arch/ive/ief (2000 - 2005)

Congrès de la résistance à Wien, les 10,11 et 12 Novembre : avec Pïerre Bourdieu
by Raisons d'agir Saturday October 28, 2000 at 07:44 PM

En préparation de la Charte 2000 (Appel pour des Etats Généraux du Mouvement Social Européen qui auront lieu à athènes le 1er mai 2000) Pierre Bourdieu et le réseau raisons d'agir tiennent un congrès à Wien (Autriche) à l'invitation des mouvements citoyens

OPPOSITION!


Le congrès de la résistance

Vienne, 10-12 novembre 2000


Künstlerhaus

Kunsthalle

Secession

Depot


Raisons d’agir


à l’invitation de


Demokratischen Offensive


et


Republikanischer Klub

Ordinariat für Kunst und Wissenstransfer an der

Universität für angewandte Kunst in Wien

Dr. Karl-Renner-Institut

Grüne Bildungswerkstatt

ÖGB-Bildungsreferat

Fraktion Socialistischer Gewerkschafter in der

Gewerkshaft der Privatangestellten

Fraktion Socialistischer Gewerkschafter in der

Gewerkshaft der Eisenbahner

SOS - Mitmensch

I. DESCRIPTIF DU PROJET

OPPOSITION!

L’essor de l’extrême droite est une révolte d’un type bizarre. De ce point de vue aussi, le " cas de l’Autriche " a une dimension européenne. Ce qui est déjà devenu une réalité bleue-noire en Autriche est une possibilité pour l’Europe : la révolte populiste de droite.


Quand les idéaux de justice vivants d’une société n’ont plus de représentation politique ; quand l’idée de modernisation se dégrade en jargon néo-libéral de la modernisation ; quand la politique s’épuise et n’est plus qu’une activité technocratique – la menace d’une " situation autrichienne " est là. Et on ne voit pas comment sortir de la crise si nous ne faisons rien. Il faut de nouveaux acteurs. En Autriche, comme chacun a pu le voir, ils se sont manifestés publiquement dans un mouvement de " protestation civile " dont le slogan est " Résistance ".


Nous n’avons pas seulement posé la question de la légitimité de ce gouvernement, mais réagi à la menace qui pèse sur les valeurs démocratiques ; en reprenant leur défense à notre compte, nous leur avons donné une nouvelle vie. L’engagement civil qui cherche à écarter les menaces pesant sur la démocratie rend déjà celle-ci " plus démocratique ".


Il y a cent ans, au point de départ de l’histoire des conquêtes du mouvement ouvrier, on trouve le rattachement indéfectible de la question démocratique et de la question sociale : nous sommes aujourd’hui dans une situation comparable. Le progrès de la liberté et la défense des acquis sociaux sont indissociables.


En ce sens, notre mouvement civique est par définition un mouvement social. Et si notre protestation est liée à la situation de notre pays, elle a cependant tout intérêt à regarder au-delà de nos frontières. Tout n’est pas transposable, c’est vrai.


Il ne s’agit pas seulement d’apprendre des autres. L’enjeu est plus grand : il s’agit de construire durablement des réseaux de travail européens (dans un premier temps) et de tisser des liens à la base. Il s’agit de résister contre le racisme et une politique d’inégalités, mais aussi de redéfinir un nouveau projet d’émancipation, une politique de justice pour notre temps. Nous sommes heureux d’accueillir à Vienne Raisons d’agir, Pierre Bourdieu et son groupe pour une rencontre de travail du mouvement de la " Charte 2000 ". Son objectif, qui est de créer un contre-pouvoir face aux attaques néo-libérales, ne peut qu’être le nôtre.


Dans cette conférence de résistance, nous voulons recevoir de nouveaux élans du monde entier, rassembler des forces pour inventer une autre politique dans notre pays et renforcer le mouvement social pour l’Europe tout entière.

II. PROGRAMME

Vendredi 10 novembre

1er jour de conférence

10h. Conférence de presse

12h. Ouverture

Brèves allocutions d’introduction :

-Gerald Krieghofer (Philosophe, Vienne)

-Franz Schultheis (Sociologue, Université de Neuchatel, Raisons d’Agir Allemagne)

13h-15h.

