arch/ive/ief (2000 - 2005)

Protesta news 17/05/00
by Mussen Samuel Sunday, May. 28, 2000 at 8:25 PM

Protesta! est une émission radio qui existe depuis trois ans à Bruxelles (Belgique). Nous diffusons des informations politiques, sociales, historiques, culturelles différentes et militantes. Nous passons de la musique alternative: jazz, electro, rock, musique du monde, expérimental, crossover,... Vous pouvez écouter l'émission tous les mercredis de 18h à 20h sur Radio Air Libre 87.7 FM

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envoyez-nous juste un petit mot…
Vous pouvez désormais signer des pétitions sur le site :
http://www.multimania.com/protesta
L'émission " Sapho'l dire ", une émission féministe en écoute chaque
semaine (sauf selle-ci) sur protesta !, section audio
Nous recherchons un hébergement gratuit de notre site avec une place
illimitée sur un serveur supportant le Real Audio et pouvant gérer le
php3 et le mysql. Merci.
D'autres émission bientôt sur le site. Vous aussi vous pouvez proposer
vos émissions…
Nouvelle émission à partir de la semaine prochaine : (encore quelques
problèmes techniques à régler) " Escales " : Une sélection hebdomadaire
de 17 morceux construits sur les battemements d'un monde global empli de
grooves, de funk et de fun. Autant d'escales et de fusions aux quatre
coins des cinq continents qui partagent une célébration commune de la
vie dans une programmation signée Lolita.

Les infos:
Les infos, classées par thème :

Tiers-Monde :
1) THAÏLANDE - Huit ans après le massacre de Bangkok, la justice n'a
toujours pas été rendue
COMMUNIQUE DE PRESSE
Amnesty International Belgique francophone
Contact: MARIE NOEL, mnoel@aibf.be
17 mai 2000

