arch/ive/ief (2000 - 2005)

Il n'est plus question du Travers dans cette histoire, le Travers, c'est terminé
by Gilles M Tuesday September 05, 2000 at 01:22 PM
gilamaison@skynet.be

Après les nouvelles de cette semaine, peut-on croire que le Travers est sauvé ? Cette semaine, @den vous propose un entretien inédit avec Jules Imberechts, patron du club de jazz, histoire de se faire une idée en toute indépendance.

L'entretien.

Après les nouvelles de cette semaine, peut-on croire que le Travers est sauvé ? Cette semaine, @den vous propose un entretien inédit avec Jules Imberechts, patron du club de jazz, histoire de se faire une idée en toute indépendance.

Jules Imberechts: "Il n'est plus question du Travers dans cette histoire, le Travers, c'est terminé."

Les nouvelles publiées dans la presse de cette semaine sont plutôt réjouissantes pour le Travers ?

Jules Imberechts: " Pas pour le club. Le club ferme, l'association est liquidée. Le 9 septembre, le Travers donnera son dernier concert et une activité permanente n'existera plus avant 2002. "

Pourquoi ?

Jules: " Parce que l'association qui reprend une partie des activités du Travers, c'est-à-dire le secrétariat social, le booking et la programmation ne trouvera pas de lieu définitif avant septembre 2002."

Il y a donc des pistes.

Jules: " Oui, la piste, c'est le Cinéma Varité, rue de Malines. En tout cas, il n'est plus question du Travers dans cette histoire, le Travers, c'est terminé.

Changer de lieu, cela veut dire changer l'optique de la programmation, le type d'activité…

Jules: " Tout à fait. En attendant on s'installe au Théâtre Marni mais on s'insère dans une programmation qui est déjà faite. Il y a déjà 200 dates prises par les activités propres du théâtre et toutes les bonnes dates sont prises. "

Ce n'est donc pas vraiment une solution qui a été proposée…

Jules: " L'intérêt, c'était d'avoir un lieu pour s'exprimer. L'intérêt de la Communauté française était de baser la nouvelle activité dans un lieu. On sera donc basé dans ce théâtre."

Mais cela n'aura plus la même âme puisque le Marni c'est 250 places assisses alors que le Travers arrivait à peine à cinquante places…

Jules: " Ce sera tout à fait différent. Il y a une partie de la programmation du Marni qui est compatible avec une programmation de type Travers et qui permettra des animations, des laboratoires, peut-être même des jams sessions mais là, cela a l'air mal barré parce qu'il n'y a pas la place…"

Si, c'est plutôt trop grand pour des jams…

Jules: " Il y a la place physiquement mais pas dans le programme. Pour faire une jam, par exemple tous les lundis, c'est impossible. C'est impossible de trouver un jour par semaine où on pourrait se voir.

Donc les Jams sont mortes.

Jules: " Les Jams sont provisoirement mortes jusqu'en 2002."

Comment interprètes-tu la réaction du ministre Rudy de Motte ?

Jules: "Je l'interprète de deux façons. Il y a la volonté réelle, au niveau du cabinet, de préserver une activité qui leur semble très importante, à savoir l'activité secrétariat social et agence.

L'activité d'agence a été reprise par l'association Bruxelles Ville des Musiques parce qu'il fallait préserver les salaires des musiciens. Le cabinet trouve important également d'avoir une base, un lieu de référence pour que les amateurs et les musiciens puissent s'y retrouver. Avoir un téléphone, un bureau, c'est important. En principe, ce sera basé au Marni,…si tout va bien. En principe car ce n'est pas décidé. "

Il y aurait donc un bureau au Marni où l'on pourrait rester en contact avec l'équipe du Travers.

Jules: " Non, ce sera une autre équipe…"

Donc tous les gens qui bossent au travers sont licenciés.

Jules: " On va peut-être réengager une ou deux personnes. "

Il y a quelques jours tu déclarais à la radio que tu avais la trouille.

Jules: " C'est clair que pour programmer une salle de 250 places, c'est une tout autre démarche."

C'est donc essentiellement lié à la programmation ?

Jules: " C'est aussi le fait d'arriver dans un lieu déficitaire. Le Marni est un lieu qui coûte très cher à la Communauté française. Nous payons aussi un loyer d'un million et demi à l'association. Donc avec les deux millions de subside que je vais recevoir, je dois payer ce loyer et acheter du matériel. Tout racheter. La nouvelle association commence avec rien. Pas de piano, pas de sono, pas d'éclairages, pas de bureau. Le subside que nous recevrons sera uniquement une aide structurelle."

Ce n'est donc pas l'optique du contrat programme pour lequel tu t'es toujours battu ?

Jules: " Non mais il y a d'autres pistes. Comme on a une piste très sérieuse pour un lieu, Le Ministre Hazette va pouvoir signer avec nous un contrat programme de gestion de 2 millions. Histoire de pouvoir maintenir les autres activités clés à savoir le festival d'été et le Piano Solo."

Entretien réalisé au Travers, le 31 août 2000.