ATELIER I

La " question démocratique " et la " question sociale " au XXIe siècle

La droite sape la démocratie et les acquis sociaux. Elle rencontre deux types de résistance. Mais cette résistance est le plus souvent dépourvue d’unité. Les uns luttent pour la défense de la démocratie pluraliste, les autres pour le maintien des droits sociaux des sous-privilégiés. Comment associer ces deux formes d’engagement? Leur combinaison est-elle " naturelle "? En s’en prenant aux acquis sociaux, la droite populiste et néo-libérale s’attaque aussi à la possibilité même d’une défense des acquis sociaux. La réaction sociale et la restriction de la liberté vont de pair. Inversement : la défense de la liberté présuppose la lutte pour une société solidaire.

Speaker : Ferdinand Lacina (Economiste, ancien ministre des Finances)

Speaker : Pierre Contessenne (Syndicaliste, SUD-Aérien, Paris)

Co-Speaker : Gérard Mauger (Sociologue, Paris, Raisons d’Agir)

Co-Speaker : Birgit Sauer (Politologue, Vienne)

ATELIER II

Plusieurs Europes

L’union européenne est la réponse à une remise en cause, à l’échelle mondiale, du modèle politique qui s’appuie sur la nation. Elle offre ainsi une chance de moderniser les sociétés (ouest-)européennes et de les défendre. D’un autre côté, la mise en place concrète de l’union européenne aboutit dans bien des cas à une fragilisation des acquis sociaux de l’Etat-providence. L’union est légitime parce qu’elle représente une alternative au nationalisme et à la guerre -cette identité est constitutive des " valeurs de l’U.E. "- mais elle favorise par ailleurs l’essor de forces populistes et de droite. Peut-on sortir de ce dilemme qui est à la fois celui de la gauche et celui de l’Europe?

Speaker : Yves Salesse (Membre du Conseil d’Etat, Fondation Copernic, Paris)

Speaker : Raoul Jennar (Observatoire de la mondialisation)

Co-Speaker : Kurt Rothschild (Professeur émérite d’économie, Linz)

Co-Speaker : Georg Hoffmann-Ostenhof (Equipe " profil ", Politique étrangère, Vienne)

Co-Speaker : Mercedes Echerer (Membre du Parlement Européen, Grüne)

15h15-17h15

ATELIER III

Le projet d’une gauche moderne. Entre corporatisme et modernisme

Les multiples courants de la gauche sont extrêmement désunis. Si les uns voient dans un moins d’Etat un plus de liberté, les autres considèrent que la restriction des possibilités d’intervention étatique affaiblit l’Etat social et réduit les chances que les non-privilégiés ont de faire entendre leur voix. Les uns défendent les fondements du corporatisme d’après-guerre, les autres saluent son déclin comme un progrès de la liberté. " De l’autre côté ", la droite populiste tire profit du climat menaçant qu’instaure la perte des certitudes, tandis que la droite néo-libérale se présente comme le héraut de la modernisation. A partir de quels éléments construire le projet d’une gauche moderne?

Speaker : Norbert Scheed (Landessekretär der GPA-Wien)

Speaker : Claude Debons (Syndicaliste, CFDT, Paris)

Co-Speaker : Caspar Einem (Abg. Z. NR, SPÖ, ancien ministre de l’Intérieur)

Co-Speaker : Wilfried Graf (Grüne Bildungswerkstatt)

Co-Speaker : Franz-Josef Lackinger (ÖGB-Bildungsreferat)

ATELIER IV

Paix aux chaumières? Guerre aux palais?

A l’ombre des palais de verre de la New Economy, la pauvreté s’accroît. Elle crée une sous-classe d’exclus qui n’ont guère de chance d’être intégrés dans le monde du travail -et la " bonne société ". L’insécurité se développe aussi dans les couches moyennes -de moins en moins assurées de ne pas connaître des mises à l’écart au moins temporaires. Tandis que l’écart entre les plus riches et les plus pauvres ne cesse de se creuser, une grande partie des sous-privilégiés connaissent un sentiment de désespoir qui peut susciter des mouvements de révolte, mais encourage également la désintégration sociale et favorise l’essor des droites.

Speaker : Laurent Cordonnier (Economiste, université de Lille)

Co-Speaker : Martin Schenck (Conférence Autrichienne sur la Pauvreté)

Co-Speaker : Patrice Spadoni (Marches Européennes contre le chômage)

Co-Speaker : Franz Schultheis (Sociologue, Neuchâtel, Raisons d’Agir)

Co-Speaker : Sibylle Summer (Republikanischer Klub, Vienne)

17h30-19h Débat commun

20h. Présentation du film " Pas vu, pas pris " de Pierre Carles

Discussion. Modérateur : Doron Rabinovici

suivie d’une

Lecture marathon de La misère du monde, " Haider et son public ", Augustin, Uhudla et d’autres textes et documents.

