arch/ive/ief (2000 - 2005)

22/09/00 Street Party "Flux et Normes" à Bruxelles
by collectif sans ticket Friday August 11, 2000 at 05:40 PM
collectifsansticket@altern.org 02/6441711

Les Collectifs sans ticket et tous leurs amis vous donnent RDV à la STREET PARTY "FLUX ET NORMEs" VENDREDI 22 SEPTEMBRE 2000 17h., PARVIS DE St GILLES 1060 Bruxelles (métro Parvis St G.)

Les Collectifs sans ticket et tous leurs amis vous donnent RDV à la STREET PARTY

"FLUX ET NORMEs"

VENDREDI 22 SEPTEMBRE 2000

17h., PARVIS DE St GILLES

1060 Bruxelles (métro Parvis St G.)

"Lorsque s’enivre la foule, grondeuse ou altérée de plaisirs, il naît parfois une fureur de l’esprit dont l’unique vérité est la liberté (...)"

Julius Van Daal,

Beau comme une prison qui brûle, L’esprit frappeur


"En ville sans ma voiture ?"...

Le vendredi 22 septembre aura lieu en Belgique, pour la première fois, une journée "En ville sans ma voiture", en ouverture de la "Semaine de la mobilité durable" (du 22/09 au samedi 30/09, date de la journée Train-Tram-Bus). Lancée en 1998 à l’initiative du ministère français de l’environnement, relayée en Italie et en Suisse l’an dernier, cette opération s’étend maintenant à plusieurs centaines de villes à travers l’Europe et même au-delà (Israël,...). La Commission Européenne, nombre d’autorités nationales, régionales et locales des Etats membres de l’Union s’y associent d’une manière ou d’une autre et entendent par ce

biais favoriser le développement d’une meilleure mobilité urbaine, d’une "mobilité durable, soucieuse de notre santé, de notre environnement et de notre économie", respectueuse des générations futures. Lors de cette journée, l’accent est donc mis sur la sensibilisation aux nuisances causées par l’usage excessif de l’automobile (pollutions diverses, mortalité due aux accidents, gaspillage énergétique, stress,...) et sur la promotion des modes de transport alternatifs. A cet effet, les villes participantes s’engagent à délimiter sur leur territoire le 22/09 du matin au soir un périmètre inaccessible à la circulation automobile (nommé "périmètre-confort"). Les déplacements non motorisés (piétons, cyclistes, rollers,...), "propres" (voitures au LPG,...) et collectifs (transports en commun, covoiturage,...) seront ainsi mis à l’honneur.

Parmi les villes ou localités belges parties prenantes dans l’opération (qu’elles en aient ou non reçu le label) figurent Gand, Mons, Comines... et à Bruxelles : Watermael-Boitsfort, Schaerbeek, Evere, Uccle (rue Xavier Debue), Auderghem, Forest et Bruxelles-ville.

Plus d’info sur http://www.hypernovae.net/mobilité (site ouvert par le ministère fédéral de la mobilité) et sur http://www.22september.org (site européen de la journée).

L’espace publicitaire, périmètre-confort

Pour que la journée du 22 septembre offre une large vitrine publicitaire aux nouvelles orientations des pouvoirs européens en matière de mobilité, les organisateurs de l’opération se sont souciés d’assurer "l’homogénéité des dispositifs mis en place" entre les différents pays, gardant un oeil sur "la cohérence du message politique" et "la définition d’une méthodologie commune".

Les choses sont donc rondement menées. Nous nous proposons - et vous proposons - cependant d’ajouter ce qui nous semble encore être absent de tout cela :

un léger souffle de vie.

Cette vie qui permettrait aux fonctionnaires et commissaires européens de ne pas faire appel à la protection de la police pendant leur parcours médiatique à vélo depuis la VUB le 22 septembre au matin (serait-ce cela le vrai "périmètre-confort" ?).

Cette vie qui nous conduit à voir dans la mobilité ce qu’elle ouvre humainement : la multitude des déplacements qui font le quotidien, des histoires partagées et des désirs rencontrés, la mobilité source possible d’imprévus, créatrice de voisinages comme de dépaysements, productrice de richesses par son propre déploiement. Capable en somme de se donner les sens qu’elle emprunte plutôt que de dépendre de parcours préétablis et de facteurs extérieurs contraignants (domicile -> lieu de travail / bureau de pointage / CPAS -> supermarché).

