arch/ive/ief (2000 - 2005)

EXPULSES À PETIT FEU (2)
by Pascal Hasselle Tuesday December 05, 2000 at 11:13 AM

Samedi 28 novembre 2000, l'église du Béguinage brûle et les 28 sans-papiers qui l'occupent depuis alors 25 mois se retrouvent à la rue. Plein de grands sentiments électoralistes et en recherche manifeste de "bonne presse", Yvan Mayeur, Président du Centre Public d'Aide Sociale de Bruxelles-ville, promet à 20 d'entre eux un toît (2 nuits à l'hospice Pacheco) et une aide pour se reloger.

Samedi 28 novembre 2000,
l'église du Béguinage brûle et les 28 sans-papiers qui l'occupent depuis alors 25 mois se retrouvent à la rue. Plein de grands sentiments électoralistes et en recherche manifeste de "bonne presse", Yvan Mayeur, Président du Centre Public d'Aide Sociale de Bruxelles-ville, promet à 20 d'entre eux un toît (2 nuits à l'hospice Pacheco) et une aide pour se reloger.

Le lendemain Dimanche, rien ne se passe.

Le lundi 27, il est temps pour l'édile de mettre ses voeux en pratique. Il propose donc des "solutions" qui n'en sont pas: un hébergement provisoire pour 6 d'entre eux via l'asbl CIRE, et pour 5 personnes via l'OCIV... En comptant les 8 réfugiés dont on n'a plus de nouvelles depuis l'incendie, il reste donc 7 occupants de l'église "qui n'ont qu'à se débrouiller".
Solidaire, le groupe refuse cette séparation.

Une autre proposition? L'asile de nuit pour SDF du métro Yser... Horaires impossibles, proximité d'une antenne de police, lieu glauque et trois nuits maximum! Donc nouveau refus.
Et donc, dans l'esprit ouvert empreint d'humanisme du même Mayeur, il ne reste qu'une chose à faire: "HORS DE CHEZ MOI!", mais en continuant à affirmer à tous les journalistes qui veulent l'entendre, à ceux qui ne sont pas journalistes, il n'adresse même pas la parole - ils ne façonnent pas son image, eux, qu'il faut "accorder une aide aux sans-papiers", que "la campagne de régularisation doit s'accélerer" etc.
Au contraire, il a même fait ejecter les témoins potentiels du lieu des négociations et fait occulter les fenêtres.
Nous avons heureusement pu assister à ces événements en escaladant la façade et donc témoigner d'autre chose que la presse conssenssuelle a consciencieusement répété.

Une solution intelligente aurait pourtant pu être d'offrir à ces "sans-papiers ni abris" une des nombreuses (15?) maisons vides du CPAS. Mais à cette proposition il n'aura offert pour réponse que "ce n'est pas un débat politique ici, sortez!". Eclairant et...Ecoeurant.

Yvan Mayeur a donc premièrement fait appel aux gros bras infirmiers locaux qui se sont fait une joie de malmener ces gens en détresse, puis ce fut au tour de POLBRU d'intervenir et d'arrêter les 18 "clandestins" alors présents...

Résultat? 18 personnes qui ont passé la nuit au cachot sans manger, en plein ramadan pour la plupart, plus un ordre de quitter le territoire offert à un rwandais, une expulsion programmée pour un Rom roumain (cynisme, c'est lui qui avait averti les pompiers...) et 2 plaintes d'Yvan Mayeur pour "incitation à l'émeute" (il avait, peur que les vieux de l'hospice se révoltent?!!).

La prison et l'expulsion... L'humanisme et les valeurs socialistes de Monsieur Mayeur se traduisent par la criminalisation des victimes. Grâce à la pression mise sur ce "citoyen exemplaire" par ceux qu'il a qualifié de terroriste (la vingtaine d'êtres humains présents à l'extérieur de l'hospice en soutien à la vingtaine d'êtres humains soumis à la pression de l'intérieur) et à l'intercession de la police de Bruxelles, il a heureusement fait machine arrière.

Une fois sortis, les occupants du Béguinage ont obtenu, malgré le lobbying intensif d'Yvan-Le-Terrible pour empêcher toute aide à ces gens, de passer 2 nuits dans une auberge de jeunesse aux frais d'Ecolo, puis d'occuper un local de la VUB durant 2 semaines. Et ensuite? Rien n'est fini, tout va continuer...

http://www.zootechnie.com/sans-papiers