Récitants : Robert Schindel, Peter Turrini, Franzobel, Robert Menasse, Doron...

Samedi 11 novembre

2e jour de conférence

10h-12h

ATELIER V

Combattre l’hégémonie ou : Avons-nous besoin d’un think-tank de gauche?

L’échec actuel d’une politique de solidarité est souvent décrit comme la conséquence d’un " état de faits " économique, de la " réalité " des sociétés complexes et des " contraintes factuelles " d’un monde globalisé. L’idée que le monde moderne est le lieu d’un combat de tous contre tous, où chacun défend ses propres avantages " régionaux " est accréditée par toutes sortes de mythes et de notions qui semblent " aller de soi ". Les avancées triomphantes des doctrines néo-libérales sont un exemple accablant de la " lutte des classes " qui est menée avec succès dans le domaine scientifique – avec des répercussions très concrètes. Dans ce cas au moins, nous avons beaucoup à apprendre de nos adversaires, notamment les moyens de nous imposer.

Speaker : Keith Dixon (Raisons d’Agir Grenoble)

Speaker : Elisabeth Nemeth (Philosophe, Université de Vienne)

Co-Speaker : Rudolf Scholten (Ancien Ministre de la Culture, Vienne)

Co-Speaker : Vincent Espagne (Observatoire de la mondialisation, Paris)

ATELIER VI

Le tournant néo-libéral et ses conséquences pour les professions culturelles (le film européen en danger, la commercialisation de la culture, la question des droits...)

Speaker : Annie Pourre (Mouvement des chômeurs, Droits Devant!!, Paris)

Co-Speaker : Wolfgang Zinggl (Kunsttheoretiker, Vienne)

Co-Speaker : Serge Halimi (Journaliste, Le Monde diplomatique, Paris)

Co-Speaker : Kathrin Pichler (Kuratorin, Vienne)

Co-Speaker : Pascale Casanova (Critique littéraire, France Culture, Paris)

Discutant : Franck Poupeau (Raison d’Agir, Paris)

ATELIER VII

Pour que les immigrés deviennent " nos compatriotes "

Le thème de " l’immigration " est le grand thème des droites et le garant de leur succès. La réponse de la gauche a pour nom " multiculturalisme " et " intégration ", mais elle n’est pas parvenue à désamorcer cette problématique explosive. A quel niveau peut-on agir sur le discours raciste? Il faut en appeler aujourd’hui à l’égalité des droits et à un nouveau concept de " citoyenneté ". Et à une politique qui ne fasse pas seulement des étrangers des " immigrés ", dont l’altérité est reconnue, mais " nos compatriotes ".

Speaker : Rainer Bauböck (expert pour les questions de migrations et d’intégration, Académie des Sciences, Vienne)

Co-Speaker : Aminata Diane 25.10.00(Coordination nationale des Sans Papiers, Paris)

Co-Speaker : Anetta Kahane (Fondation Amadeu-Antonio, Berlin)

Co-Speaker : Catherine Lévy (Sociologue, Paris)

Co-Speaker : Hakan Gürses (Philosophe, Vienne)

Co-Speaker : Max Koch (Représentant de SOS-Mitmensch, Vienne)

Discutant : Pierre Cours-Salies (Fondation Copernic, Paris)

13h-15h

ATELIER VIII

Une société civile! La carrière d’un concept

On parle beaucoup de la société civile. En Autriche, la mise en place de la " coalition avec le racisme " a donné lieu à une véritable " révolte de la société civile " ; en RFA, c’est le gouvernement lui-même qui réclame une " révolte de la société civile " contre les violences d’extrême droite. L’érosion des formations politiques traditionnelles fait de la " société civile " un concept très actuel. N’est-ce là qu’un terme à la mode? Si ce n’est pas le cas : en quoi la société civile peut-elle faire davantage que les acteurs politiques traditionnels? Quel rapport entretient-elle avec les partis -mais aussi les syndicats- et comment une politique de la " société civile " peut-elle s’articuler avec la politique " politique " de l’Etat?

