arch/ive/ief (2000 - 2005)

Bush, président des entreprises pétrolières et des transnationales (fr/esp)
by Fred Wednesday January 03, 2001 at 12:02 PM
fredolev@hotmail.com

Article du quotidien mexicain La Jornada analysant le cabinet du nouveau président américain. J'ai traduit cet article et la version espagnole se trouve à la suite de la traduction française.

En Français:

Dimanche 22 décembre 2000

Ils furent son appui financier dans la campagne

Bush sera le président des entreprises pétrolières et des transnationales

Jim Cason & David Brooks, correspondants, Washington, 21 décembre 2000

Condoleezza Rice est le symbole parfait du nouveau cabinet du président élu George W. Bush.

Elle naquit au Brésil en 1993, et, depuis, a voyagé constamment à travers toutes les mers du monde; en novembre dernier, elle a visité le Cap, en Afrique du Sud.

C’est que Condoleeza Rice est, selon le Oil & Gas Journal, un super pétrolier à double coque de 259 mètres de long et propriété de la Chevron Oil Company, et nommé ainsi en l’honneur d’une membre du Conseil de direction de cette entreprise, membre qui fut désignée cette semaine comme la prochaine directrice du Conseil National de Sécurité de la Maison Blanche.

L’académiciene afroaméricaine de 46 ans est sûrement dans l’histoire la première fonctionnaire de la Maison Blanche dont un pétrolier porte le nom en son honneur. Et, ce seul fait, plus que toute autre donnée particulière, offre la meilleure clé pour comprendre les forces qui détermineront la politique extérieure du gouvernement de Bush.

Plus que tout, Bush sera le président du secteur pétrolier et des multinationales. Les principaux contribuables financiers à sa campagne furent les exécutifs des entreprises pétrolières; son vice-président est ex-président d’une des entreprises majeures de construction et d’entretien du secteur énergétique, et son candidat au poste de Secrétaire au Commerce, Don Evans, fait aussi partie du monde pétrolier du Texas.

Mais personne n’exemplifie autant la relation entre Bush et les grandes transnationales que sa principale assesseuse à la politique extérieur, Condoleezza Rice. L’ex-professeurE et administratrice de l’Université de Stanford fut aussi fonctionnaire de bas rang à la Maison Blanche durant l’administration du président George Bush (pére du président élu), et a été membre du Conseil de direction de Chevron, dans laquelle elle possède des actions pour un quart de millions de dollars.

Rice est également membre du Conseil de direction de la maison boursière Charles Schwab et se trouve dans le "Conseil International" de la puissante firme financière J.P. Morgan. Beaucoup de membres du nouveau cabinet, avec, parmi eux, des membres exécutifs de la direction de grandes entreprises – y compris Rice, Cheney, les nouveaux Secrétaires au Commerce Evans et au Trésor Paul H. O’Neill, ex-président de Alcoa Aluminium Company -, ne partagent pas une profonde foi dans une quelconque idéologie, mais ont de l’expérience dans le commerce international.

Ces relations avec l’industrie pétrolière internationale, signalent quelques analystes, pourraient mener à un changement dans la politique extérieure des Etats-Unis au Moyen-Orient, politique qui viserait moins Israël et serait plus réceptive aux préoccupations des pays pétroliers arabes. Selon d’autres [analystes], cette vision pourrait aussi impliquer un changement pour Cuba. De fait, avant d’être nommé candidat à la viceprésidence, Cheney fut promoteur de la levée de l’embargo contre Cuba, et opposant aux sanctions économiques contre d’autres pays, y compris l’Iran. Pour sa part, Evans a dit aujourd’hui que sa priorité en tant que Secrétaire au Commerce sera "la promotion de la libre entreprise, d’abord en Amérique et ensuite à l’étranger, la libre circulation du capital; la libre concurrence".

Au-delà de la promotion du libre commerce et des libres marchés, ces membres du cabinat partagent une histoire commune: plusieurs d’entre eux travaillèrent dans les gouvernements de Ronald reagan et de Bush (père) dans les années 80, quand la guerre froide définissait encore la politique extérieure étatsunienne. Le nouveau secrétaire d’Etat Colin Powell fut l’assistant principal du Secrétaire à la Défense Caspar Weinberger en 1983 et, dans cette fonction, il voyagea en Amérique centrale avec son chef et avec, à l’époque, le peu connu chef des marines Oliver North.

A cette époque, Powell était très impliqué dans les programmes d’assistance à la Contra nicaragueyenne, les investigateurs Robert Parry et Norman Solomon ont documenté le rôle que joua Powell dans les arrangements pour l’envoi de missiles à l’Iran dans ce qui devint le scandale Iran-contra.