" Huit ans après qu'une centaine de personnes qui manifestaient en
faveur de la démocratie eurent été massacrées par les forces de sécurité
à Bangkok, le gouvernement du Royaume de Thaïlande n'a toujours pris
aucune mesure, a déploré ce jour (mercredi 17 mai 2000) Amnesty
International. Aucun membre des forces de sécurité n'a été traduit en
justice, les investigations menées par les autorités demeurent secrètes,
et ni les victimes ni leurs familles n'ont obtenu réparation de la part
des autorités.
" Tant que rien n'aura été fait, le souvenir des morts de mai 1992
hantera aussi bien les membres du gouvernement thaïlandais que la
population. Les forces de sécurité continueront à opérer en bénéficiant
d'une impunité quasi totale, tandis que les familles des victimes seront
dans l'incapacité de tourner la page ", a fait observer Amnesty
International.
Le 17 mai 1992, les forces de sécurité ont ouvert le feu à hauteur de
tête sur des milliers de manifestants non armés dans les rues de
Bangkok. Quarante-quatre personnes ont été tuées et au moins 38 autres
ont " disparu ", et il est possible que ces chiffres soient très en deçà
de la réalité. Aucun des corps de ceux dont on était sans nouvelles n'a
été retrouvé. Des milliers de contestataires ont été blessés, et
certains d'entre eux souffrent aujourd'hui d'incapacité permanente.
Le général Suchinda Kraprayoon, qui exerçait les fonctions de Premier
ministre au moment du massacre, a démissionné dans les jours qui ont
suivi la crise, et les commandants militaires impliqués dans les
violences ont été ultérieurement affectés à des postes où ils
n'exerçaient plus de réelles responsabilités. Diverses enquêtes ont été
ouvertes et des comités ont été mis sur pied pour retrouver la trace des
personnes " disparues ". Toutefois, les gouvernements qui se sont
succédé en Thaïlande n'ont pris aucune mesure digne de ce nom pour
traduire en justice les responsables présumés. Malgré de nombreux appels
en ce sens, le gouvernement a refusé de rendre public le rapport de 1992
établi par le ministère de la Défense sur cette crise, bien qu'il en ait
diffusé une version abrégée en juin 1999. Le décret adopté le 23 mai
1992, aux termes duquel ont été amnistiés tous les membres des forces de
sécurité impliqués dans la répression, demeure en vigueur.
Dernièrement encore, la population thaïlandaise a eu un nouvel exemple
de l'impunité que le gouvernement accorde aux membres des forces de
sécurité. En janvier 2000, certains d'entre eux ont tué les 10 preneurs
d'otages de l'hôpital de Raatchburi, dans des circonstances
controversées ; or, à la connaissance d'Amnesty International, aucune
enquête n'a encore été ouverte sur ces événements.
Le 24 janvier, 10 jeunes hommes et enfants puissamment armés,
appartenant à un petit groupe d'opposition du Myanmar, s¹étaient en
effet emparés du centre hospitalier de la ville de Raatchburi, dans
l'ouest de la Thaïlande. L'armée thaïlandaise avait repris possession
des lieux le lendemain sans qu'aucun des otages ne soit tué. À la suite
de cette fusillade, certains otages ont déclaré avoir vu des membres des
forces de sécurité désarmer les ravisseurs puis les abattre. En outre,
on ignore ce qui est advenu de leurs corps et il semble qu'aucune
autopsie n'ait été pratiquée. Amnesty International condamne certes la
pratique des prises d'otages, mais elle estime aussi que des
investigations devraient être menées sur cette affaire.
" Le gouvernement est resté sourd aux nombreux appels qui lui ont été
adressés, notamment par Amnesty International, demandant l'ouverture
d'une enquête sur les homicides de Raatchburi. Aujourd'hui, en ce
huitième anniversaire du massacre de 1992, il doit prendre l'engagement
de faire respecter les droits humains et de mettre fin à l'impunité. Il
doit veiller à ce que toutes les violations des droits fondamentaux
imputées aux forces de sécurité fassent l'objet d'enquêtes impartiales
et exhaustives, menées en toute transparence ", a conclu Amnesty
International.
Rappel des faits
Il semblerait que la crise de mai 1992 ait précipité le processus
d¹amélioration de la situation des droits humains en Thaïlande, et de
l'avis de nombreux observateurs il constitue un tournant dans l'histoire
récente du pays. Au nombre des initiatives positives prises par le
gouvernement figurent l'adoption d'une nouvelle Constitution
réformatrice et de dispositions législatives portant création d'une
Commission nationale des droits humains. Des questions essentielles
demeurent néanmoins sans réponse, notamment le fait que la peine de mort
s¹applique encore pour un large éventail de crimes, les conditions
d'existence déplorables qui règnent dans les établissements
pénitentiaires, et les exécutions extrajudiciaires dont se rendent
coupables les forces de sécurité. En février 1991, l'Armée royale de
Thaïlande a renversé le gouvernement du Premier ministre Chatichai
Choonhavan à la faveur d'un coup d'État. À la suite des élections
générales de mars 1992, le général Suchinda Kraprayoon, un des
principaux artisans de ce coup d'État, a été nommé Premier ministre en
avril par la coalition au pouvoir, constituée de partis politiques
favorables à l'armée, qui détenait une faible majorité au Parlement. Les
réactions de protestation contre sa nomination ont débuté peu après et
se sont renforcées au cours des semaines suivantes.
Après la crise de mai 1992, l'armée s'est retirée de la vie politique
tandis que ses responsables s'engageaient à ne jamais plus organiser de
coup d'État. Néanmoins, les violations des droits humains perpétrées par
les membres des forces régulières et de la police nationale demeurent
impunies. Les homicides commis à l'hôpital de Raatchburi l'illustrent on
ne peut mieux.
Amnesty International exhorte le gouvernement thaïlandais à rendre
public dans son intégralité le rapport de l'enquête officielle sur les
événements de mai 1992, à traduire en justice les individus présumés
responsables de violations des droits humains perpétrées lors de ce
mouvement de répression, et à accorder réparation aux victimes et à
leurs familles.

2) SRI LANKA - La vie des civils doit être protégée
Amnesty International Belgique francophone
Contact: MARIE NOEL, mnoel@aibf.be
COMMUNIQUE DE PRESSE
12 mai 2000