Speaker : Isolde Charim (Philosophe, Vienne, Demokratische Offensive)

Co-Speaker : Yves Dezalay (Sociologue, Paris)

Co-Speaker : Oliver Marchart (Philosophe, Vienne)

Co-Speaker : Silvio Lehmann (Sociologue, Vienne, Republikanischer Club)

Discutante : Elise Allard ( Sud Etudiant, Paris)

ATELIER IX

Ce qu’est un syndicat aujourd’hui

Aujourd’hui, on est de moins en moins prêt à lutter et les organisations syndicales comptent de moins en moins d’adhérents. La " solidarité internationale " des travailleurs est en retard sur l’internationalisation du capital. Comment construire un syndicat européen et un internationalisme syndical dans le contexte conflictuel de Maastricht, de la précarisation des conditions de travail, de l’exclusion des travailleurs immigrés, de l’émergence de nouveaux types de salariés ?

Speaker : Detlev Hensche (IG-Medien, RFA)

Co-Speaker : Wilhelm Haberzettel (Secrétaire général du Syndicat des Chemins de Fer, Vienne)

Co-Speaker : Klaudia Paiha (Bundessekretärin Unabhängige GewerkschafterInnen im ÖGB)

Co-Speaker : Margareta Steinrücke (Sociologue, Brême)

Co-Speaker : Leon Crémieux (Syndicaliste, SUD Aérien, Paris)

Discutant : Alexander Neumann (Sociologue, Paris)

15h15-17h15

ATELIER X

Pour notre pays! Un patriotisme paradoxal

En Europe, le chauvinisme et le patriotisme sont à nouveau un instrument politique. En Autriche, la notion de droite de fidélité à la patrie a presque le statut de doctrine officielle. Est-il possible de concevoir un patriotisme de gauche, fondée sur la fierté d’appartenir à une communauté ouverte, qui crée des liens de solidarité entre privilégiés et sous-privilégiés? Le postulat de l’ "Offensive Démocratique " (Demokratische Offensive) - " L’Autriche, c’est nous " - fera l’objet d’une discussion.

Speaker : Robert Misik (Journaliste, Demokratische Offensive)

Co-Speaker : Gerald Raunig (IG-Kultur, Vienne)

Co-Speaker : Sebastian Reinfeldt (Chercheur en sciences politiques, Vienne)

Co-Speaker : Doron Rabinovici (Ecrivain, Demokratische Offensive)

ATELIER XI

La situation des femmes en Europe

Le combat des femmes contre l’ordre traditionnel qui les voue à la conservation de la famille a commencé en même temps que le combat pour l’égalité sociale. Le fait que les acquis du mouvement féministe soient aujourd’hui gravement remis en cause n’a rien de fortuit. Le libre jeu de forces inégales se traduit par l’oppression des plus faibles. Quelles sont les répercussions spécifiques du mainstream néo-libéral pour les femmes -condamnées à des formes de travail non payées et ou sous-payées par le fait de la dérégulation?

Speaker : Annick Coupé (Syndicaliste, G10-Solidaires, SUD-PTT, Paris)

Co-Speaker : Margareta Steinrücke (sociologue, Brême)

Co-Speaker : Johanna Dohnal (ancienne Ministre des Femmes, Vienne)

Co-Speaker : Meike Lauggas (Historienne, Vienne)

17h30-19h Débat commun

20h : Intervention de Pierre Bourdieu : " Pour une renaissance de l’Auflärung européenne "

Introduction de H. C. Ehalt

Discussion

Dimanche 12 novembre

Débat

What’s resistance?

Contestation, résistance, désobéissance civile dans les sociétés démocratiques : techniques, formes, instruments

Avec :

Pierre Bourdieu

Natascha Kandic (Human Rights Center, Belgrade)

Un membre d’OTPOR, Belgrade

Aminata Diane (Coordination Nationale des Sans-Papiers, Paris)

Anetta Kahane (Fondation Amadeu-Antonio, Berlin)

Raoul Jennar (Observatoire de la mondialisation

Annie Pourre (Mouvement des chômeurs, Droits Devant!!, Paris)

Noel Godin (Patissiers sans Frontières)

Rami Adout (Physicians for Human Rights, Jerusalem)

Germinal Pinalie (Act-up, Paris)

Moderatrice : Isolde Charim

Clôture : Présentation de la Déclaration de Vienne