arch/ive/ief (2000 - 2005)

Etat espagnol: Nouvelle loi sur les étrangers et mobilisations des sans papiers
by Fred Tuesday January 23, 2001 at 06:33 PM
fredolev@hotmail.com

De milliers d'Equatoriens, de Dominicains, de Colombiens, de Péruviens, de Marocains, de Subsahariens, de Nigerians, de Palestiniens, de Kurdes, entre autres, ont entamé une série d'actions pour exiger la régularisation de leur situation dans l'Etat espagnol.

Cette mobilisation massive des sans papiers a lieu dans le contexte de l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les étrangers. Cette loi rend possible l'expulsion dans les 48 heures (procédure urgente) ou dans les 72 heures (procédure ordinaire) des dizaines de milliers d'étrangers vivant "irrégulièrement" sur le territoire espagnol dont les dossiers ont été refusés durant la récente procédure de régularisation, entre le 31 mars et le 31 juillet 2000.
La réforme adoptée au Sénat à l'unanimité le 14 décembre par les héritiers du Franquisme - c'est-à-dire le Parti Populaire au pouvoir - interdit à tout sans papier de manifester, de s'associer, de se syndiquer ou de faire grève. Cette loi considère aussi comme une infraction grave le fait de travailler sans permis et/ou de séjourner "illégalement" sur le terroire de Mr Aznar & co.

Tant les partis de l'opposition que les organisations sociales rejettent cette réforme.

Face à cette offensive du gouvernement de droite (extrême), des milliers de sans papiers ont décidé de se mobiliser. Ainsi, à Barcelone, dans une église, 350 migrants de divers pays font une grève de la faim; à Valence, quelques 200 sans papiers se maintiennent devant les portes d'une cathédrale; à Murcia, des milliers d'Equatoriens ont marché à travers la localité; à Madrid, une centaine de Marocains ont manifesté également.

Selon des chiffres d'ONG, le nombres de sans papiers dans l'Etat espagnol est estimé à 300.000. Les "clandestins" équatoriens représentent le groupe le plus nombreux dans les mobilisations. Des régions agricoles entières dépendent de cette main-d'oeuvre corvéable à merci. Mais plutôt que de régulariser ceux sur place, le gouvernement de Madrid négocie avec l'Equateur pour recruter un contingent de quelques 40.000 migrants temporaires.

Selon un récent sondage (à prendre avec des pincettes, évidemment), 67% des gens interrogés pensent que le gouvernement devrait régulariser les Equatoriens et 18% soutiennent leur expulsion.

Afin de procéder aux déportations, le gouvernement de droite négocie des accords de retour avec les pays d'origine des sans papiers. Car, en effet, il faut que les pays d'origine reconnaissent les déportés pour que l'Etat espagnol se débarrasse de son "surplus de misère du monde". Pour le moment, seul le Maroc a déjà signé un accord qui permet l'expulsion immédiate. Mais le gouvernement Aznar ne perd pas de temps, les tractations avec la Colombie, la Pologne, le Nigeria,... avancent.

Rappellons, pour finir, que cela fait pratiquemment un an qu'eurent lieu les émeutes racistes d'El Ejido (pour plus d'infos, voir l'adresse ci-dessous). Aujourd'hui, rien n'a vraiment changé. Dans toute l'Europe, l'esclavage continue à se développer.