Alors que les combats s'intensifient dans la péninsule de Jaffna, au
nord du pays, Amnesty International a appelé ce jour (vendredi 12 mai
2000) les forces armées sri-lankaises et les Liberation Tigers of Tamil
Eelam (LTTE, Tigres libérateurs de l'Eelam tamoul) à respecter le droit
international humanitaire.
Les précédentes escalades ayant marqué ce long conflit se sont traduites
par des atteintes généralisées aux droits fondamentaux de la population
civile. " Un demi million de civils vivent dans cette zone
d'affrontements, a souligné Amnesty International. Toutes les mesures
envisageables doivent être prises pour garantir leur sécurité. "
Alors que les troupes des LTTE progressent apparemment vers la ville de
Jaffna, l'organisation de défense des droits humains a exhorté les
séparatistes tamouls à se conformer aux dispositions du droit
international humanitaire, ou droit des conflits armés, en particulier à
celles qui protègent les civils et les membres des forces armées blessés
ou ayant déposé les armes.
Le droit des conflits armés définit des principes clairs concernant la
conduite de toute guerre et vaut également pour toutes les parties
belligérantes. Tant l'armée sri-lankaise que les LTTE sont donc tenues
de respecter ces principes.
Réagissant apparemment à l'intensification des affrontements, les
autorités sri-lankaises ont adopté de nouveaux règlements d'exception le
3 mai 2000, accordant à la police et aux forces armées de vastes
pouvoirs en matière d'arrestation et de détention et autorisant que la
liberté de réunion soit limitée et qu'une censure à grande échelle soit
imposée aux médias locaux et internationaux. Il n'en est que plus
difficile d'évaluer avec exactitude la situation qui prévaut dans la
zone de conflit.
Amnesty International a rappelé ce jour au gouvernement sri-lankais
qu'en vertu du droit international relatif aux droits humains, il ne
pouvait remettre en cause certains droits fondamentaux, même en cas
d'état d'exception.
" Même dans une situation d'urgence nationale, certains droits demeurent
inviolables, a fait observer Amnesty International. Nul ne doit être
soumis à la torture ni à d'autres formes de mauvais traitements, et le
droit à la vie doit être garanti ".
Dans une récente déclaration saluée par l'Organisation, le gouvernement
sri-lankais a indiqué que des mesures avaient été prises pour protéger
la vie des civils d¹origine tamoule dans le sud du pays contre
d'éventuelles représailles.
Informations générales
Les LTTE luttent pour la création d'un État tamoul indépendant (Eelam)
dans le nord et l'est du pays et, pendant dix ans, jusqu¹en 1995, ils
ont exercé le contrôle sur la péninsule de Jaffna. À la suite d'une
offensive militaire de grande envergure, l'armée sri-lankaise a repris
possession de la ville de Jaffna et de la plus grande partie de la
péninsule en décembre 1995. Depuis lors, les affrontements ont pour
principal enjeu le contrôle des principales routes reliant la ville de
Vavuniya à la péninsule de Jaffna. Le 22 avril 2000, les LTTE se sont
emparés d'Elephant Pass, point de passage stratégique donnant accès à la
péninsule de Jaffna.
Amnesty International avait lancé un appel similaire en 1995, lorsque
l'armée sri-lankaise avait mené une offensive en vue reconquérir la zone
de Jaffna, tenue par les séparatistes tamouls. L'Organisation ne prend
aucunement position sur les causes et la nature de ce conflit, et ses
appels se fondent sur des préoccupations humanitaires relatives à la
sécurité des civils, compte tenu des atteintes généralisées aux droits
humains qui ont été signalées lors de précédentes attaques.

3) Russie - 3.000 morts chaque jours.
En mars dernier, une des grandes tragédies de l'histoire de l'industrie
minière s'est produite à Louhansk en Ukraine, un accident sans précédent
a provoqué la mort de 80 mineurs. Au cours des 10 dernières années, le
cadre économique de cet immense bassin minier s'est profondement
transformé et la situation des travailleurs s'est fortement déteriorée.
Auparavant à l'époque de l'URSS les mineurs constituaient une catégorie
relativement privilégiées en tout cas de point de vue du salaire. Mais
depuis la chute du régime communiste ils sont entraînés dans une
restructuration qui provoque des fermetures de mines, des coupes sombres
dans les investissments et un entretien au rabais des installations.
Bien entendu, la question des accidents de travail n'est pas limitée au
secteur mineur. Le dernier rapport du BIT avance l'estimation d'un
million de morts par an au niveau mondial. 3.000 morts par jour !! Le
nombre d'enfants tués au travail serait chaque année de 12.000. 35
gosses jetés quotiennements dans la gueule du Moloch industriel. Le
travail est aujourd'hui la première cause de mortalité en chiffres
absolus, suivi de près par les accidents de la route. Il y a toujours
autant de sang sur les machines.

