arch/ive/ief (2000 - 2005)

Opération Rois Mages
by RTBF Thursday January 04, 2001 at 08:16 PM
jesus.cric@swing.be

Du temps! Il faut du temps. Du temps à consacrer aux demandeurs d'asile et aux réfugiés. Du temps pour réexaminer la politique d'asile et d'accueil de la Belgique. C'est ce que demande le colllectif qui avait mené l'opération "petits Jésus" la semaine de Noël. Et qui lance, ce 4 janvier, l'opération "rois mages".

Après avoir mené leur opération "petits Jésus", les membres du collectif ont pris contact avec les organisations non gouvernementales qui s'occupent de l'accueil des réfugiés et demandeurs d'asile. De ces échanges, il ressort essentiellement que ce que demandent en priorité ces organisations, c'est du temps. Que le gouvernement donne du temps aux réfugiés pour régulariser leur situation.

Que les citoyens belges, par exemple, donnent de leur temps pour s'occuper des réfugiés et demandeurs d'asile affluant en Belgique. Le collectif lance donc l'opération "rois mages" qui consiste à ditribuer des "chèques-temps" qui seront disponible sur leur site internet (voir en bas de page) ou dans les Magasins du Monde Oxfam. Ces chèques seront alors répartis, selon leur origine, dans les régions de Belgique où sont implantés les centres d'accueil. Ceux qui les auront remplis seront alors appelés à passer autant d'heures qu'ils l'ont proposé sur leur chèque soit dans les centres, soit à recevoir des réfugiés chez eux, soit à les aider à accomplir les formalités auxquelles ils sont soumis, soit à aider une organisation non gouvernementale, soit encore à distraire ceux qui ont tout laissé derrière eux.

Le collectif adresse également une "interpellation politique" au gouvernement belge. Il y refuse, la mise en concurrence des demandeurs d'asile et des SDF, des centres d'accueil de ces derniers ayant été mis en catastrophe à la disposition des premiers.

"Toute personne qui se trouve sur le territoire belge", rappelle-t-il, "a droit à une aide sociale. La question n'est pas de devenir le " CPAS de Schengen " mais bien de définir ce que l'on entend par "solidarité ". En effet, la politique initiée par le gouvernement va vers une fermeture de plus en plus grande avec des opérations cosmétiques ponctuelles afin que la population belge garde une bonne image d'elle-même.

Notre interpellation se situe donc à deux niveaux :

Aujourd'hui, nous nous demandons, comme une grande partie de nos concitoyens, pourquoi en termes de décisions par rapport aux demandeurs d'asile et d'informations vis-à-vis des acteurs de terrain (Croix Rouge, MSF, CIRé…) et de la population belge, tout semble géré " à la petite semaine " alors que nous attendons de nos gouvernants une communication claire et sans équivoque.

La question de l'accueil des demandeurs d'asile doit être replacée dans le contexte de la globalisation. La migration (pour des raisons économiques et/ou politiques) participe d'une logique d'augmentation des flux transfrontaliers dans tous les domaines : finances, commerce, idées, produits culturels… Et la venue de ces "indésirables " fait partie d'une logique socio-économique dont nous retirons, en Europe, certains bénéfices, notamment en tant que consommateurs. Il est donc grand temps de sortir de l'hypocrisie en reconsidérant la question de la politique d'immigration stoppée depuis 1974. Nous interpellons donc le gouvernement pour qu'il mette en place un large débat associant les ONG, la société civile et la population pour définir ensemble quelle politique migratoire nous souhaitons pour notre pays."