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Expulsion du squat des Drapiers - Photo
by Fred Saturday January 20, 2001 at 02:13 PM
fredolev@hotmail.com

Ce mercredi 17 janvier, la police est venue expulser les occupants du 12, rue des drapiers à Ixelles. Voici une photo tirée de la vidéo témoignant de cette expulsion

Expulsion du squat d...
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Lundi 15 janvier 2001:
Malgré un refus des autorités bruxelloises de délivrer un permis d'urbanisme pour son méga projet de centre commercial dans l'îlot d'habitation situé rue des Drapiers, rue de Stassart, rue des Chevaliers, avenue de la Toison d'Or à Ixelles, la multinationale Héron City Toison d'Or multiplie les procédures d'expulsion contre les habitants et envoie aujourd'hui, 15 janvier 2001, une société privée pour murer les immeubles inoccupés rue des Chevaliers.

La multinationale Héron City est occupée à couvrir l'Europe de centres commerciaux basés sur le concept du « leisure shopping » (faire des courses en s'amusant). A Stockholm, Barcelone, Madrid, Lisbonne, Lille, Bruxelles,…elle se prépare à raser des quartiers entiers pour installer des temples à la surconsommation.

Dans sa publicité (http://w.w.w..heroncity.com/heron/) Héron étale avec complaisance ses projets commerciaux mégalomanes et hideux aux couleurs de Disney. A Lille (Villeneuve d'Ascq) un site de 6,8 hectares doit s'ouvrir en 2001, à Lisbonne, ce sont 40.000 m2 qui sont condamnés à Santa Cruz. A Barcelone, l'ouverture est également programmée pour 2001.

A Bruxelles, dans le quartier commercial de la Toison d'Or (Ixelles) Héron City projette d'installer un méga complexe (100% commercial) de 38.000 m2 établi sur 7 niveaux avec 15 salles de cinéma, des piscines, salles de fitness, fast-food, show-room Mercedes…. L'îlot d'habitation a été complètement vidé de ses habitants et des petits commerces qui s‘y trouvaient.

Pour rappel, Heron City a vu récemment son projet de "complexe Disneyland" essuyer une série de revers auxquels elle ne s'attendait pas (chorus d'oppositions en commission de concertation, inadaptation du projet aux plans d'affectation du sol, changement de majorité communale,…). Face à la résistance conjointe des habitants, des commerçants et des associations de défense du patrimoine, elle opte maintenant pour une tactique détournée et souterraine : le harcèlement continu des occupants pour forcer leur départ et pouvoir présenter sa recherche de profit sous les traits d'une réhabilitation d'immeubles inoccupés.

Le Juge de Paix a été saisi pour ordonner les expulsions en plein milieu de l'hiver. Mais une série d'habitants ont refusé de se plier à la politique du rouleau compresseur de la multinationale et ont décidé d'occuper les lieux.

Plusieurs procédures judiciaires sont en cours contre eux. Ils viennent de remporter une première victoire puisqu'un juge des référés de Bruxelles a interdit provisoirement leur expulsion.

Deux affaires viennent en appel le 17 janvier 2001 devant la 16ème chambre du Tribunal de Première Instance de Bruxelles à 8H45.

Mercredi 17 janvier:
Ce mercredi matin risquait d'être décisif pour le n°12 de la rue des Drapiers à Ixelles : l'avocat du spéculateur immobilier Heron City pouvait en effet faire appliquer l'expulsion de ses occupants à partir de 10h. Et c'est ce qu'il fit.
Mais au même moment ou presque le sort du bâtiment menacé était examiné d'extrême urgence au Palais de Justice dans le cadre d'un recours en référé.

L'expulsion eut donc bien lieu. Mais, alors que les déménageurs s'affairaient à sortir les objets personnels et les meubles des occupants du 12 rue des drapiers, les avocats de ces derniers sont arrivés pour informer la police, les déménageurs, le réprésentant d'Héron City, le huissier et leurs clients que l'expulsion ne pouvait finalement plus avoir lieu. Elle est en fait supendue en attente de l'Ordonnance du juge des référés de Bruxelles.