Mais le général Powell, qui participa dans les forces armées étatsuniennes au Vietnam, défend une réduction des activités militaires des Etats-Unis dans les autres pays et le recours à la guerre seulement dans des situations comme celle de l’Irak, dans lesquelles les Etats-Unis pourraient déployer une force écrasante contre un adversaire et où il y a une "stratégie de sortie" très claire.

Mais en sélectionnant son cabinet, Bush doit aussi satisfaire l’ultra-droite de son parti qui l’a aidé à triompher, ou alors il risque une rébellion dans ses propres rangs. "Si Bush ne nomme pas plus de conservateurs à des postes dans le cabinet, son gouvernement sera gèné", déclara un fonctionnaire républicain à un quotidien ce jeudi. "Certains d’entre nous sommes en train de penser qu’il est peut-être temps d’aller en Floride pour demander un recomptage".

Apparemment, le viceprésident Cheney, qui, quand il était sénateur , vota contre une résolution législative demandant la libération de Nelson Mandela, n’est pas suffisamment à droite. Ces pressions, disent certains politologues, sont en partie la raison de la nomination de Mel Martinez au poste de Secrétaire au Logement et au Développement urbain.

Martinez, qui arriva dans ce pays en étant enfant au cours de l’opération Peter Pan, au début des années 60, fut un des principals promoteurs de la campagne pour retenir Elián Gonzalez et c’est lui qui arrangea la visite du balserito cubain à Disneyworld.

Pour renforcer l’aile conservatrice, Bush est en train de considérer la nomination de l’ultra-conservateur et ex-sénateur de l’Indiana Dan Coats comme Secrétaire à la Défense, et le gouverneur de l’Oklahoma Frank Keating, qui travailla dans le gouvernement de Reagan, comme procureur général.

Aujourd’hui, David A. Keene, directeur de l’Union Conservatrice Américaine, a averti que Bush avait besoin de nommer Keating pour assurer l’équilibre de son cabinet. Les conservateurs sont particulièrement préoccupés parce que les "pragmatiques" pro-entreprises comme le Secrétaire au Trésor O’Neill ne partagent pas le point de vue de la réduction des impôts et les positions conservatrices sur les affaires sociales.

L’épreuve pour Bush, qui arrivera probablement à la Maison Blanche comme un des présidents les plus faibles de l’histoire étatsuniennes, sera de construire un cabinet qui pourra satisfaire les divers secteurs de son parti et qui aura, à la fois, la capacité de réussir quelques chose.

 

En Español :

Viernes 22 de Diciembre de 2000

Fueron su apoyo financiero en la campaña

Bush será el presidente de petroleras y trasnacionales

Jim Cason y David Brooks, corresponsales, Washington, 21 de diciembre

Condoleezza Rice es el símbolo perfecto del nuevo gabinete del presidente electo George W. Bush. Nació en Brasil en 1993, y desde entonces ha viajado constantemente por todos los mares del mundo; en noviembre pasado visitó Cape Town, Sudáfrica.

Y es que Condoleeza Rice es, según Oil & Gas Journal, un super buque tanque petrolero de doble casco de 259 metros de largo propiedad de la Chevron Oil Company, nombrado así en honor de una integrante de la junta directiva de esta empresa, que esta semana fue designada como la próxima directora del Consejo de Seguridad Nacional de la Casa Blanca.

La académica afroamericana de 46 años de edad es seguramente la primera funcionaria de la Casa Blanca en la historia que tiene un super buque tanque nombrado en su honor y, ese solo hecho, más que cualquier otro dato particular, brinda la mejor clave para entender las fuerzas que determinarán la política exterior del gobierno de Bush.

Más que cualquier otra cosa, Bush será el presidente del gran petróleo y del empresariado trasnacional. Los principales contribuyentes financieros a su campaña fueron los ejecutivos de empresas petroleras; su vicepresidente Dick Cheney es ex presidente de una de las mayores empresas de construcción y mantenimiento del sector energético, y su candidato como secretario de Comercio, Don Evans, es otro hombre del mundo petrolero de Texas.

Pero nadie ejemplifica mejor el vínculo entre Bush y las grandes trasnacionales que su principal asesora de asuntos de política exterior, Condoleezza Rice. La ex profesora y administradora de la Universidad de Stanford también fue funcionaria de bajo rango en la Casa Blanca durante la administración del presidente George Bush (padre del presidente electo), y ha sido miembro de la junta directiva de Chevron, donde tiene acciones por un cuarto de un millón de dólares.