4) Les STARS DE TF1 de la semaine :
Dire qu'il y en qui osent plaindre les otages français aux Philippines.
C'est plutôt les envier qu'il faudrait. Ils ont été interviewés sur TF1.
En plein prime time, au 20 heures. Il y a des gens qui tueraient père et
mère pour y arriver. D'ailleurs, il y a des gens qui ont tué père et
mère juste pour y arriver. Autant dire que, si les otages ne sont pas
trop manches, leur roman devrait sortir d'ici deux semaines. Et que,
s'ils ont une panne d'inspiration, Claire Chazal sera sûrement
volontaire pour le leur écrire.
Extrait de "Ma petite Semaine" pour vous inscrire:
maPETITEsemaine-subscribe@topica.com

Racisme / Fascisme et anti-…
1) Association de Soutien aux Sans-Papiers en Prison que Pour des
Papiers
L'été dernier, nous avons fait déposer une plainte contre une expulsion
forcée qui a été mise au panier. Nous renouvelons cet essai, nous
redéposons plusieurs plaintes contre des expulsions forcées récentes.
Ces plaintes devraient avoir beaucoup plus de chance d'aboutir:
- parce que nous envoyons à tous les députés la copie de la lettre
adressée récemment à Mr Chevènement.
- parce que nous avons fait un début de médiatisation envers la presse
écrite et les radios les jours suivants la conférence de presse de la
LDH du 6 avril (et grâce à elle).
Merci à tous ceux qui auraient des idées pour faire avancer les procès
d'appeler Maryse au 06.09.21.75.50, ou Maître TERREL.

Voici la lettre a dressée à Chevènement :
Paris, le 9 Avril 2000
Ministère de l'Intérieur
Place Beauvau
Monsieur le Ministre
Nous sommes venus vous décrire en quoi consiste une expulsion forcée
quand vous la commanditez.
Un exemple, la dernière expulsion, forcée (à notre connaissance), en
date du 31 mars 2000.
A 6H00 du matin, à sa sortie de prison où il est depuis 3 mois pour
séjour illégal (bien que correspondant aux critères de régularisation),
ce Sans-Papiers est amené directement à l'avion qui doit partir à l0h40
pour BAMAKO; il supplie les gendarmes de donner un coup de téléphone à
son amie (moi) qui l'attend devant Fleury Mérogis pour quelle lui amène
une valise (les policiers de service m'ont d'ailleurs affirmé qu'il
sortait libre, puis m'ont annoncé, à l10H30, qu'il avait été amené à
l'aéroport).
Refus catégorique des gendarmes, il doit rentrer au pays qu'il a quitté
il y a douze ans avec le jean et la chemise qu'il a portés 3 mois en
prison. Il refuse de partir sans un seul bagage, et "le tabassage
commence". Ce tabassage va entrer dans sa phase barbare dans l'avion où
le Sans-Papiers arrive bien avant les passagers avec les 4 policiers qui
vont l'accompagner
jusqu'à BAMAKO; et qui continuent à le frapper, particulièrement aux
endroits où il saigne déjà, et ceci jusqu'au coma.
Le Sans-Papiers va se réveiller par le serrement jusqu'à l'extrême des
menottes qu'il porte aux chevilles et aux poignets; à ces endroits aussi
le sang coulera tout le voyage, et cessera de circuler dans les mains et
les pieds (à ce jour, les mains sont restées insensibles, les nerfs
demeurent comprimés selon l'hôpital de BAMAKO, où les medecins ont
l'(habitude de
recevoir les expulsés).
Les passagers arrivent : les policiers lui mettent 3 coussins sur le
visage pour que les passagers n'entendent pas ses plaintes. Les
policiers enlèvent les coussins de temps en temps quand l'un d'eux dit :
"ça y est, enlève, il va crever", puis ils recommencent, et ainsi de
suite lui faisant frôler la mort le plus près possible.
Parfois, pour faire une "variante démoniaque", un ou deux des policiers
s'assoient sur le Sans-Papiers de toutes leurs forces, lui écrasant plus
particulièrement les pieds (ce Sans-Papiers ne pouvait pas marcher les
premiers jours de son arrivée, d'autres ont dû utiliser des béquilles un
certain temps).
Ceux qui ne sont pas assis sur lui jouent à lui serrer la gorge; les
expulsés portent ces marques autour du cou en arrivant, ainsi que des
plaies et des ecchymoses sur tout le corps (les récits faits à moi et
aux journalistes se ressemblent comme se ressemblent les certificats
médicaux depuis des années).
Monsieur le Ministre, les témoignages débordent, nous accusons et
portons plainte dès maintenant, mais les procédures n'étant pas rapides,
veuillez interdire dès maintenant les expulsions forcées, pour nous
éviter d'avoir très prochainement un mort sur la conscience de la France
et sur la votre plus particulièrement, d'une mort la plus honteuse qui
puisse exister,
surtout venant du pays qui est celui des Droits de l'Homme, et non pas
celui des tortionnaires, avec des milliers de Sans-Papiers en prison
pour défaut de papiers.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, nos sentiments d'une infinie
tristesse.
POUR L'A.S.S.P.P..P.
Maryse Jarnet

