Globalisation: du pain sur la planche! by Bert De Belder Monday October 23, 2000 at 11:15 AM |
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Editorial de la nouvelle brochure de la Ligue Anti-Impérialiste (LAI) sur la globalisation, avec une brève présentation du contenu de la brochure, et des informations pour la commander.
Globalisation : du pain sur la planche !
Bert De Belder
La terre est ronde, mais elle ne tourne pas rond. Une manière de résumer la globalisation très contestée. Le monde est un village. Grâce au progrès technologique, tout le monde est relié à tout le monde. La culture du monde entier se retrouve dans notre assiette, dans notre chaîne hifi et sur nos écrans de télévision. Via Internet, nous pouvons lier des amitiés en Nouvelle Zélande, en Afrique du Sud ou en Argentine. Notre ordinateur, notre motocyclette ou notre voiture sont composés de pièces produites dans trois, quatre voire dix pays différents.
Et pourtant la terre ne tourne pas rond: 500 millions de personnes mènent une vie relativement confortable, alors que 5,5 milliards de personnes vivent dans le besoin: privés d’emploi, de terre, de toit, de papiers, de droits. Les 200 milliardaires les plus riches possèdent ensemble une fortune supérieure au revenu total de 45% de la population mondiale. L’année dernière, la fortune de ces deux cents super-riches a augmenté de 200.000 francs par... seconde.
Ce fossé criminel a été creusé, maintenu et encore approfondi par les grandes multinationales, banques et sociétés boursières. Celles-ci fonctionnent selon un seul et même principe: réaliser le maximum de bénéfices. Elles bénéficient de l’aide du Fonds Monétaire International (FMI), qui impose à tous les pays du monde l’économie de marché ainsi qu’un carcan budgétaire visant à rembourser leur dette extérieure. Ainsi que de la Banque Mondiale, qui impose à tous les pays un modèle de développement capitaliste occidental. Et de l’Organisation mondiale de commerce (OMC) qui organise le commerce mondial au profit des multinationales. Et de l’Otan qui intervient militairement si les autres scénarios ne donnent pas satisfaction. Ensemble ces institutions forment une Bande des Quatre redoutable, qui fait des millions de victimes.
Le concept de globalisation est trompeur et superficiel. Il ne recouvre rien d’autre que la poursuite du développement de l’impérialisme, un processus en cours depuis plus d’un siècle. Il ‘agit d’un capitalisme qui se concentre dans des monopoles de plus en plus gigantesques, qui recherche des profits sans cesses croissants en augmentant le commerce, la production et les investissements internationaux, et qui aiguise l’exploitation des peuples du tiers monde et des travailleurs du monde entier. Un capitalisme dans lequel le rôle des marchés financiers augmente de manière exponentielle, avec de fabuleux flux de capitaux spéculatifs. Un capitalisme qui engendre de grandes multinationales qui tiennent sous leur emprise tout le marché mondial et se partagent le butin. La planète, elle aussi, est partagée en ‘sphères d’influence’ que les grandes puissances considèrent comme leur jardin. La chute du Mur a adjoint à ce jardin un vaste terrain de chasse économique. Maintenant que le contrepoids politico-militaire qu’était le bloc soviétique a disparu, l’impérialisme est plus rapace que jamais
La toute-puissante globalisation est-elle donc un phénomène naturel, irrémédiable ? Loin s’en faut. Malgré l’existence d’instruments communs tels que le FMI, la Banque mondiale et l’Otan, les pays riches ne constituent pas un bloc uni, capable de soumettre sans problème le reste du monde. Entre les multinationales règne une concurrence féroce: liquider les autres et les absorber, telle est la règle. Les grands blocs – les Etats-Unis, l’Union européenne et le Japon – soutiennent ‘leurs’ multinationales dans cette lutte à mort. Prenez par exemple la guerre commerciale qui oppose le Japon et les Etats-Unis. Entre les Etats-Unis et l’Europe, l’entente n’est pas toujours au beau fixe non plus. Washington ne se réjouit pas de l’introduction de l’Euro et, au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce, les Etats-Unis et l’Europe connaissent des différends commerciaux très aigus.
Les deux guerres mondiales s’expliquent, essentiellement, par des tentatives des puissances impérialistes d’arracher à leurs concurrents une part du gâteau. Aujourd’hui, de telles confrontations militaires semblent bien lointaines. Mais la création d’une armée européenne commence à hypothéquer la solidarité transatlantique au sein de l’Otan. Les matières à conflits ne manquent pas en ces temps de globalisation.
L’opposition vient aussi des peuples du tiers monde, des travailleurs. Les multinationales et les membres de cette bande n’agissent plus à leur guise. En décembre 1999, la mobilisation populaire massive a paralysé la conférence de l’OMC à Seatlle. En avril et en septembre 2000, de grandes manifs ont eu lieu à Washington et à Prague, où FMI et Banque mondiale tenaient leur sommet. Entre-temps, il y a eu la solidarité à l'occasion du procès du leader paysan José Bové à Millau, la manifestation contre le sommet du G8 à Okinawa, le blocage du Forum Economique mondial à Melbourne. Depuis des années, de plus en plus de gens exigent la remise la dette des pays du tiers monde et mettent les multinationales au pied du mur: Rio Tinto, Nike, Coca-Cola, TotalFina, Monsanto, H&M. Paysans indiens, ouvriers sud-coréens, peuples indigènes des Philippines, guérilla colombienne, paysans sans terre du Brésil, ouvriers européens et nord-américains du secteur automobile, tous luttent contre une globalisation qui n’est pas la leur. Effectivement, la terre est ronde.
En mouvement contre la globalisation
Nouveau dossier de Solidarité Internationale
Le fossé entre riches et pauvres ne cesse de se creuser. Cela se traduit par des récits concrets, effarants, comme l’histoire de cet ouvrier dans une maquiladora mexicaine. Ou celle de réfugiés qui se noient dans le détroit de Gibraltar.
Comment comprendre la ‘globalisation’? Quatre institutions internationales jouent un rôle de premier plan: le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque mondiale, l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et l’Otan. José Maria Sison, Michel Chossudovsky et Fidel Castro donne leur point de vue sur ces instances.
De Seattle à Prague, en passant par Millau: des dizaines de milliers de gens descendent dans la rue contre ce type de globalisation. Les campagnes internationales contre le grand capital se multiplient: la taxe Tobin, une pétition internationale contre l’Organisation Mondiale du Commerce, une campagne contre la multinationale minière Rio Tinto, un réseau international d’ouvriers de l’automobile…
Et qu’en pensent les services de sécurité? Un document révélateur.
Mais aussi… un cahier avec des propositions pour l’éducation et l’action, avec notamment les douze meilleurs sites web contre la globalisation et une carte du monde avec les points chauds de la lutte mondiale.
Vous pouvez commander ce numéro de SI en versant 100 BEF sur le compte n° 001-3178376-53 de SFDW-IS,
68, rue de la Caserne, B-1000 Bruxelles,
avec mention “ISF0010 ”.