Asimismo, Rice es integrante de la junta directiva de la casa bursátil Charles Schwab y está en el "Consejo Internacional" de la poderosa firma financiera J.P. Morgan (donde participa junto con Claudio X. González, presidente de Kimberly Clark de México, entre otros). Muchos de los miembros del nuevo gabinete, entre ellos ejecutivos o directores de grandes empresas -incluyendo a Rice, Cheney, los nuevos secretarios de Comercio Evans y del Tesoro Paul H. O'Neill, ex presidente de Alcoa Aluminum Company-, no comparten una profunda fe en alguna ideología, pero sí amplia experiencia en el negocio internacional.

Estos vínculos con la industria petrolera internacional, señalan algunos analistas, podrían llevar a un cambio en la política exterior de Estados Unidos en Medio Oriente, que se enfocaría menos en Israel y sería más receptiva a las preocupaciones de los países petroleros árabes. Según otros, este enfoque empresarial a nivel internacional también podría implicar un cambio para Cuba. De hecho, antes de ser nombrado candidato a la vicepresidencia, Cheney fue promotor del levantamiento del embargo contra Cuba, y opositor a las sanciones económicas a otros países, incluyendo Irán. Por su lado, Evans dijo hoy que su prioridad como secretario de Comercio será "la promoción de la libre empresa, primero en América y después en el exterior, el libre flujo del capital; la competencia libre y abierta".

Más allá de la promoción del libre comercio y los libres mercados, estos miembros del gabinete comparten una historia común: varios de ellos trabajaron en los gobiernos de Ronald Reagan y Bush (padre) en los años 80, cuando la guerra fría aún definía la política exterior estadunidense. El nuevo secretario de Estado Colin Powell fue el asistente principal del secretario de Defensa Caspar Weinberger en 1983 y, en esa función viajó a Centroamérica con su jefe y el entonces desconocido mayor de los marines (después coronel) Oliver North.

En ese tiempo, Powell estaba muy involucrado en los programas de asistencia a la contra nicaragüense y los investigadores Robert Parry y Norman Solomon han documentado el papel que desempeñó Powell en los arreglos para el envío de misiles a Irán como parte de lo que se convirtió en el escándalo Irán-contra.

Pero el general Powell, quien participó en las fuerzas armadas estadunidenses en Vietnam, aboga en favor de la reducción de las actividades militares de Estados Unidos en otros países, y por recurrir a la guerra sólo en situaciones como la de Irak, en las que Estados Unidos pueda desplegar una fuerza abrumadora contra un adversario, y donde haya una "estrategia de salida" muy clara.

Pero al seleccionar su gabinete, Bush también debe satisfacer a la ultra derecha de su Partido Republicano que ayudó a llevarlo al triunfo, o arriesga una rebelión entre estas filas. "Si Bush no nombra más conservadores a puestos del gabinete, su gobierno estará en apuros", declaró un funcionario republicano a un diario este jueves. "Algunos de nosotros estamos pensando que tal vez sea hora de irnos a Florida para demandar un recuento".

Aparentemente, el vicepresidente Cheney, quien cuando era senador votó contra una resolución legislativa que pedía la liberación de Nelson Mandela, no está suficientemente a la derecha. Estas presiones, dicen algunos políticos, son en parte la razón del nombramiento de Mel Martínez como secretario de Vivienda y Desarrollo Urbano.

Martínez, quien llegó siendo niño a este país por la operación Peter Pan a principios de los 60, fue uno de los principales promotores de la campaña para retener a Elián González y quien arregló la visita del balserito cubano a Disneyworld.

Para reforzar a su ala conservadora, Bush está considerando nombrar al ultra conservador ex senador de Indiana Dan Coats como secretario de Defensa, y al gobernador de Oklahoma Frank Keating, quien trabajó en el gobierno de Reagan, como procurador general.

Este día, David A. Keene, director de la Unión Conservadora Americana, advirtió que Bush necesita nombrar a Keating para asegurar el equilibrio de su gabinete. Los conservadores están particularmente preocupados porque los "pragmáticos" pro empresariales como el secretario del Tesoro, O'Neill, no comparten un compromiso con las reducciones tributarias y posiciones conservadoras sobre asuntos sociales.

La prueba para Bush, quien probablemente llegará a la Casa Blanca como uno de los presidentes más débiles de la historia estadunidense, será cómo construir un gabinete que pueda complacer a estos diversos sectores de su partido y, a la vez, tenga la capacidad de lograr algo.