arch/ive/ief (2000 - 2005)

BLOQUONS LE SOMMET DE NICE !
by Fédération Anarchiste Wednesday December 06, 2000 at 08:45 PM
relations-exterieures@federation-anarchiste.org

Les libertaires sont à Nice pour bloquer le sommet de l'UE !


BLOQUONS LE SOMMET DE NICE

LES 7 ET 8 DECEMBRE 2000

Aujourd'hui, quelque trois cents personnes possèdent, à elles seules,
plus que les revenus de la moitié de la population mondiale.

Économiquement, trois cents privilégiés pèsent plus lourds que plus de
trois milliards d'individus ! Derrière ces "rois de la finance",
quelques dizaines de milliers de deuxièmes couteaux de la course au
fric ont des revenus mensuels tels, que pour eux, le montant d'un
minimex ou d'un RMI s'apparente à un peu moins qu'une cacahuète. Tout
en bas de l'échelle sociale, plusieurs milliards de femmes et d'hommes
ne disposent, pour survivre, que de moins d'un dollar par jour !

L'enrichissement prodigieux d'une frange toujours plus étroite de la
population s'est bien évidemment fait au détriment de la quasi
totalité des habitants de la Terre et, l'on a pu voir au cours des
dernières décennies, combien était lourd le tribut à payer.

Cette course au profit maximum et immédiat (le fameux return de 15 %
par an) a provoqué des effets catastrophiques dont nous sommes les
témoins...

- Pillage et marchandisation de la vie et des matières premières de
la planète sans considération pour les générations futures (air, eau,
énergie, ogm, vaches folles...), explosion de toutes les formes de
pollution (urbaines, marées noire ou chimique...).

- Liquidation des avancées arrachées par les luttes sociales des
générations précédentes en matière de conditions de travail :
limitation des droits de grève et d'organisation syndicale, baisse
généralisée des salaires, précarité pour ceux qui ne vivent que de
leur travail, augmentation spectaculaire de la pauvreté,
généralisation dans les pays industrialisés des "revenus de survie"
(RMI, minimex...), émergence d'une véritable couche sociale de "sans"
: sans-travail, sans-logement, sans-ressource, sans-papiers...

- Privatisation et organisation d'un système à deux vitesses
(l'apartheid social) pour les services à la collectivité soumis aux
lois du marché : la santé (indigence des salaires des personnels et
des infrastructures publics, diminution sensible de l'espérance de vie
dans les pays les plus pauvres...), les retraites (suppression
progressive de la solidarité par répartition, création de fonds de
pension liés à la rentabilité des entreprises), les transports,
l'éducation, la culture...

- Renforcement des politiques étatiques de contrôle social sur les
classes dangereuses (justice expéditive, criminalisation des
oppositions, fichage, écoutes, vidéo-surveillance...) et du règlement
auroritaire des conflits internationaux par des guerres localisées
menées sous la coupe de la dernière super-puissance, les USA.

Cette mise en coupe réglée de la planète et de ses habitants n'aurait
pu être menée à bien, à une telle échelle, sans la mise en place d'un
double dispositif complexe :

- la création, à moyen terme, de nouveaux blocs étatiques
continentaux (ALENA, Union Européenne...) ;

- la gestion du processus, au quotidien, par des organisations
technocratiques internationales (FMI, Banque Mondiale, OMC...).

Au niveau médiatique, cette nouvelle course sauvage au maximum de
profit immédiat a été nommée "mondialisation".

Mais, sous ce masque new-look se cache en fait la réalité d'un système
économique bien plus ancien : le capitalisme !

C'est dans ce contexte que le Conseil des chefs d'État de l'Union
Européenne doit entériner la signature d'une "Charte européenne des
droits sociaux fondamentaux".

"Charte de la régression sociale" aurait sans doute été un titre plus
approprié...

Face à cela, certains syndicalistes (CES) et/ou militants
anti-mondialisation, nostalgiques des mirages d'un État-providence,
sont à Nice, pour quémander du super-État européen qu'il distribue
quelques miettes supplémentaires ou pour solliciter, dans l'ordre et
en délégation, du cannibalisme capitaliste qu'il limite ses appétits
planétaires.

Pour leur part, les libertaires sont à Nice, mais pas pour demander de
nouvelles réformes qui n'auraient, comme seule ambition, que de mettre
un peu de rose ou de vert dans les choix de la "World Compagny"
capitaliste.

Les libertaires sont à Nice pour s'opposer radicalement à son
existence même.

Les libertaires sont à Nice, non pour obtenir quelques virgules de
plus ou de moins dans cette nouvelle charte européenne anti-sociale,
mais pour la refuser purement et simplement, en s'opposant, par
l'action directe non-violente, à la tenue même de cette réunion.

Les libertaires sont à Nice parce qu'ils/ elles veulent construire un
monde basé sur l'égalité économique et sociale, sur la solidarité, la
fraternité et l'internationalisme.

Bloquons le Sommet européen le 7 décembre à l'aube !

Fédération Anarchiste

relations-exterieures@federation-anarchiste.org