2) Interview de Yves a paraitre dans Franc-Tireur 3
1-Revendiquez-vous la série d'attentats signes par les FTP ?

1) Tout d'abord je suis effectivement l'auteur de la série d'actions
contre les locaux du FN. Je les ai revendiqués dans deux textes qui ont
été diffusés aux principaux organes de presse locaux et régionaux. Le
1er s'intitulait " Ami entends-tu " et le second "Ce que nous voulons".

2 -Comment est né le groupe FTP ? S'agissait-il d'une entrée en "
résistance" ?

2) En ce qui concerne les FTP, il n'y a pas à proprement parlé de
groupe. Je suis le seul et unique membre des FTP. William ne m'a aidé
que dans le cadre d'une action et ce, au nom de notre vieille amitié.
Quant à mon frère il n'a rien à voir avec mes activités politiques, ni
de près ni de loin. Ma
décision de rentrer en " Résistance active " découle de plusieurs
facteurs. Tout d'abord la situation politique, qui à partir de 1988
démontre que le FN ne sera pas un épiphénomène de la vie politique
française. Le résultat des élections présidentielles avec quatre
millions et demi d'électeurs est là pour le prouver. D'un vote
protestataire à ses débuts, on est passé petit à petit à un vote
idéologique. Le Sud et en particulier Marseille sont parmi les régions
les plus touchées. Le début des années 90 va voir la mise en place d'une
stratégie planifiée de prise du pouvoir (Voir les 51 mesures de Mégret).
Celle-ci s'accompagnant de provocations réfléchies destinées à tester à
la fois la réaction des institutions et celle du corps social: point de
détail, inégalité des races, référence au " pays réel " opposé au "
cosmopolitisme ". Tout cela débouchant sur des pratiques violentes de
plus en plus grandissantes et qui s'avéreront plusieurs fois meurtrières
(Marseille, Paris, Le Havre, etc. etc.) Les ripostes qui se sont mises
en place, même si elles ont été très importantes, n'ont
rien empêché, victimes à la fois de récupérations politiciennes,
notamment au moment des élections, et de la lepénisation des esprits,
touchant tous les stades de la société, jusqu'à I'Etat lui-même (le
seuil de tolérance de Mitterrand, le bruit et les odeurs de Chirac) en
passant par ses corps constitués (Police, Justice, Armée): voire la
manifestation de
Mars 97 à Marseille. Cette stratégie débouchant sur la prise de 4
mairies, voire 5 si l'on compte Nice où c'est un ancien FN qui est
devenu Maire, et à la demande de plus en plus grandissante dans les
rangs de la droite d'une alliance avec le FN celui-ci étant devenu
incontournable pour un retour au pouvoir.

3 -Pourquoi ce sigle et quelle filiation avec les FTP ?

3) Ce choix du sigle FTP a plusieurs raisons. La 1ere est que
l'assassinat d'lbrahim Ali a eu lieu pratiquement 50 ans après
l'exécution de Missak Manouchian et de ses camarades de l'Affiche Rouge.
Cinquante ans après, les mêmes idées, le même discours, les mêmes
pratiques, les mêmes victimes. L'immigré accusé de tous les maux de la
société était
désigné comme un criminel, un envahisseur. Sur l'affiche de la
propagande allemande on retrouvait les mêmes termes " I'Armée du Crime
". Les hommes et les femmes de la FTP- MOI étaient issus des 4 coins du
monde, Polonais, Hongrois, Italien, Espagnol, Arméniens et même
Brésilien à Marseille. Leur combat et leur idéal transcendaient toute
notion de race, de
religion et de nationalité, s'inscrivant au-delà même du combat
antifasciste dans une volonté de changer le monde. Ce sont des valeurs
qui m'ont toujours guidé.