Cette mobilité-expression d’une autonomie en actes ne se laisse évidemment pas faire et défaire au gré des planifications gestionnaires! Son mouvement même dépasse les compartiments et les priorités sans cesse érigés entre flux humains et flux financiers, entre déplacements "utiles" (générateurs de profits) et déplacements "récréatifs", entre circulation "intérieure" autorisée et circulation par delà les frontières réprimée, entre mobilité spatiale (fluidité du trafic,...) et mobilité sociale (arrêt de la sélection économique des passagers), entre usagers et personnel des transports publics...

Autant d’oppositions qui n’ont susbsisté jusqu’ici que parce qu’elles s’appliquent à une mobilité-paravent, vidée de toute substance, devenue pur critère d’échanges économiques efficaces, d’expansion des entreprises et d’ouverture de marchés.


Mais replacées en situation, ramenées au contact des êtres et des choses que nous cotoyons, les normes technocratiques et les digues marchandes se lézardent rapidement.


Prétendent-elles promouvoir le transit des produits et des personnes en imposant des infrastructures comme on déplace des pions sur un échiquier ? De toutes parts, de Doel (menace d’extension du port d’Anvers) à Bruxelles (tunnel ferroviaire Schuman-Josaphat), des Pyrénées (autoroute E7 à travers la Vallée d’Aspe) aux Pays-Bas (l’Ijzeren Rijn, ligne de train vouée aux seules marchandises), des femmes et des hommes rappellent par leur résistance que "la carte n’est pas le territoire", que la mobilité vivable se construit autrement qu’à coups de décrets ou de pelleteuses.

Prévoient-elles de faire jouer aux accompagnateurs de train de la SNCB et aux passagers sans argent (donc sans ticket) le rôle de simples rouages dans une mécanique conduisant les premiers à sanctionner les seconds ? De plus en plus de voyageurs, précaires ou non, se mettent en risque en utilisant ouvertement la "carte de droit aux transports" du CST en guise de billet... et de nombreux contrôleurs répondent à cette initiative par une expression de solidarité directe, allant parfois jusqu’à ne pas dresser de P.V. (ce qui les expose eux-mêmes à d’éventuelles sanctions).

Les espaces publics, paramètres d’inconfort

Dans le même esprit, la Street Party à laquelle nous vous invitons ce 22/09 constitue elle aussi un "événement improbable", un flux hors norme...


Qu’est-ce qu’une Street Party ? Un rassemblement d’humains, musical, coloré, déguisé, exubérant, mobile ou statique mais nécessairement imprévu car se produisant là où on l’attend le moins - sur le macadam des rues - et pour une raison des plus saugrenues - célébrer la vie au lieu de la subir. Regagner et faire rayonner collectivement une puissance d’action et d’invention trop souvent enfouie sous les mots d’ordre des manifs ou les discours stériles de dénonciation.

"Reclaim the streets" comme disent les Anglais, "Réapproprions-nous les rues". Sans y chercher d’adversaire, y faire entendre des revendications ou y donner une représentation...

Pour y discuter, y retrouver ou y découvrir, y jouir d’une sécurité délivrée des contrats, contrôles ou consultations citoyennes qui, de disséminations d’OGM en retours "non volontaires" d’étrangers, démocratisent la mort sous cellophane.

Pour y comprendre et y faire comprendre que notre

regard sur la mobilité passe surtout par une autre manière d’habiter l’espace et la ville.

Les Collectifs sans ticket (CST)

Confrontées à des sociétés de transport en commun dont les tarifs leur interdisent bien souvent d'exercer un droit à se déplacer pourtant élémentaire, depuis 2 ans, pour voyager en train, en bus ou en tram, des centaines de personnes se servent de la "carte de droit aux transports" proposée par les CST. Utiliser cet abonnement autonome implique d’abandonner une position de "client" (qui paie pour consommer des kilomètres et peut parfaitement ignorer "l’envers du décor" - les conditions de travail de ceux qui le transportent, les choix politiques effectués,...).

Au contraire, cette pratique remet concrètement à l'ordre du jour un projet de service public et permet d’en discuter avec les premiers concernés (d’autres voyageurs, les contrôleurs, les conducteurs,...).

Toutes infos aux :

l CST-Bruxelles 35 rue Van Elewijck 1050 Bruxelles (à deux pas de la place Flagey)

tél. (+ répondeur): 02/644.17.11

e-mail: collectifsansticket@altern.org

l CST-Liège 21 rue Pierreuse 4000 Liège

tél. (+ répondeur): 04/344.58.88

Site du 22/09:http://www.mobilites.net

Perturbée dans sa marche vers la privatisation, la SNCB lance une action en justice contre une vingtaine d’utilisateurs de la carte de droit aux transports. Premières audiences le 17 octobre 2000.

Une raison de plus pour "faire flux" le 22/09 !...