombardements de l'OTAN. Il est effrayant de constater que dans un court délai, un sur dix des 4.000 réfugiés venus de Hadzic sont morts de leucémie et de cancer. Le Dr. Stankovic a essayé en 1997 d'entamer des recherches à long terme avec trois centres de recherches en RS (Banja Luka, Pale, Doboj) d'où les enquêtes auraient été menées. Mais l'année suivante, sous la pression des autorités de la RS et de la Serbie, il a été contraint de suspendre ses recherches. «On m'a dit que je n'étais pas désirable en RS et la présidente Biljana Plavsic m'a proclamé 'persona non grata», déclare Stankovic. En outre à Hadzic, il a déclaré que la radioactivité pourrait être notée dans les environs de Han-Pjeska, Ilijasa, Turjaka près de Gradiska, Vrbicki Potok près de Srbinja et d'autres lieux encore qui ont été bombardés. Un de nos interlocuteurs qui faisait partie de l'équipe de recherches en 1995 en RS a commenté brièvement que la radioactivité en RS «n'est probablement pas très forte mais géographiquement elle est plus répandue qu'on ne le croit». Le Dr. Marko Lalic, de l'Institut d'Ecologie et de la Protection de l'Environnement de RS dit qu'il a demandé à plusieurs reprises à ce que des recherches détaillées soient entamées dans les sites soupçonnés d'être contaminés, mais que rien n'a jamais été entrepris dans ce sens. «Outre le fait qu'elles n'ont pu être faites car nous n'avons ni appareils, ni argent, je crois que les initiatives pour des recherches de ce genre n'étaient pas autorisées», constate Lalic, ajoutant que la RS ne possède aucun matériel de détection de radioactivité. Un appareil de ce genre, «compteur», ne coûte que 30.000DM! Le président de l'Association des Serbes de Bosnie Herzégovine en RFY, Bogdan Jamedzija, apporte son témoignage à «Reporter» et a déclaré que «des personnes responsables en RS se sont opposées à la recherche de la pollution radioactive en RS». Il prétend que la population actuelle de Hadzic a des raisons d'être inquiète, car on ne sait pas si la radioactivité a cessé. Il y a pire : A la différence de ses collègues européens, le ministre de la Défense du gouvernement de la RS, Manojlo Milovanic, n'est pas tombé dans la panique de l'uranium, mais annonce des mesures de grande envergure que l'Armée de RS va entreprendre : «Nous n'entreprendrons rien. J'ai informé le président de la république de toute l'affaire. C'est un cas international, qu'ils se disputent entre eux à ce sujet». Le Dr. Lalic craint qu'en plus de l'uranium appauvri, le plutonium ait également été utilisé en RS et au Kosovo qui est une véritable épidémie par rapport à l'uranium avec lequel l'armée américaine a commencé ses expérimentations après la guerre du Golfe. «Il est plusieurs fois plus puissant que l'uranium car il émet des radiations bêta et gamma qui pour l'homme sont dix fois plus dangereuses. Mais ce n'est qu'après avoir fait des recherches que nous pourrons dire s'il y en a ou non», a déclaré lalic. D'après les données de l'Institut de la Santé, en RS les maladies malignes viennent en deuxième place sur la liste de mortalité : tumeurs malignes de la trachée, des bronches et des poumons, du foie et des voies biliaires, intestins et estomac, glandes lymphatiques, seins et prostate. Le directeur de l'Institut, le Dr. Zivana Gavric précise que le taux de mortalité en 1999 a augmenté de 26 % par rapport à 1996. Dans le Centre Clinique de Sarajevo les experts ont conclu que le nombre d'enfants atteints de cancer est dans la Fédération de BH dix fois plus grand qu'en Suède. D'après les dernières statistiques sur la santé dans la Fédération de BH, sur 2.571 cas de décès le cancer est indiqué comme cause de mort. Le chiffre est un peu plus élevé que l'année précédente, alors que le taux de mortalité sur 100.000 habitants était cette année-là de 10,40% et qu'une année auparavant il était de 6,24% pour le même nombre d'habitants. Business : L'uranium appauvri (DU = depleted uranium) représente un déchet inutile mais encore radioactif des centrales nucléaires. Le plus grand problème réside dans la manière de le stocker. On suppose qu'aux Etats-Unis il y a environ 400 tonnes de DU, alors que la Russie en possède beaucoup moins car les Russes l'enfouissent profondément sous la terre gelée de Sibérie, du côté est de l'Oural. Les déchets DU sont devenus une affaire rentable depuis le moment où quelqu'un a pensé, au milieu des années 80, que l'on pouvait l'utiliser pour remplir les munitions de grand calibre. Après que le Sénat ait proclamé ces armes conventionnelles, les Américains se sont débarrassés d'une partie de ce fardeau lors de la guerre du Golfe, puis ont continué en Bosnie et au Kosovo. Par Igor Gajic et Goran Tarlac. REPORTER, 17 janvier 2001 (traduit par Persa Aligrudic) © Tous droits réservés Le Courrier des Balkans et du Caucase Le Courrier des Balkans et du Caucase Sélection d'articles traduits en français de la presse indépendante Informez-vous :
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