C'était aussi pour moi une manière de rappeler leur combat et leur
rendre hommage. J'espère en reprenant cette signature ne pas avoir
dénaturé le sens profond de leur engagement et de leur histoire.

4 -L'utilisation de ces méthodes explosives, était ce un bon moyen de
lutte contre le FN ? Peut-on utiliser les même armes ? Certains, dans le
mouvement antifasciste, dénoncent ces méthodes qui vont à I 'encontre du
combat général.

4) Auparavant, j'ai milité de manière tout à fait classique. J'ai collé
des affiches, distribué des
tracts, manifesté, écrit des articles, participé à des colloques. Cela
n'a pas empêché le FN de progresser. L'assassinat d'lbrahim Ali n'a en
aucune manière fait reculer ou fragiliser I'implantation du FN à
Marseille et dans sa région. L'élection de Vitrolles n'a été qu'une
confirmation, et par là même marqué pour moi l'échec d'une forme de
lutte classique.

D'autant que le FN dans ses discours menaçait de plus en plus d'utiliser
la stratégie de la tension dans la rue, espérant ainsi obtenir ce que
les élections ne voulaient pas lui donner. (Discours de Mégret en 95,
discours de Le Pen le 1er Mai 97)
Concrètement cela débouchait sur des manifestations de violences de plus
en plus systématiques (Gardanne, Montceau-les-mines etc.). Le rapport de
la commission d'enquête parlementaire sur le service d'ordre du FN,
ayant démontré que celui-ci fichait les militants
anti-racistes et antifascistes, détournait leur courrier, et qu'il
existait en son sein une unité
spéciale, composée d'anciens militaires plus ou moins mercenaires et de
membres de sociétés de gardiennage ayant à leur actif plusieurs actions
violentes. On a pu les voir à I'oeuvre à Vitrolles et ailleurs (voir
l'affaire du commando anti-gréviste lors de la grève
des camionneurs).

Par des actions symboliques, j'ai voulu alerter l'opinion. Je n'ai
jamais exemplarisé cette forme de lutte, c'était un choix personnel, et
comme tel, il est critiquable.

5 -Qu'attendez-vous du comité de soutien qui s'étoffe à l'extérieur ?

5) En ce qui concerne le comité de soutien, je tiens à remercier les
organisations politiques, les associations, les personnalités, les
militants et les militantes, les ami(e)s et les inconnu(e)s qui en sont
parties prenantes.

Il est évident que je ne lui demande pas d'approuver mes méthodes
d'actions, mais que par son travail, il fasse reconnaître le sens de mon
combat, comme étant un combat politique. Les textes de revendications
sont là pour en témoigner, ainsi que le sens de mes actions. J'aimerais
aussi que cette affaire permette de faire le bilan de ces 15 ans de
luttes
antifascistes. Qu'on fasse l'analyse des échecs et des succès, de
manière à ne pas refaire les mêmes erreurs et au contraire développer
les pratiques et les actions qui ont eu du succès.

L'exemple de l'Autriche, les ratonnades en Andalousie, les politiques
anti-immigrés développées en Europe, sont là pour nous prouver que la
réflexion et le combat doivent se poursuivre.

6 -Aujourd'hui, notamment après l'implosion du FN, regrettez-vous vos
actions ou les assumez-vous toujours ? Que vous inspire la situation en
Autriche ?

6) Comme Piaf, je peux dire que non, je ne regrette rien. J'assume la
totalité de mes actions. Il s'agissait d'actions symboliques
s'inscrivant dans un contexte particulier. Je ne me suis attaqué qu'à
des bâtiments, et j'ai toujours fait attention pour qu'il n'y ait pas de
victimes.

Suite à l'implosion du FN j'avais décidé d'arrêter ce type d'action. Le
fait qu'entre mon arrestation et la dernière action, il se soit écoulé 1
an sans aucune activité des FTP est là pour le prouver.

En ce qui concerne l'Autriche, les mêmes causes produisent les mêmes
effets. A la différence me semble-t-il que Haider est beaucoup plus
intelligent que Le Pen ou Mégret. Il sait jouer sur le sentiment
nationaliste des Autrichiens et à long terme sur le fait que " L'Union
Européenne devra s'asseoir à table avec nous, sinon il n'y aura aucune
décision en
Europe. Sans nous rien n'est possible " (Jorg Haider).

Au niveau de la mobilisation elle est importante, surtout en Autriche
même et c'est tant mieux. Mais j'aimerais qu'elle soit aussi déterminée
et imposante en ce qui concerne la Tchétchénie. Là encore on s'aperçoit
du double discours développé par ceux qui nous gouvernent. La
Tchétchénie connaît les massacres, la torture, les " camps de filtration
", mais cela n'empêche pas Hubert Védrine, le ministre des affaires
étrangères de qualifier Poutine de " Patriote " et Tony Blair d'aller
lui rendre visite.

Il est vrai que les bénéfices économiques, que les démocraties
occidentales comptent retirer de l'arrivée d'un homme fort au pouvoir en
Russie, sont plus importantes que ceux qu'ils peuvent escompter de leur
relation avec l'Autriche.

7 -Qu'attendez-vous de votre procès ?

7) En ce qui concerne le procès, j'attends qu'il me permette de
m'expliquer, de juger autant le fond que la forme.
Qu'il replace mes activités dans le contexte politique qu'a connu
Marseille et ses environs.
Si l'on doit me juger, il faut aussi que l'on juge les idées que j'ai
combattues, qu'elles sont responsables de la mort d'un jeune de 18 ans
qui n'avait pour seul tort que d'être noir et d'origine immigrée. Ceux
qui ont armé intellectuellement les assassins sont demeures libres et
continuent à diffuser leur discours de Haine.
J'espère que mon procès ne marquera pas la fin d'une mobilisation, mais
que au contraire sur sa lancée, il relancera la dynamique antifasciste,
en gardant à l'esprit qu'elle doit s'inscrire dans un cadre plus
général, de résistance et d'alternative à la mondialisation économique
et à la marchandisation de nos vies.
Infos : http://www.altern.org/solidariteftp

3) Yahoo ! condamné !
Le tribunal de Paris ordonne à Yahoo de rendre impossible l'accès à son
site de ventes proposant des objets nazis
Le juge des référés du tribunal de Paris a ordonné lundi au géant
américain de l'internet Yahoo de prendre des mesures pour "rendre
impossible" l'accès, pour les internautes français, à son site de ventes
aux enchères proposant notamment des objets nazis.
Le tribunal correctionnel a donné à Yahoo jusqu'au 24 juillet pour
formuler ses propositions techniques afin de mettre un terme aux
troubles provoqués, estimant que la vente aux enchères d'objets nazis
était une "offense à la mémoire collective" de la France.
Le 24 juillet, le portail américain soumettra ses mesures au tribunal.
La société californienne Yahoo Inc était assignée en justice par la
Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA) et par
l'Union des étudiants juifs de France (UEJF).
Ces deux associations avaient demandé lors de l'audience du 15 mai au
juge des référés de "prendre les mesures nécessaires pour empêcher
l'exhibition et la vente sur son site d'objets nazis dans tout le
territoire français".

4) El Ejido
Il nous est arrive de terribles nouvelles d'El Ejido : la police locale
est en train de fermer TOUS les lieux de rencontre et d'organisation des
immigre-e-s maghrebin-e-s : cafeterias et locaux qui servent de siege
pour les assemblees, reunions et rencontres informelles et pour la
diffusion d'idees et d'initiatives. Les menaces n'ont pas manque aussi.
Une nouvelle preuve que les attaques racistes qui se sont déroulees a
partir du 5 fevrier ne devaient en rien a la spontaneite mais plus
directement organisees et patronnees par les autorites locales. Pour le
moment c'est tout ce que les membres du Conseil des Immigre-e-s
Maghrebin-e-s ont pu nous dire par telephone. A partir de la, il y un
appel pour diffuser cette
info par tous les moyens possibles et surtout a tous les groupes avec
une quelconque capacite organisationnelle pour repondre face a cette
nouvelle offensive fasciste contre l'auto-organisation des immigre-e-s a
El Ejido. CSO El Laboratorio 21/5/00


Repression :
1) Souriez, vous êtes filmés (et c'est pas un jeu de mots)
Les cameras de surveillance font partie integrante du decor urbain. Leur
nombre s'est accru dans les memes proportions que l'indifference qu'on
leur porte;- c'est-a-dire demesurement. Constant propose de faire un
reperage de ces yeux electroniques dans Bruxelles.
http://www.constantvzw.com/vj4/gdop/survcam/home.html
Constant serait très intéresse de lier sa cartographie de la
surveillance par cameras avec des initiatives